PalleC. Les Ă©volutions rĂ©centes de la consommation d'alcool en France et ses consĂ©quences. Paris, OFDT, 2020, 20 p la part de la population ĂągĂ©e de 18 Ă  75 ans indiquant avoir bu de l’alcool dans l’annĂ©e est restĂ©e stable (86,5 % en 2017). Sur l’ensemble de la population de cette tranche d’ñge, 10,0 % des personnes interrogĂ©es dĂ©clarent boire quotidiennement de l
IMets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ;Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la
Quest-ce en effet que la nostalgie du poĂšte, sinon l’opposition entre son prĂ©sent et son passĂ©, entre les vains espoirs du voyageur et la triste rĂ©alitĂ© de la vie romaine, entre son destin et celui de ses amis restĂ©s en France. C’est-Ă -dire aussi le contraste entre la destinĂ©e qui attend le poĂšte et celle des hĂ©ros de lĂ©gende. L’antithĂšse est la figure du blĂąme (ce que

La garde Ă  vue de la femme qui avait provoquĂ© une chute sur le Tour de France a Ă©tĂ© prolongĂ©e, garde Ă  vue de la spectatrice soupçonnĂ©e d'ĂȘtre Ă  l'origine samedi 26 juin, en Bretagne, d'une chute massive dans le peloton du Tour de France lors de la 1re Ă©tape, qui a fait plusieurs blessĂ©s parmi les coureurs, a Ă©tĂ© prolongĂ©e, a annoncĂ© jeudi 1er juillet le parquet de Brest, assurant que la jeune femme avait exprimĂ© un "sentiment de honte". "La garde Ă  vue est prolongĂ©e ce jour afin de permettre la finalisation des actes en cours", a indiquĂ© le procureur de la RĂ©publique de Brest Camille Miansoni lors d'une confĂ©rence de presse, prĂ©cisant qu'il s'agissait notamment de poursuivre les investigations sur "les aspects mĂ©dico-lĂ©gaux", certains coureurs blessĂ©s ayant poursuivi la course. "La mise en cause a exprimĂ© un sentiment de honte, de peur face aux consĂ©quences de son acte. Elle se dit angoissĂ©e par le retentissement mĂ©diatique de ce qu'elle appelle 'sa bĂȘtise'", a-t-il soulignĂ©, prĂ©cisant qu'elle avait Ă©tĂ© placĂ©e en garde Ă  vue pour "mise en danger d'autrui par manquement dĂ©libĂ©rĂ© Ă  une obligation de prudence et de sĂ©curitĂ©", ainsi que pour "blessures involontaires avec incapacitĂ© n'excĂ©dant pas trois mois". Elle encourt au maximum une peine de deux ans d'emprisonnement, a-t-il prĂ©cisĂ©. La jeune femme, ĂągĂ©e de trente ans et rĂ©sidant dans le Nord-FinistĂšre, s'est rendue mercredi Ă  la mi-journĂ©e Ă  la gendarmerie de Landerneau, chargĂ©e de l'enquĂȘte. Cependant, les gendarmes l'avaient "formellement identifiĂ©e" le matin mĂȘme et s'apprĂȘtaient Ă  aller l'interpeller au moment oĂč elle s'est prĂ©sentĂ©e. Le commandant du groupement de gendarmerie du FinistĂšre, le colonel Nicolas Duvinage, a lancĂ© de son cĂŽtĂ©, lors de la confĂ©rence de presse, un appel au calme sur les rĂ©seaux sociaux, Ă©voquant des messages "frisant l'appel Ă  la violence". "Il est important de garder la tĂȘte froide sur cette affaire", a-t-il estimĂ©, Ă©voquant "des fragilitĂ©s personnelles" de la mise en cause. Le Tour de France, qui avait portĂ© plainte Ă  son encontre, a finalement dĂ©cidĂ© jeudi de retirer sa plainte. "Cela a pris des proportions folles", a dĂ©clarĂ© Ă  l'AFP le directeur du Tour Christian Prudhomme. "Nous voulons apaiser les choses et surtout que le message passe auprĂšs du public. Il s'agit de rappeler les mesures de prĂ©caution sur la route du Tour", a-t-il dit. Une autre plainte a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e par l'association suisse Cyclistes professionnels associĂ©s, a prĂ©cisĂ© M. Miansoni. "Il y a toujours eu des imprudences de spectateurs pendant le Tour", a soulignĂ© auprĂšs de l'AFP JoĂ«l Pelier, ancien coureur professionnel. "Dans tous les sports il y a des dangers et puis la particularitĂ© du cyclisme c'est que c'est un sport qui se pratique sur la voie publique", a ajoutĂ© celui qui a participĂ© Ă  quatre Tours de France entre 1985 et 1989. Samedi, lors de la premiĂšre Ă©tape du Tour, une spectatrice qui agitait une pancarte en tournant le dos au sens de la course avait Ă©tĂ© percutĂ©e par le peloton, provoquant la chute de nombreux coureurs Ă  45 km de l'arrivĂ©e. Plusieurs cyclistes ont Ă©tĂ© blessĂ©s et ont dĂ» abandonner l'Ă©preuve Ă  la suite de l'accident. Un appel Ă  tĂ©moins avait Ă©tĂ© lancĂ© dans la soirĂ©e pour la retrouver. Sur la pancarte de la femme, vĂȘtue d'un cirĂ© jaune et portant une casquette verte, on pouvait lire "Allez opi-omi!", ce qui signifie en allemand "Allez papy-mamie!". Il s'agissait "d'un message affectueux Ă  l'attention de ses grands-parents", a expliquĂ© M. Miansoni, prĂ©cisant que sa grand-mĂšre Ă©tait d'origine allemande. — France tv sport francetvsport June 26, 2021 Depuis le dĂ©but, le Tour a Ă©tĂ© marquĂ© par plusieurs chutes spectaculaires.

Or chez Hugo, il y a toujours de la lumiĂšre dans les tĂ©nĂšbres : « A celle qui est restĂ©e en France » est le dernier poĂšme du recueil, en mĂȘme temps qu’une dĂ©dicace Ă  sa fille.
Pour dĂ©terminer les rĂ©ponses Ă  apporter Ă  une crise Ă©conomique, il est utile de tirer des enseignements du passĂ©. Mais la crise actuelle dĂ©clenchĂ©e par le Coronavirus Covid-19 ne ressemble Ă  aucune autre, ce qui complique la tĂąche des gouvernements et des banques centrales. La crise de 1929 Le krach boursier d’octobre 1929 a dĂ©clenchĂ© la premiĂšre grande crise depuis le dĂ©veloppement de l’économie capitaliste moderne au XIXĂšme siĂšcle. Elle a Ă©tĂ© causĂ©e par une bulle boursiĂšre et immobiliĂšre, alimentĂ©e par du crĂ©dit abondant, principalement aux États-Unis. Quand les prix des actions et de l’immobilier se sont brutalement retournĂ©s, de nombreux spĂ©culateurs endettĂ©s ont fait faillite. En consĂ©quence, les banques ont Ă  nouveau Ă©tĂ© en difficultĂ©, et la crise s’est propagĂ©e Ă  l’ensemble de l’économie et au reste du monde. De plus, la rĂ©ponse inadaptĂ©e du prĂ©sident Herbert Hoover, qui n’a pas soutenu l’économie via la dĂ©pense publique, a aggravĂ© la crise. Durant la Grande dĂ©pression des annĂ©es 1930, le PIB mondial aurait baissĂ© d’environ 15 %, et le PIB des États-Unis d’environ 10 %. La notion de produit intĂ©rieur brut PIB a Ă©tĂ© inventĂ©e en 1932 par Simon Kuznets et s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©e aprĂšs la seconde guerre mondiale. Les chiffres du PIB avant 1945 ne sont donc que des estimations calculĂ©es rĂ©trospectivement. La Seconde guerre mondiale Bien que la Seconde guerre mondiale soit rarement abordĂ©e sous un angle Ă©conomique, elle a entraĂźnĂ© un plongeon de la richesse produite sauf dans les pays n’ayant pas connu de combats sur leur sol, comme les États-Unis. En effet, la guerre a simultanĂ©ment comprimĂ© la demande la population diminue sa consommation en pĂ©riode troublĂ©e et l’offre destruction d’usines, de capital, pertes humaines
. Ainsi, le PIB de la France s’est contractĂ© pratiquement de moitiĂ© entre 1940 et 1944. Le choc pĂ©trolier de 1973 En 1973, l’Organisation des Pays Exportateurs de PĂ©trole OPEP coupe sa production en rĂ©ponse au soutien amĂ©ricain Ă  IsraĂ«l lors de la Guerre du Kippour. Dans la foulĂ©e, le prix du pĂ©trole brut est multipliĂ© par quatre. Ce choc pĂ©trolier provoque une crise de l’offre les coĂ»ts augmentent pour les entreprises productrices et de la demande les prix sont plus Ă©levĂ©s pour les consommateurs. Cette crise conduit Ă  une contraction du PIB de 1 % en France. La crise du SystĂšme MonĂ©taire EuropĂ©en SME en 1993 En 1993, le PIB français se contracte de 0,6 % suite Ă  la crise du SME. Cette crise rĂ©sulte de la difficultĂ© d’accorder les taux de change entre les pays europĂ©ens avant la crĂ©ation de l’euro la monnaie unique est d’ailleurs vue comme un moyen d’éviter ce type de crise. Le mĂ©canisme Ă©conomique de cette crise est plus complexe que les prĂ©cĂ©dentes, nous en prĂ©sentons ici une explication simplifiĂ©e À cette Ă©poque, les pays europĂ©ens s’engageaient Ă  maintenir leurs taux de change fixes. Or, la rĂ©unification allemande entraĂźne une forte hausse de l’investissement pour Ă©quiper l’ex-Allemagne de l’est, plus pauvre que l’Allemagne de l’ouest. Cela conduit Ă  une hausse des taux d’intĂ©rĂȘt en Allemagne plus de demande de capital conduit Ă  une hausse de son prix, donc du taux d’intĂ©rĂȘt, ce qui entraĂźne une apprĂ©ciation du Deutsche mark si les taux sont plus Ă©levĂ©s en Allemagne, les investisseurs vont y placer leur argent, donc achĂštent du Deutsche mark, ce qui entraĂźne une augmentation de sa valeur. Pour maintenir la paritĂ© avec le Deutsche mark, la Banque de France est contrainte d’augmenter les taux d’intĂ©rĂȘt en France, ce qui conduit Ă  une contraction de l’investissement et de la consommation. La crise des subprimes en 2008 La crise de 2008, dite des subprimes » est assez similaire Ă  celle de 1929. Elle est due Ă  l’éclatement d’une bulle spĂ©culative immobiliĂšre, qui a conduit Ă  une crise bancaire, puis Ă©conomique. Partie des États-Unis, elle s’est propagĂ©e au monde entier. En France, le PIB s’est contractĂ© de 2,9 % en 2009, cette crise a donc Ă©tĂ© la plus violente depuis 1945. La crise du coronavirus ou Covid-19 La crise sanitaire actuelle est en train de dĂ©clencher une crise Ă©conomique mondiale. L’impact exact de cette crise est encore difficile Ă  quantifier, mais le choc risque d’ĂȘtre extrĂȘmement violent dans le monde entier, bien supĂ©rieur Ă  la crise de 2008-2009. Par exemple, la banque Goldman Sachs prĂ©voit une contraction du PIB amĂ©ricain de 24 % au second trimestre 2020. Cette crise ne ressemble pas aux prĂ©cĂ©dentes. Elle n’est pas causĂ©e par l’éclatement d’une bulle la baisse des bourses est la consĂ©quence et non la cause de la crise, ni par un problĂšme d’ajustement des taux de change, ni par une envolĂ©e du prix du pĂ©trole celui-ci s’effondre, ni par des destructions massives causĂ©es par des bombardements. Le problĂšme Ă©conomique principal est le confinement de la population qui rĂ©duit la demande les magasins non-essentiels sont fermĂ©s et les consommateurs confinĂ©s et l’offre beaucoup de travailleurs sont bloquĂ©s chez eux. L’épidĂ©mie de grippe espagnole » de 1918 pourrait servir de point de repĂšre. Mais les Ă©conomies europĂ©ennes, alors en pleine guerre, ne fonctionnaient pas selon leur cours normal, ce qui rend toute comparaison hasardeuse. Face Ă  cette crise inĂ©dite, l’urgence est d’éviter une envolĂ©e du chĂŽmage et des faillites en cascade. Les banques centrales du monde entier ont ainsi baissĂ© les taux d’intĂ©rĂȘt et augmentĂ© les programmes de rachat d’actifs, et les gouvernements augmentent leurs dĂ©penses pour aider les entreprises et les mĂ©nages en difficultĂ©.
Dun drame sourd, longtemps restĂ© dans l’angle mort des politiques et de la sociĂ©tĂ©, comme l’observent nos deux reporters, DorothĂ©e Werner et Catherine Robin, dans notre dossier page 74. Pour qu’un tabou se brise, il faut accepter d’en entendre l’horreur. Et pour l’entendre, il faut des voix fortes : celle de Brigitte Macron, qui est sortie de sa rĂ©serve pour parler de cette Citation Les Contemplations 1856, VII, A celle qui est restĂ©e en France DĂ©couvrez une citation Les Contemplations 1856, VII, A celle qui est restĂ©e en France - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Les Contemplations 1856, VII, A celle qui est restĂ©e en France issus de livres, discours ou entretiens. Une SĂ©lection de 3 citations et proverbes sur le thĂšme Les Contemplations 1856, VII, A celle qui est restĂ©e en France. 3 citations > Citation de Victor Hugo n° 131809 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesDeviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand Contemplations 1856, VII, A celle qui est restĂ©e en France de Victor HugoRĂ©fĂ©rences de Victor Hugo - Biographie de Victor HugoPlus sur cette citation >> Citation de Victor Hugo n° 131804 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLes fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher Par leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes !Les Contemplations 1856, VII, A celle qui est restĂ©e en France de Victor HugoRĂ©fĂ©rences de Victor Hugo - Biographie de Victor HugoPlus sur cette citation >> Citation de Victor Hugo n° 84218 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votes< Page 1/1Votre commentaire sur ces citations Citation Age Citation Animal Citation AmitiĂ© Citation Amour Citation Art Citation Avenir Citation BeautĂ© Citation Avoir Citation Bonheur Citation Conscience Citation Couple Citation Confiance Citation Courage Citation Culture Citation DĂ©sir Citation Dieu Citation Education Citation Enfant Citation Espoir Citation Etre Citation Faire Citation Famille Citation Femme Citation Guerre Citation Homme Citation Humour Citation Jeunesse Citation Joie Citation Justice Citation LibertĂ© Citation Mariage Citation MĂ©re Citation Monde Citation Morale Citation Naissance Citation Nature Citation Paix Citation Passion Citation PĂšre Citation Peur Citation Plaisir Citation Politique Citation Raison Citation Religion Citation RĂȘve Citation Richesse Citation Sagesse Citation Savoir Citation Science Citation SĂ©duction Citation SociĂ©tĂ© Citation Souffrance Citation Sport Citation Temps Citation TolĂ©rance Citation Travail Citation VĂ©ritĂ© Citation Vie Citation Vieillesse Citation Voyage ThĂšmes populaires + Sujet A celle qui est restĂ©e en France -III- Dim 29 Mai - 19:41: V Ô doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s ! J'ai le droit
Culture Histoire Le 29 janvier 1871 s'achevait la premiĂšre guerre franco-allemande. Une humiliation. Bataille de Sedan en septembre 1870 © Photo 12/Ann Ronan Picture Library Humiliante, voilĂ  l'adjectif le plus souvent utilisĂ© pour qualifier la dĂ©faite de la France lors de la guerre de 1870. Pourtant, la France est bien Ă  l'origine de ce conflit, puisque c'est NapolĂ©on III, alors empereur, qui dĂ©clare la guerre Ă  la Prusse le 19 juillet 1870. Tout d'abord entre Français et Prussiens, cet affrontement tourne en une opposition entre deux nations la France et l'Allemagne. En effet, les Prussiens sont rejoints par les Ă©tats allemands du Sud qui se forgent une identitĂ© pour mettre en pĂ©ril la nation française. Cet Ă©pisode est restĂ© longtemps comme une blessure profonde pour la France et son histoire. L'humiliation est totale, que ce soit sur le plan des dĂ©faites militaires ou des consĂ©quences politiques sur le pays et surtout avec la perte d'une partie du territoire national. La "dĂ©bĂącle" de Sedan et la chute de l'empire Les dĂ©faites militaires s'accumulent trĂšs vite pour la France. Mal organisĂ©e, l'armĂ©e prend du temps Ă  se mettre en place et s'agglutine sur les frontiĂšres entre les deux pays. NapolĂ©on III, malade et fatiguĂ©, tient tout de mĂȘme Ă  ĂȘtre sur le devant de la scĂšne et Ă  rester dans son rĂŽle de chef des armĂ©es. Mais il assiste impuissant aux premiĂšres dĂ©faites françaises. L'armĂ©e de l'empire s'incline Ă  Wissembourg le 3 aoĂ»t, puis Ă  Forbach trois jours plus tard, oĂč le gĂ©nĂ©ral Mac-Mahon doit battre en retraite. La panique commence Ă  gagner les rangs de l'armĂ©e française. NapolĂ©on III lui-mĂȘme semble dĂ©contenancĂ©. Dans un tĂ©lĂ©graphe Ă  l'impĂ©ratrice EugĂ©nie, il indique que "rien n'est prĂȘt. Nous n'avons pas suffisamment de troupes. Je nous considĂšre d'avance comme perdus." Il est vrai que les Allemands ont la domination numĂ©rique, mais aussi situation dramatique cĂŽtĂ© français ne pouvait mener qu'Ă  une catastrophe. Cette derniĂšre a lieu Ă  Sedan le 2 septembre, Ă©vĂ©nement qu'Émile Zola nomme la "dĂ©bĂącle". L'armĂ©e allemande, en route vers Paris, apprend la prĂ©sence du gros des troupes françaises aux alentours de Sedan dans les quotidiens qu'elle trouve sur son passage. Se dĂ©cidant Ă  faire demi-tour, elle se rend Ă  la rencontre des Français commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Mac-Mahon, qui prend les responsabilitĂ©s d'un NapolĂ©on III prĂ©sent, mais incapable de prendre des dĂ©cisions. Le dĂ©couragement des soldats de l'Empire laisse peu de doutes quant au rĂ©sultat de la bataille. DĂšs le 1er septembre, les troupes françaises sont Ă©crasĂ©es par la force du nombre et de l'organisation des Allemands. À plusieurs reprises, le drapeau blanc est levĂ© cĂŽtĂ© français. NapolĂ©on III traverse le champ de bataille, espĂ©rant y trouver la mort, mais finit par se livrer Ă  Guillaume Ier, roi de Prusse. Au petit matin du 2 septembre, il signe la capitulation et se rend au-devant des dirigeants prussiens. Avec cette reddition, c'est la fin du Second Empire. 1 2 Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement L'humiliation de la France en 1870 Soyez le premier Ă  rĂ©agir Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point.
Dansleur dernier livre 2, le sociologue Serge GuĂ©rin et le philosophe Pierre-Henri Tavoillot affirment que la "gĂ©nĂ©ration Y" est une invention des professionnels du marketing. Ce concept I Mets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange, Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  toi. Ce livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie, Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ? Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ; Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ; Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - Pourquoi Ne pas me le jeter, puisque c'est une voile ! - C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands vents. Et les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! - Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ; Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas, L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la tombe. II Autrefois, quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler, Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ; HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre, Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais, J'ignorais, je marchais devant moi, j'arrivais. Ô souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir Avec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la verdure. Pourquoi donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ? Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets, Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ? Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge, Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela, Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ . J'Ă©tais lĂ , suppliant celui qui nous exauce ; J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse, HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux, Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ; J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ; Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite, Quand elle m'apportait des lys et des jasmins, Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains, Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ; Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes, Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts, Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  travers La pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme ! Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clame Tintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant, Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant, HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte, Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma faute Si, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau, Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau ! III Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre Que je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre, Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher, La nuit, que je voyais lentement approcher, Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre, Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre, Ô mon Dieu, tout cela, c'Ă©tait donc du bonheur ! Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-lĂ  ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© l'autre endormi ? Et t'es-tu, m'attendant, rĂ©veillĂ©e Ă  demi ? T'es-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă  l'obscure fenĂȘtre De l'infini, cherchant dans l'ombre Ă  reconnaĂźtre Un passant, Ă  travers le noir cercueil mal joint, Attentive, Ă©coutant si tu n'entendais point Quelqu'un marcher vers toi dans l'Ă©ternitĂ© sombre ? Et t'es-tu recouchĂ©e ainsi qu'un mĂąt qui sombre, En disant Qu'est-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ? Que de fois j'ai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e, Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubĂ©pine en fleur ! Que de fois j'ai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide, Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit ! Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre, J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendre Pour en charger quelqu'un qui passerait par lĂ  ! Lazare ouvrit les yeux quand JĂ©sus l'appela ; Quand je lui parle, hĂ©las ! pourquoi les ferme-t-elle ? OĂč serait donc le mal quand de l'ombre mortelle L'amour violerait deux fois le noir secret, Et quand, ce qu'un dieu fit, un pĂšre le ferait ? IV Que ce livre, du moins, obscur message, arrive, Murmure, Ă  ce silence, et, flot, Ă  cette rive ! Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour ! Qu'il entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jour Le baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosĂ©e, Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e, Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti ! Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti, Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure, Le rĂȘve dont on sent l'aile qui nous effleure ! Qu'elle dise Quelqu'un est lĂ  ; j'entends du bruit ! Qu'il soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit ! Ce livre, lĂ©gion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant Ă  l'horizon, Cet essaim que je lĂąche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuĂ©e, espace ! Que ce fauve ocĂ©an qui me parle Ă  voix basse, Lui soit clĂ©ment, l'Ă©pargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser, Et jusqu'au froid caveau fidĂšlement apporte Ce don mystĂ©rieux de l'absent Ă  la morte ! Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets, Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais, Dans ces chants murmurĂ©s comme un Ă©pithalame Pendant que vous tourniez les pages de mon Ăąme, Puisque j'ai, dans ce livre, enregistrĂ© mes jours, Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problĂšmes sourds, Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ; Puisque vous ne voulez pas encor que je meure, Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ; Puisque je sens le vent de l'infini souffler Sur ce livre qu'emplit l'orage et le mystĂšre ; Puisque j'ai versĂ© lĂ  toutes vos ombres, terre, HumanitĂ©, douleur, dont je suis le passant ; Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang, J'ai fait l'Ăącre parfum de ces versets funĂšbres, Va-t'en, livre, Ă  l'azur, Ă  travers les tĂ©nĂšbres ! Fuis vers la brume oĂč tout Ă  pas lents est conduit ! Oui, qu'il vole Ă  la fosse, Ă  la tombe, Ă  la nuit, Comme une feuille d'arbre ou comme une Ăąme d'homme ! Qu'il roule au gouffre oĂč va tout ce que la voix nomme ! Qu'il tombe au plus profond du sĂ©pulcre hagard, A cĂŽtĂ© d'elle, ĂŽ mort ! et que lĂ , le regard, PrĂšs de l'ange qui dort, lumineux et sublime, Le voie Ă©panoui, sombre fleur de l'abĂźme ! V Ô doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s ! J'ai le droit aujourd'hui d'ĂȘtre, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font Ă©couter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blĂȘmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, Ăąpre ou tendre, Ă©meut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les biĂšres, La vague et la nuĂ©e, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilĂ , n'est-ce pas, tombeaux ? bien des annĂ©es, Que je marche au milieu des croix infortunĂ©es, ÉchevelĂ© parmi les ifs et les cyprĂšs, L'Ăąme au bord de la nuit, et m'approchant tout prĂšs, Et que je vais, courbĂ© sur le cercueil austĂšre, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tĂȘte de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crĂąnes, les poussiĂšres, Et les os des genoux qui savent des priĂšres ! HĂ©las ! j'ai fouillĂ© tout. J'ai voulu voir le fond. Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond, J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ? J'ai creusĂ© la lumiĂšre, et l'aurore, et la gloire, L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'Ăąme, - fossoyeur. Qu'ai-je appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours, Dans la fosse que j'ai creusĂ©e en ma poitrine. Qui donc a la science ? oĂč donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rĂȘveur d'autrefois, Qui s'Ă©garait dans l'herbe, et les prĂ©s, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentement Emplir de cet azur et de cette innocence ! Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vĂ©cu, j'ai luttĂ©, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort, Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le dĂ©combre, Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes pas. VI Je ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller oĂč j'allais ; je ne puis, Pareil Ă  la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'Ă©ternel abĂźme ; Paris m'est Ă©clipsĂ© par l'Ă©norme Solime ; La hauteNotre-Dame Ă  prĂ©sent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartĂ©s trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthĂ©on d'Ă©toiles ; Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec, Toute l'ombre me crie Horeb, CĂ©dron, Balbeck ! Et, si je pars, m'arrĂȘte Ă  la premiĂšre lieue, Et me dit Tourne-toi vers l'immensitĂ© bleue ! Et me dit Les chemins oĂč tu marchais sont clos. Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots ! A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ? Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ? OĂč vas-tu de la sorte et machinalement ? Ô songeur ! penche-toi sur l'ĂȘtre et l'Ă©lĂ©ment ! Écoute la rumeur des Ăąmes dans les ondes ! Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ; Cherche au moins la poussiĂšre immense, si tu veux MĂȘler de la poussiĂšre Ă  tes sombres cheveux, Et regarde, en dehors de ton propre martyre, Le grand nĂ©ant, si c'est le nĂ©ant qui t'attire ! Sois tout Ă  ces soleils oĂč tu remonteras ! Laisse lĂ  ton vil coin de terre. Tends les bras, Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries ! Revois-y refleurir tes aurores flĂ©tries ; Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout. Penche-toi sur l'Ă©nigme oĂč l'ĂȘtre se dissout, Sur tout ce qui naĂźt, vit, marche, s'Ă©teint, succombe, Sur tout le genre humain et sur toute la tombe ! Mais mon coeur toujours saigne et du mĂȘme cĂŽtĂ©. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'Ă©ternitĂ©, Veulent distraire une Ăąme et calmer un atome. Tout l'Ă©blouissement des lumiĂšres du dĂŽme M'ĂŽte-t-il une larme ? Ah ! l'Ă©tendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rĂȘveurs, la lune amie ; J'Ă©coute, et je reviens Ă  la douce endormie. VII Des fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si je pouvais Aller semer des lys sur ces deux froids chevets ! Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pĂąle ! Les fleurs sont l'or, l'azur, l'Ă©meraude, l'opale ! Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ; Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher Par leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes ! Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimĂąmes, Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir, Puisqu'il nous fait lĂącher ce qu'on croyait tenir, Puisque le froid destin, dans ma geĂŽle profonde, Sur la premiĂšre porte en scelle une seconde, Et, sur le pĂšre triste et sur l'enfant qui dort, Ferme l'exil aprĂšs avoir fermĂ© la mort, Puisqu'il est impossible Ă  prĂ©sent que je jette MĂȘme un brin de bruyĂšre Ă  sa fosse muette, C'est bien le moins qu'elle ait mon Ăąme, n'est-ce pas ? Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas ! TempĂȘte, hiver, qui bats ma vitre de ta grĂȘle ! Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle ! Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivant Que nous avons laissĂ© derriĂšre nous, rĂȘvant. Prends. Et, quoique de loin, reconnais ma voix, Ăąme ! Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ; Ta tombe est mon espoir, ma charitĂ©, ma foi ; Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi. Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume ! Qu'entre tes vagues mains il devienne fantĂŽme ! Qu'il blanchisse, pareil Ă  l'aube qui pĂąlit, A mesure que l'oeil de mon ange le lit, Et qu'il s'Ă©vanouisse, et flotte, et disparaisse, Ainsi qu'un Ăątre obscur qu'un souffle errant caresse, Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir, Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir, Et que, sous ton regard Ă©blouissant et sombre, Chaque page s'en aille en Ă©toiles dans l'ombre ! VIII Oh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions, Soit que notre Ăąme plane au vent des visions, Soit qu'elle se cramponne Ă  l'argile natale, Toujours nous arrivons Ă  ta grotte fatale, GethsĂ©mani ! qu'Ă©claire une vague lueur ! Ô rocher de l'Ă©trange et funĂšbre sueur ! Cave oĂč l'esprit combat le destin ! ouverture Sur les profonds effrois de la sombre nature ! Antre d'oĂč le lion sort rĂȘveur, en voyant Quelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant, La douleur, entrer, pĂąle, amĂšre, Ă©chevelĂ©e ! Ô chute ! asile ! ĂŽ seuil de la trouble vallĂ©e D'oĂč nous apercevons nos ans fuyants et courts, Nos propres pas marquĂ©s dans la fange des jours, L'Ă©chelle oĂč le mal pĂšse et monte, spectre louche, L'Ăąpre frĂ©missement de la palme farouche, Les degrĂ©s noirs tirant en bas les blancs degrĂ©s, Et les frissons aux fronts des anges effarĂ©s ! Toujours nous arrivons Ă  cette solitude, Et, lĂ , nous nous taisons, sentant la plĂ©nitude ! Paix Ă  l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformĂ©s ! Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes ! Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes, Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis ! Calmez-vous, forĂȘt, chĂȘne, Ă©rable, frĂȘne, yeuse ! Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'ocĂ©an qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts ! Paix Ă  l'obscuritĂ© muette et redoutĂ©e, Paix au doute effrayant, Ă  l'immense ombre athĂ©e, A toi, nature, cercle et centre, Ăąme et milieu, Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô gĂ©nĂ©rations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines ! Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez ! Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrĂ©s ! Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute crĂ©ature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rĂȘvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, Ăąmes, tandis Qu'assis sur la montagne en prĂ©sence de l'Être, PrĂ©cipice oĂč l'on voit pĂȘle-mĂȘle apparaĂźtre Les crĂ©ations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramĂ©es, Les comĂštes d'argent dans un champ noir semĂ©es, Larmes blanches du drap mortuaire des nuits, Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, PĂąle, ivre d'ignorance, Ă©bloui de tĂ©nĂšbres, Voyant dans l'infini s'Ă©crire des algĂšbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problĂšme aux murailles d'airain, Cherche Ă  distinguer l'aube Ă  travers les prodiges, Se penche, frĂ©missant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'Ă©toiler de rayons, De clartĂ©s, de lueurs, vaguement enflammĂ©es, Le gouffre monstrueux plein d'Ă©normes fumĂ©es. Guernesey, 2 novembre 1855, jour des morts. Victor Hugo Lieux

Sile mineur est prĂ©venu (on considĂšre une personne comme « prĂ©venue » dĂšs lors que son jugement n’est pas dĂ©finitif ou qu’il est en attente d’un procĂšs initial), le magistrat saisi du dossier peut affecter un mineur soit dans un quartier mineurs d’un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire, soit dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire spĂ©cialisĂ© pour mineurs (6 EPM en France).

PrĂ©sentation haut du document L'alcool est une substance liquide d’origine naturelle alcool Ă©thylique obtenue par fermentation de vĂ©gĂ©taux riches en sucre ou par distillation. L’alcool entre dans la composition des boissons alcoolisĂ©es, qui sont consommĂ©es pour leurs effets euphorisants et dĂ©sinhibants. L'alcool n'est pas digĂ©rĂ© il passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l'organisme. Sa consommation peut entraĂźner une forte dĂ©pendance psychique et physique avec syndrome de manque en cas de sevrage, pouvant aller jusqu’à des dĂ©lires hallucinatoires delirium tremens. Les effets toxiques sont multiples cirrhose du foie, cancer du foie, maladies cardiovasculaires, cancer des voies aĂ©rodigestives supĂ©rieures, etc. Production / offre haut du document Le vin reprĂ©sente 54,1 % des quantitĂ©s totales d’alcool pur mises en vente contre 22,9 % pour la biĂšre et 21,5 % pour les spiritueux. RapportĂ©es Ă  la population ĂągĂ©e de 15 ans ou plus, les quantitĂ©s totales d’alcool pur vendues en 2020 reprĂ©sentent en moyenne l’équivalent de 2,3 verres standards de boissons alcoolisĂ©es quotidiens par personne un verre standard contenant 10 g d’alcool pur. Par rapport au dĂ©but des annĂ©es 1960, la consommation de boissons alcoolisĂ©es en Ă©quivalent alcool pur a Ă©tĂ© rĂ©duite de plus de moitiĂ© en France, cette diminution Ă©tant essentiellement imputable Ă  la baisse de la consommation de vin. Les prix relatifs de l’ensemble des boissons alcoolisĂ©es, sont restĂ©s Ă  peu prĂšs stables entre 2000 et 2010 mais ont augmentĂ© de 6,5 % entre 2011 et 2019. RĂ©fĂ©rence Palle C. Les Ă©volutions rĂ©centes de la consommation d'alcool en France et ses consĂ©quences. Paris, OFDT, 2020, 20 p. Consommation haut du document Parmi les collĂ©giens et lycĂ©ens L’alcool est la premiĂšre substance psychoactive expĂ©rimentĂ©e Ă  l’adolescence. En 2018, six collĂ©giens sur dix dĂ©clarent avoir dĂ©jĂ  bu au moins une fois une boisson alcoolisĂ©e au cours de leur vie 60,0 %. Par ailleurs, les plus jeunes prĂ©sentent un niveau d’expĂ©rimentation Ă  11 ans deux fois plus Ă©levĂ© que la moyenne europĂ©enne 15 %, et 1,5 fois plus Ă©levĂ© Ă  13 ans 34 %. NĂ©anmoins, un volet exceptionnel de l’EnquĂȘte nationale en CollĂšge et en LycĂ©e chez les Adolescents sur la SantĂ© et les Substances EnCLASS menĂ© au 1er trimestre 2021 auprĂšs d’élĂšves de 3e montre que la part de ceux n’ayant jamais bu d’alcool a doublĂ©, passant de 16,8 % Ă  35,9 % entre 2018 et 2021. Moins d’un collĂ©gien sur dix signale avoir connu une ivresse alcoolique 9,3 % en 2018, proportion qui s’élĂšve Ă  16,4 % chez les Ă©lĂšves de 3e en 2021. Si les annĂ©es au collĂšge constituent une pĂ©riode d’expĂ©rimentation et de diffusion des usages licites, le lycĂ©e est un moment d’installation et d’intensification des pratiques en 2018, 41,5 % des lycĂ©ens ont dĂ©clarĂ© une alcoolisation ponctuelle importante API, qui consistent Ă  boire au moins 5 verres d’alcool en une seule occasion dans le mois prĂ©cĂ©dant l’enquĂȘte. Les circonstances de consommation d’alcool sont fortement diffĂ©renciĂ©es selon le milieu social et le genre Ă  l’adolescence. RĂ©fĂ©rences Spilka S., Philippon A., Le NĂ©zet O., Janssen E., Eroukmanoff V., Godeau E. Usages d'alcool, de tabac et de cannabis chez les Ă©lĂšves de 3e en 2021. Tendances, OFDT, 2022, n° 148, 4 p. Spilka S., Le NĂ©zet O., Janssen E., Brissot A., Philippon A. 20 ans d'Ă©volutions des usages de drogues en Europe Ă  l'adolescence. Tendances, OFDT, 2021, n° 143, 8 p. En 2018, moins d’un collĂ©gien sur dix signale avoir connu une ivresse alcoolique 9,3 %, proportion qui s’élĂšve Ă  16,4 % chez les Ă©lĂšves de 3e en 2021. Si les annĂ©es au collĂšge constituent une pĂ©riode d’expĂ©rimentation et de diffusion des usages licites, le lycĂ©e est un moment d’installation et d’intensification des pratiques en 2018, 41,5 % des lycĂ©ens ont dĂ©clarĂ© une alcoolisation ponctuelle importante API, qui consistent Ă  boire au moins 5 verres d’alcool en une seule occasion dans le mois prĂ©cĂ©dant l’enquĂȘte. Les circonstances de consommation d’alcool sont fortement diffĂ©renciĂ©es selon le milieu social et le genre Ă  l’adolescence. RĂ©fĂ©rences Spilka S., Godeau E., Le NĂ©zet O., Ehlinger V., Janssen E., Brissot A., Philippon A., Chyderiotis S. Usages d'alcool, de tabac et de cannabis chez les adolescents du secondaire en 2018. Tendances, OFDT, 2019, n° 132, 4 p. Douchet Neybourger P. Alcool et soirĂ©es chez les adolescents et les jeunes majeurs. Tendances, OFDT, 2022, n° 149, 8 p. À 17 ans En 2017, l’EnquĂȘte sur la santĂ© et les consommations lors de l’appel de prĂ©paration Ă  la dĂ©fense ESCAPAD portant sur les jeunes de 17 ans, rĂ©vĂšle que l’alcool demeure la substance la plus largement expĂ©rimentĂ©e, mĂȘme si le recul continu de sa diffusion depuis une dĂ©cennie se poursuit 85,7 % vs 89,3 % en 2014 et 92,6 % en 2008. À 17 ans, les boissons alcoolisĂ©es restent ainsi trĂšs communĂ©ment consommĂ©es deux tiers des jeunes en ont bu au cours du mois Ă©coulĂ© 66,5 % vs 72,0 % en 2014. Les usages rĂ©guliers 10 fois par mois sont en baisse de prĂšs de 4 points 8,4 % au lieu de 12,3 % en 2014. S’agissant des API, 44,0 % des jeunes dĂ©clarent ce comportement au cours du dernier mois en 2017. Ils Ă©taient 48,8 % en 2014. Les API rĂ©pĂ©tĂ©es au moins trois Ă©pisodes au cours du mois ont Ă©galement diminuĂ© 16,4 %, contre 21,8 % en 2014, alors que les API dites rĂ©guliĂšres » au moins dix fois ne concernent, comme en 2014, qu’une trĂšs faible part des adolescents 2,7 %. RĂ©fĂ©rences Spilka S., Le NĂ©zet O., Janssen E., Brissot A., Philippon A., Shah J., Chyderiotis S. 2018 Les drogues Ă  17 ans analyse de l'enquĂȘte ESCAPAD 2017. Tendances, OFDT, n° 123, 8 p. En population adulte 18-75 ans Entre 2014 et 2017, selon le BaromĂštre de SantĂ© publique France, la part de la population ĂągĂ©e de 18 Ă  75 ans indiquant avoir bu de l’alcool dans l’annĂ©e est restĂ©e stable 86,5 % en 2017. Sur l’ensemble de la population de cette tranche d’ñge, 10,0 % des personnes interrogĂ©es dĂ©clarent boire quotidiennement de l’alcool, ce type de consommation se rencontrant presque exclusivement chez les personnes de plus de 50 ans. Quel que soit l’ñge, les femmes sont globalement moins nombreuses Ă  consommer et cette diffĂ©rence est d’autant plus affirmĂ©e que les frĂ©quences de consommation sont Ă©levĂ©es 15,2 % des hommes consomment quotidiennement contre 5,1 % des femmes. La prĂ©valence de l’ivresse dans l’annĂ©e semble ĂȘtre un des seuls indicateurs de consommation d’alcool orientĂ© Ă  la hausse entre 2014 et 2017 et dont le niveau a fortement augmentĂ© sur l’ensemble de la pĂ©riode 2000-2017 passant de 14,0 % Ă  20,7 %, dont 28,6 % chez les hommes et 13,2 % chez les femmes en 2017. L’API dans le mois concerne 16,2 % des personnes interrogĂ©es en 2017. RĂ©fĂ©rence Groupe BaromĂštre de SantĂ© publique France 2017. La consommation d'alcool chez les adultes en France en 2017. Bulletin Ă©pidĂ©miologique hebdomadaire, 2019, n° 5-6, p. 89-97. ConsĂ©quences haut du document La consommation de boissons alcoolisĂ©es provoque des dommages sanitaires et sociaux. Les dommages sanitaires peuvent ĂȘtre dĂ©finis comme l’ensemble des maladies et traumatismes provoquĂ©s par la consommation d’alcool. L’alcoolisation peut Ă©galement avoir des rĂ©percussions nĂ©gatives sur la vie sociale relations avec les proches, emploi, dĂ©linquance des consommateurs et des personnes en contact avec eux, diminuant ainsi leur qualitĂ© de vie et entraĂźnant des dommages pour la collectivitĂ©. Dommages sanitaires Les dommages pour la santĂ© liĂ©s Ă  la consommation d’alcool dĂ©pendent des quantitĂ©s absorbĂ©es, des modalitĂ©s d’usage, et de nombreux facteurs environnementaux et individuels. Ces risques peuvent apparaĂźtre lorsque la consommation est chronique, c'est-Ă -dire gĂ©nĂ©ralement quotidienne, mais aussi lorsqu’elle est ponctuelle. Les risques liĂ©s Ă  une consommation chronique La consommation chronique d’alcool augmente le risque de survenue d’un nombre important de maladies. Il augmente en gĂ©nĂ©ral avec la dose d’alcool ingĂ©rĂ©e mĂȘme si le niveau pour lequel le risque de dommages est minimal est de zĂ©ro verre standard par semaine. Outre son rĂŽle dans l’apparition et le dĂ©veloppement de maladies du foie et de certains cancers, l’alcool est aussi un neurotoxique, qu’il soit consommĂ© de façon ponctuelle ou chronique. L’apparition de lĂ©sions et de maladies neuropathies pĂ©riphĂ©riques, encĂ©phalopathies, troubles cognitifs rĂ©sultant de ce dernier mode de consommation peuvent ĂȘtre la consĂ©quence de l’alcoolisation mais aussi du sevrage et de leur rĂ©pĂ©titions Ă©pilepsies de sevrages. La dĂ©pendance qui peut s’installer chez une partie des consommateurs d’alcool est une autre manifestation de la toxicitĂ© de l’alcool sur le systĂšme nerveux central. Par ailleurs, alcool et dĂ©pression sont souvent Ă©troitement associĂ©s. Enfin, la consommation d’alcool par une femme enceinte peut provoquer diffĂ©rentes perturbations, variables selon le mode de consommation de la mĂšre, sa sensibilitĂ© Ă  l’alcool ainsi que celle du fƓtus, allant du trouble lĂ©ger du comportement de l’enfant Ă  naĂźtre jusqu’aux anomalies sĂ©vĂšres du dĂ©veloppement syndrome d’alcoolisation fƓtale ». Les troubles se manifestent principalement au niveau du systĂšme nerveux central. Les risques liĂ©s Ă  une consommation ponctuelle La consommation d’une trĂšs forte quantitĂ© d’alcool peut provoquer un coma Ă©thylique qui dans certains cas engage le pronostic vital. Le coma Ă©thylique intervient en moyenne pour un adulte pour des doses supĂ©rieures Ă  3 grammes d’alcool pur par litre de sang la dose mortelle varie suivant les individus et leur accoutumance Ă  l’alcool. Mais le plus souvent, lors d’une intoxication aiguĂ«, les dommages sont la consĂ©quence de la perte de contrĂŽle de la personne alcoolisĂ©e qui peut se traduire par des accidents et des mises en danger immĂ©diates susceptibles de provoquer des traumatismes voire le dĂ©cĂšs du consommateur ou d'un tiers. MortalitĂ© et morbiditĂ© attribuables Ă  l'alcool Les derniers chiffres de la mortalitĂ© attribuable Ă  l’alcool en France sont ceux de 2015 41 000 dĂ©cĂšs par an, dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes, soit respectivement 11 % et 4 % de la mortalitĂ© des adultes de quinze ans et plus. La plus grande proportion de cancers causĂ©s par l’alcool concerne l’Ɠsophage et le foie. Les cancers du sein, de la cavitĂ© orale, de l’oropharynx, de l’hypopharynx et colorectal contribuent le plus aux nouveaux cas de cancers attribuables Ă  l’alcool. Les recours au soins Les personnes en difficultĂ© avec l’alcool peuvent s’adresser Ă  diffĂ©rents types de structures hĂŽpitaux, mĂ©decins de ville, structures mĂ©dico-sociales spĂ©cialisĂ©es en addictologie, associations d’entraide. On ne dispose de donnĂ©es pour suivre les Ă©volutions rĂ©centes que pour les hĂŽpitaux et les structures mĂ©dico-sociales, les centres de soins d’accompagnement et de prĂ©vention en addictologie CSAPA.Au niveau des hospitalisations, le nombre de sĂ©jours suivant les diffĂ©rentes catĂ©gories de diagnostics principaux mentionnant l’alcool dans leur intitulĂ© Ă©tait de 246 000 en 2020, dont 44 % pour dĂ©pendance et sevrage, 38 % pour intoxications aiguĂ«s, 15 % pour les effets Ă  long terme de l’ CSAPA accueillent quant Ă  eux des personnes ayant des consommations d’alcool excessives, le plus souvent dĂ©pendantes 2/3 des patients ou ayant un usage nocif, ou Ă  risque. On dĂ©nombre 389 CSAPA en 2022 pour une file active estimĂ©e Ă  environ 314 000 usagers en 2019. L’alcool comme produit posant le plus problĂšme concerne 46 % des patients vus en CSAPA. RĂ©fĂ©rences Bonaldi C, Hill C. La mortalitĂ© attribuable Ă  l’alcool en France en 2015. Bulletin ÉpidĂ©miologique Hebdomadaire, 2019, 5-6 98-107. INSERM. RĂ©duction des dommages associĂ©s Ă  la consommation d’alcool. SynthĂšse et recommandations. Paris, INSERM, Expertise collective, 2021, 138 p. Palle C. Les personnes accueillies dans les CSAPA. Situation en 2019 et Ă©volution sur la pĂ©riode 2015-2019. Tendances, OFDT, 2021, n° 146, 6 p. Dommages pour les tiers L’alcool est impliquĂ©, en 2020, dans 45 121 accidents corporels de la circulation routiĂšre en 2020, dont 2 403 accidents mortels. On dĂ©nombre 87 900 condamnations pour conduite en Ă©tat alcoolique en 2019, hors compositions pĂ©nales, procĂ©dure qui permet au procureur de proposer une mesure intermĂ©diaire entre la poursuite et le classement sans ONISR. La sĂ©curitĂ© routiĂšre en France. Bilan de l’accidentalitĂ© de l’annĂ©e 2020. Paris, Observatoire national interministĂ©riel de sĂ©curitĂ© routiĂšre, 2021, 205 p. Perceptions /opinions haut du document Selon l’EnquĂȘte sur les reprĂ©sentations, opinions et perceptions sur les psychotropes EROPP, l’alcool est rarement perçu comme une drogue ». À l’inverse des produits illicites, seule une minoritĂ© d’enquĂȘtĂ©s 10 % le perçoit comme dangereux dĂšs la premiĂšre consommation. C’est principalement l’usage quotidien qui est citĂ© comme dangereux, par 79 % des rĂ©pondants. Pour 56 % des enquĂȘtĂ©s, offrir ou boire de l’alcool fait partie des rĂšgles du savoir-vivre. Plus d’un tiers 36 % n’ont jamais remarquĂ© la prĂ©sence sur les bouteilles d’alcool d’un logo avertissant des dangers de l’alcool pour les femmes enceintes. PrĂšs d’un quart 23 % des rĂ©pondants se souviennent avoir vu ou entendu une publicitĂ© pour une boisson alcoolisĂ©e au cours de la derniĂšre semaine. Enfin, une quasi-majoritĂ© de la population 45 % considĂšre qu’il est acceptable de boire son premier verre d’alcool avant 18 ans. RĂ©fĂ©rence Spilka S., Le NĂ©zet O., Janssen E., Brissot A., Philippon A., Chyderiotis S, Drogues perceptions des produits, des politiques publiques et des usagers. Tendances n° 131, 2019, 8 p. Cadre lĂ©gal et orientations publiques rĂ©centes
\n \n \n\n\na celle qui est restée en france
124 % du Produit intĂ©rieur brut (PIB) L’industrie reprĂ©sente 12,4 % du PIB en France, dont 10 % pour l’industrie manufacturiĂšre. À titre de comparaison, l’industrie compte pour 20,3 % en Allemagne mais seulement 8,7 % au Royaume-Uni. La richesse produite par l’industrie est Ă©quivalente Ă  266 milliards d’euros (en 2014). HUGO A celle qui est restĂ©e en France III - Les Contemplations. Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre Que je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre, Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher, La nuit, que je voyais lentement approcher, Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre, Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre, Ô mon Dieu, tout cela, c'Ă©tait donc du bonheur ! Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-lĂ  ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© l'autre endormi ? Et t'es-tu, m'attendant, rĂ©veillĂ©e Ă  demi ? T'es-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă  l'obscure fenĂȘtre De l'infini, cherchant dans l'ombre Ă  reconnaĂźtre Un passant, Ă  travers le noir cercueil mal joint, Attentive, Ă©coutant si tu n'entendais point Quelqu'un marcher vers toi dans l'Ă©ternitĂ© sombre ? Et t'es-tu recouchĂ©e ainsi qu'un mĂąt qui sombre, En disant Qu'est-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ? Que de fois j'ai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e, Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubĂ©pine en fleur ! Que de fois j'ai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide, Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit ! Introduction Chez certains de nos Ă©crivains un Ă©vĂ©nement a marquĂ©, qui a orientĂ© leur vie ou leur crĂ©ation, parfois les deux. Pour MONTAIGNE, la mort de son ami LA BOÉTIE. Pour PASCAL, la nuit du MĂ©morial. Pour CHATEAUBRIAND, la mort de sa mĂšre et de sa HUGO est de ceux-lĂ . Le 4 septembre 1843, alors qu'elle venait de se marier, sa fille LĂ©opoldine se noie avec son mari Ă  Villequier, au cours d'une promenade sur la Seine. Le grand poĂšte ne s'en consolera jamais LĂ©opoldine occupe une place centrale dans les Contemplations et c'est Ă  elle qu'est dĂ©diĂ© tout le recueil. Le titre de cette dĂ©dicace, A celle qui est restĂ©e en France , rappelle que Victor HUGO est alors un exilĂ©. Il ne croyait pas, lorsqu'il se rendait en pĂšlerinage Ă  Villequier, qu'un temps viendrait oĂč il rĂȘverait de telles visites. Si cette absence est si tragique, n'est-ce pas surtout parce que l'Ă©crivain ne peut s'empĂȘcher d'imaginer que sa fille, lĂ -bas, conserve dans la mort une sorte de vie? DĂ©veloppement rĂ©digĂ© 1. Le douloureux pĂšlerinage Cadre de jadis v. 85-91. Ainsi annonce le triste tableau que le poĂšte dispose sous son regard. HUGO accumule ce qu'il peut y avoir de plus funĂšbre pour les yeux le marbre qu'il regardait fixement, le tombeau, la nuit, les ifs, le crĂ©puscule, le cimetiĂšre, la pierre, — et de plus douloureux pour le coeur noir chemin, pĂąleur, pas sur la tombe, sanglots. La plupart des mots tristes rĂ©sonnent affreusement, car HUGO les fait suivre d'un silence fins de vers, coupes. Les coupes allongent les vers et rendent sensible l'accablement du pĂšre qui attend jusqu'au soir. Les anaphores de cette lente pĂ©riode qui n'a guĂšre la force de s'Ă©lever donnent Ă  cette plainte un aspect de litanie.
Découvrezle poÚme "A celle qui est restée en France" écrit par Victor HUGO et publié en 1856. Ce poÚte de France est né en 1802, mort en 1885. "A celle qui est restée en France" de HUGO est
En fin de semaine derniĂšre, les tempĂ©ratures ont battu tous les records de chaleur aussi bien en Antarctique qu'en Arctique. Non loin du pĂŽle Sud, elles Ă©taient jusqu’à 40 °C supĂ©rieures aux moyennes saisonniĂšres. Des hausses liĂ©es aux caprices des “riviĂšres atmosphĂ©riques”. Des tempĂ©ratures allant jusqu' 40 °C au-delĂ  des normales saisonniĂšres en Antarctique et entre 20 et 30 °C de plus que d'habitude Ă  certains endroits en Arctique. Les deux rĂ©gions polaires ont connu simultanĂ©ment une vague de chaleur inĂ©dite aux alentours du vendredi 18 mars. "Une telle coĂŻncidence est trĂšs inhabituelle", reconnaĂźt Julienne Stroeve, spĂ©cialiste du climat polaire Ă  l'University College de Londres, contactĂ©e par France 24. C'est la montĂ©e en flĂšche du thermomĂštre en Antarctique qui a attirĂ© l'attention des scientifiques en premier. "Les tempĂ©ratures enregistrĂ©es, mĂȘme sur le plateau Antarctique [situĂ© Ă  plus de 2 000 mĂštres d'altitude en moyenne], Ă©taient absolument absurdes", souligne Jonathan Wille, postdoctorant et spĂ©cialiste de la mĂ©tĂ©o et du climat en Antarctique Ă  l'Institut des gĂ©osciences de l'environnement Ă  l'UniversitĂ© Grenoble Alpes, contactĂ© par France 24. Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia 3 233 m the values were above the monthly high °C on 12 March 2007 and for a day above the annual high °C on 17 December 2016Day 16 °C17 °C18 °C19 °C20 °C21 °C Stefano Di Battista pinturicchio_60 March 23, 2022 À plus de 3 000 m d'altitude, -11,5 °C au lieu de -40 °CIl faisait ainsi plus qu'anormalement doux Ă  la station Concordia qui se trouve Ă  plus de 3 000 mĂštres d'altitude dans l'est de l'Antarctique. La tempĂ©rature est, en effet, montĂ©e Ă  -11,5 °C alors qu'il fait gĂ©nĂ©ralement plutĂŽt entre - 40 °C et - 50 ° C dans cette rĂ©gion Ă  cette pĂ©riode de l'annĂ©e."La barriĂšre topographique formĂ©e par le dĂ©nivelĂ© dans l'est de l'Antarctique fait que le climat y est trĂšs stable et les tempĂ©ratures ne devraient jamais dĂ©passer les -30 °C", explique Ă  France 24 Martin Siegert, un glaciologue Ă  l'Imperial College de Londres qui n'en revient pas des relevĂ©s de tempĂ©ratures rĂ©alisĂ©s dans cette partie du globe la semaine derniĂšre. En 65 ans d'observations mĂ©tĂ©orologiques dans cette partie proche du pĂŽle Sud - qui se trouve Ă  plus de 4 000 km de l'Australie -, un tel pic de chaleur ne s'Ă©tait jamais produit. Mais le thermomĂštre est restĂ© sous les 0° C, ce qui a permis d'Ă©viter une fonte des glaces "qui aurait Ă©tĂ© complĂštement inĂ©dite", note Martin Siegert.>> À lire aussi sur France 24 En Antarctique, les jours du "glacier de l'Apocalypse" sont comptĂ©sDe l'autre cĂŽtĂ© du globe, dans la rĂ©gion Arctique, le thermomĂštre a dangereusement flirtĂ© avec les tempĂ©ratures de dĂ©gel alors mĂȘme "qu'on est encore Ă  la fin de la pĂ©riode froide", souligne Martin Siegert. À certains endroits, comme sur l'Ăźle de Hopen au nord de la NorvĂšge et au sud de l'archipel de Svalbard, "une tempĂ©rature de 3,9 °C a Ă©tĂ© enregistrĂ©e, ce qui ne s'est jamais produit depuis le dĂ©but des relevĂ©s en 1944", indique sur Twitter Ketil Isaksen, un climatologue la vague de chaleur en Arctique est "moins inhabituelle que celle en Antarctique", souligne Julienne Stroeve. Cette rĂ©gion du monde est la plus durement affectĂ©e par le rĂ©chauffement climatique - les tempĂ©ratures y augmentent trois fois plus vite qu'ailleurs en moyenne - et les Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©o extrĂȘmes commencent Ă  s'y multiplier. Il n'en demeure pas moins que "la magnitude de ce pic de chaleur est surprenante", estime Martin Siegert. Pour lui, il pourrait avoir pour corollaire une saison des fontes de glaces qui commencerait un peu plus tĂŽt que d'habitude. En gĂ©nĂ©ral, le dĂ©gel dĂ©bute Ă  la fin du mois de mars et dure jusqu'en septembre dans la rĂ©gion l'air chaud d'Espagne et de Nouvelle-ZĂ©landeSi ces records historiques se sont produits en mĂȘme temps dans les deux rĂ©gions polaires, "c'est une coĂŻncidence", assure Julienne Stroeve. "Il n'y a presque aucun lien entre les mouvements d'air qui façonnent la mĂ©tĂ©o en Arctique et en Antarctique", prĂ©cise Martin dans les deux cas, ce sont des riviĂšres atmosphĂ©riques qui sont Ă  l'origine de ce rĂ©chauffement soudain des pĂŽles. Il s'agit de couloirs d'air qui, comme des tapis roulants volant, transportent des grandes quantitĂ©s de vapeur d'eau sur de longues expliquer le phĂ©nomĂšne dans la rĂ©gion Arctique, il faut descendre "vers le sud-ouest de l'Espagne et le nord de l'Afrique, d'oĂč est partie la riviĂšre atmosphĂ©rique qui a transportĂ© toute l'humiditĂ© vers le nord et surtout dans la rĂ©gion de la SibĂ©rie", explique Jonathan Wille. En Antarctique, le phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© plus complexe. Il y a bien eu une riviĂšre atmosphĂ©rique qui a pris son origine "Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud-est de l'Australie et en Nouvelle-ZĂ©lande", remarque le spĂ©cialiste de l'universitĂ© de ce n'est pas tout. En atteignant les cĂŽtes de l'Antarctique, cet air plus chaud a engendrĂ© des pluies et, un peu plus en altitude, de la neige. Ensuite, au lieu de se disperser et repartir vers le nord, ce courant atmosphĂ©rique est restĂ© sur place et s'est mĂȘme engouffrĂ© toujours plus vers le pĂŽle Sud. "C'est une riviĂšre atmosphĂ©rique qui est allĂ©e plus vite, est restĂ©e plus longtemps au-dessus de l'Antarctique et a poussĂ© plus au sud que d'autres" qui ont atteint ce continent, rĂ©sume Jonathan Wille. Une "bizarrerie mĂ©tĂ©o ou un Ă©vĂ©nement prĂ©curseur" ?"Il serait tentant de mettre ces anomalies sur le compte du rĂ©chauffement climatique", reconnaĂźt Martin Siegert. AprĂšs tout, l'une des consĂ©quences de ces changements dus Ă  l'activitĂ© humaine est que les Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©o extrĂȘmes - comme des pics de chaleur dans les rĂ©gions polaires ou les ouragans - deviennent plus courants. Mais pour l'instant, il est encore trop tĂŽt pour attribuer ces pics de tempĂ©rature au rĂ©chauffement climatique. "La situation est revenue Ă  la normale dans les rĂ©gions polaires cette semaine, et il se peut que la mĂ©tĂ©o de la semaine derniĂšre reste un phĂ©nomĂšne isolĂ©", estime Julienne Stroeve."C'est la grande question Ă  laquelle il va falloir rĂ©pondre est-ce qu'on a eu affaire Ă  une bizarrerie mĂ©tĂ©o ou Ă  un Ă©vĂ©nement prĂ©curseur [du climat Ă  venir dans ces rĂ©gions] ?", ajoute Jonathan Wille. La question est d'autant plus importante qu'"on a eu de la chance cette fois-ci en Antarctique", estime Martin Siegert. Si la riviĂšre atmosphĂ©rique s'Ă©tait dirigĂ©e plus Ă  l'ouest du continent austral - oĂč les tempĂ©ratures sont dĂ©jĂ  naturellement plus douces en cette saison -, la vague d'air chaud aurait pu entraĂźner une fonte des glaces inĂ©dite. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la montĂ©e des eaux.
Sil ne reste qu’une frontiĂšre ouverte, ce sera celle de la France ! ce sera celle de la France ! « Nous sommes en guerre ! ». Emmanuel Macron l’a rĂ©pĂ©tĂ© six fois dans son discours martial de chef de guerre contre le coronavirus ! Nous sommes en guerre mais dans le cadre d’une idĂ©ologie europĂ©iste bĂ©ate bien comprise ! Droit du sang, droit du sol, qu’en est-il rĂ©ellement ? On entend souvent parler du droit du sang » et du droit du sol ». Le droit français a optĂ© pour une application partielle de chacun de ces la nationalitĂ© de l’enfant dĂ©pend de deux Ă©lĂ©ments le lieu de sa naissancela situation de ses parentsLe fameux droit du sang »L’acquisition de la nationalitĂ© par le droit du sang » est assez un enfant a au moins un de ses parents de nationalitĂ© française, alors, il est automatiquement français, dĂšs sa naissance, par simple effet de la rĂšgle s’applique quelque soit le lieu de naissance de l’enfant, en France ou Ă  l’ nationalitĂ© française de l’enfant est donc conditionnĂ©e par deux points la filiationla nationalitĂ© française d’un parent au moinsPlusieurs questions se posent donc automatiquement suite Ă  ce le lien de filiation Quid de la remise en cause du lien de filiation ?Le principe prĂ©vu par l’article 20-1 du code civil est que la filiation de l’enfant n’a d’effet sur la nationalitĂ© de celui-ci que si elle est Ă©tablie durant sa minoritĂ© ».Ainsi, quand le lien de filiation est remis en cause quand l’enfant est majeur, sa nationalitĂ© française elle n’est pas remise en cause. Elle reste acquise au jour de la revanche, si le lien de filiation est remis en cause pendant la minoritĂ© de l’enfant, les consĂ©quences sont moins contestation de la filiation entraĂźne l’annulation rĂ©troactive du lien de filiation. Ainsi, au jour de la naissance de l’enfant, le ressortissant français n’est plus considĂ©rĂ© comme le pĂšre ou la mĂšre de l’enfant et sa nationalitĂ© pourrait donc en principe ĂȘtre remise en de l’adoption ?L’adoption plĂ©niĂšre permet l’attribution de la nationalitĂ© française puisqu’elle fait naĂźtre une nouvelle filiation qui se substitue Ă  la filiation d’ simple en revanche, puisqu’elle laisse intacte la filiation originelle, n’a aucun effet sur la la nationalitĂ© des parents La nationalitĂ© des parents s’apprĂ©cie au jour de la naissance de l’enfant et durant la si le parent se voit retirer la nationalitĂ© française ?Il est clairement Ă©tabli que si le parent françaisdu mineur perd la nationalitĂ© française pendant la majoritĂ© de son enfant, cela est sans incidence sur la nationalitĂ© de l’ revanche les choses se compliquent lĂ  encore si le retrait de la nationalitĂ© française a lieu pendant la minoritĂ© de l’enfant mais aprĂšs sa retrait de la nationalitĂ© » il faut entendre d’une part la dĂ©chĂ©ance ou la perte de nationalitĂ©. Dans ce cas, la dĂ©cision n’est pas rĂ©troactive et au jour de la naissance le parent Ă©tait bien français. La nationalitĂ© de l’enfant ne semble donc pas pouvoir ĂȘtre remise en par retrait de la nationalitĂ© » on peut Ă©galement entendre l’annulation de la dĂ©claration de nationalitĂ© par mariage par exemple. Dans ce cas, la dĂ©cision est rĂ©troactive et si l’on considĂšre que le parent n’était pas français au jour de la naissance de l’enfant, sa nationalitĂ© peut thĂ©oriquement ĂȘtre remise en si le parent acquiert la nationalitĂ© française ?Si l’un des parents acquiert la nationalitĂ© française quand son enfant est majeur, cela n’a aucune incidence sur la nationalitĂ© de l’enfant, il ne peut prĂ©tendre Ă  l’acquisition de la nationalitĂ© française Ă  ce un des parents Ă©trangers devient en revanche français pendant la minoritĂ© de l’enfant, il devient français Ă  deux conditions le nom de l’enfant figure dans le dĂ©cret de naturalisation ou dans la dĂ©claration du parentl’enfant doit rĂ©sider habituellement avec le parent qui devient exception, si l’enfant mineur est restĂ© Ă©tranger, il peut demander la naturalisation si un de ses parents a acquis la nationalitĂ© françaiseil justifie avoir rĂ©sidĂ© en France avec son parent devenu français pendant les 5 annĂ©es qui prĂ©cĂ©dent le dĂ©pĂŽt de la plus fameux droit du solLe trĂšs dĂ©criĂ© droit du sol a une application limitĂ©e en droit effet, un enfant est français de naissance, si il est nĂ© en Franceun des parents est nĂ© soit en France ou soit en AlgĂ©rie avant le 3 juillet 1962C’est donc une double condition du droit du sol qui s’applique l’enfant et un de ses parents doivent ĂȘtre nĂ©s en le reste, un enfant peut devenir français mais seulement Ă  partir de ses 13 ans, et non depuis sa naissance, ce qui fera l’objet d’un autre article.
Cetarticle vise les testaments conjonctifs prohibĂ©s en France (art. 968 du Code civil) comme dans de nombreux autres pays oĂč, en principe, le testament n’est valable que s’il est rĂ©digĂ© par une seule personne. La jurisprudence française a considĂ©rĂ© que cette prohibition Ă©tait une question de forme relevant de la loi du lieu de sa rĂ©daction.
On connaissait la France d'en haut et celle d'en bas, mais qu'en est-il du reste ? Le photographe Raymond Depardon s'est intĂ©ressĂ© Ă  cette France d'entre-deux souvent oubliĂ©e mais pourtant porteuse de l'identitĂ© tricolore et d'un certain espoirRaymond Depardon AFP est l'un des documentaristes et des photographes français majeurs de ce dernier demi-siĂšcle. Le photo-reporter a dĂ©butĂ© sa carriĂšre dans les annĂ©es 1960 avec Paris Match, pour lequel il obtient notamment un entretien-photographique exclusif avec le commandant Massoud en 1978. AprĂšs un tour du monde en 14 jours ou encore s'ĂȘtre longuement intĂ©ressĂ© au monde rural tricolore, l'?il de ce fils de paysans s'est posĂ© sur une France oubliĂ©e, celle qui est entre ville et campagne, mais qui ne fait partie d'aucun des deux mondes. "Sa" France est aujourd'hui exposĂ©e Ă  la BibliothĂšque nationale de France dans le XIIIĂšme arrondissement de Paris*.La France de Depardon Raymond Depardon, ancien photojournaliste de l'agence Gamma et Magnum, a l'idĂ©e d'immortaliser cette France du milieu en 1998. Il lui faudra attendre 2004 pour monter dans son camping-car et commencer un pĂ©riple de km qui lui fit traverser pendant cinq ans l'Hexagone d'un point cardinal Ă  son opposĂ©. De cette immersion dans une France oubliĂ©e, celle dont on ne parle "que lorsqu'il y survient un fait divers ou une catastrophe naturelle", Depardon ramĂšne clichĂ©s pris Ă  la chambre 20X25. Parmi eux, 300 sont publiĂ©s dans un livre Ă©ditĂ© par Seuil et la BnF et 36 tirages argentiques en couleur de trĂšs grand format sont mis en avant par l'exposition, qui confronte le visiteur avec un ordinaire qui retranscrit l'essence identitaire française. Une France ni joyeuse ni tristeLoin de la France carte-postale et des beautĂ©s des monuments, la camĂ©ra de Depardon s'est arrĂȘtĂ©e sur les devantures de boucherie, les petites maisons sans prĂ©tention, les marchĂ©s des sous-prĂ©fectures et les chaussĂ©es dĂ©foncĂ©es. Digne hĂ©ritier des photographes amĂ©ricains Walker Evans 1903-1975 et Paul Strand 1890-1976, Depardon a choisi une prise de vue frontale pour une confrontation directe avec ces petits riens qui font notre grand tout. Cette France "bricolĂ©e" comme il la qualifie, l'a visiblement touchĂ© par sa tendresse et ses habitants qui ont "un peu honte" de leurs bourgs nĂ©gligĂ©s. Ce grand bout d'Hexagone que seul Google street view ose encore photographier, n'est "pas trĂšs gai" mais "pas dĂ©primĂ©", explique le photographe du rĂ©el. Les couleurs y sont d'ailleurs trĂšs prĂ©sentes du rouge, du bleu, des tons puissants pour trancher avec la monotonie de la vie. "Ce sont des couleurs presque politiques. Elles disent 'je veux exister'", analyse Raymond espoir ordinaireCette France a beaucoup plu au photographe qui avoue "un faible" pour les annĂ©es 1950. "Ça fait tilt pour moi, ces annĂ©es formica", explique-t-il. A 68 ans, Raymond Depardon s'est amusĂ© comme un bambin Ă  partir sur les routes "J'Ă©prouvais une joie trĂšs enfantine, trĂšs primaire, j'Ă©tais content d'avoir survĂ©cu au trac d'aller Ă  Montbuisson en camping-car." Tel un vilain garnement Ă  l'?il polisson, le photographe se souvient "Je me garais sur les places de village. Un matin, je me suis retrouvĂ© en pyjama au beau milieu d'un marchĂ© qui venait de se monter". C'est donc finalement avec un certain Ă©merveillement que Raymond Depardon dĂ©crit cette France intermĂ©diaire "Ce ne sont pas 22 rĂ©gions que l'on voit, ni 95 dĂ©partements, mais quelque 400 pays". Un certain espoir se dĂ©gage d'ailleurs de ce portrait de la France d'entre-deux. A tel point que le photographe admet "Parfois je suis tentĂ© de quitter la capitale. ? Ces gens ont de l'air. Et ils voient l'horizon".Damien Bouhours mercredi 13 octobre 2010*La France de Raymond Depardon, Ă  la BnF François Mitterrand, du 30 septembre 2010 au 9 janvier 2011En savoir plus Site de la BnFArticle de France Soir, Quelle France Raymond Depardon a-t-il vu ? Article de LibĂ©ration, Depardon, la France Ă©talonnĂ©e Soutenez la rĂ©daction Expat Mag ! Je soutiens ! Merci ! De la part de toutes les Ă©quipes de À lire sur votre Ă©dition internationale
Plusopinion et expĂ©rience d’ un internaute: Oui c’ est possible : en vendant ces biens personnels (immobilier, mobiliers) puis en remboursant tous les crĂ©anciers (banque, organisme de prĂȘt etc.). En France, l’ effacement de la dette ou la faillite personnelle n’ existe pas, au sens « effacer son ardoise financiĂšre » Ă  moins de passer par une procĂ©dure de rĂ©tablissement
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Voir le deal joelle et ses anges DĂ©conne entre nos anges AuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet A celle qui est restĂ©e en france Mer 9 Oct - 1051 Victor HUGO 1802-1885A celle qui est restĂ©e en FranceIMets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ;Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ;HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela,Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ , suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ;Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau !IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbreQue je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre,Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,La nuit, que je voyais lentement approcher,Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre,Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,Ô mon Dieu, tout cela, c'Ă©tait donc du bonheur !Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-lĂ  ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© l'autre endormi ?Et t'es-tu, m'attendant, rĂ©veillĂ©e Ă  demi ? T'es-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă  l'obscure fenĂȘtre De l'infini, cherchant dans l'ombre Ă  reconnaĂźtre Un passant, Ă  travers le noir cercueil mal joint,Attentive, Ă©coutant si tu n'entendais pointQuelqu'un marcher vers toi dans l'Ă©ternitĂ© sombre ? Et t'es-tu recouchĂ©e ainsi qu'un mĂąt qui sombre,En disant Qu'est-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ?Que de fois j'ai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e,Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubĂ©pine en fleur !Que de fois j'ai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide,Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendrePour en charger quelqu'un qui passerait par lĂ  !Lazare ouvrit les yeux quand JĂ©sus l'appela ;Quand je lui parle, hĂ©las ! pourquoi les ferme-t-elle ?OĂč serait donc le mal quand de l'ombre mortelleL'amour violerait deux fois le noir secret,Et quand, ce qu'un dieu fit, un pĂšre le ferait ?IVQue ce livre, du moins, obscur message, arrive,Murmure, Ă  ce silence, et, flot, Ă  cette rive !Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !Qu'il entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jourLe baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosĂ©e,Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e,Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure,Le rĂȘve dont on sent l'aile qui nous effleure !Qu'elle dise Quelqu'un est lĂ  ; j'entends du bruit !Qu'il soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit !Ce livre, lĂ©gion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant Ă  l'horizon, Cet essaim que je lĂąche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuĂ©e, espace !Que ce fauve ocĂ©an qui me parle Ă  voix basse, Lui soit clĂ©ment, l'Ă©pargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,Et jusqu'au froid caveau fidĂšlement apporteCe don mystĂ©rieux de l'absent Ă  la morte !Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,Dans ces chants murmurĂ©s comme un Ă©pithalamePendant que vous tourniez les pages de mon Ăąme,Puisque j'ai, dans ce livre, enregistrĂ© mes jours,Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problĂšmes sourds,Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;Puisque je sens le vent de l'infini soufflerSur ce livre qu'emplit l'orage et le mystĂšre ;Puisque j'ai versĂ© lĂ  toutes vos ombres, terre,HumanitĂ©, douleur, dont je suis le passant ;Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,J'ai fait l'Ăącre parfum de ces versets funĂšbres,Va-t'en, livre, Ă  l'azur, Ă  travers les tĂ©nĂšbres !Fuis vers la brume oĂč tout Ă  pas lents est conduit !Oui, qu'il vole Ă  la fosse, Ă  la tombe, Ă  la nuit,Comme une feuille d'arbre ou comme une Ăąme d'homme !Qu'il roule au gouffre oĂč va tout ce que la voix nomme !Qu'il tombe au plus profond du sĂ©pulcre hagard,A cĂŽtĂ© d'elle, ĂŽ mort ! et que lĂ , le regard,PrĂšs de l'ange qui dort, lumineux et sublime,Le voie Ă©panoui, sombre fleur de l'abĂźme !VÔ doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s !J'ai le droit aujourd'hui d'ĂȘtre, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font Ă©couter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blĂȘmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, Ăąpre ou tendre, Ă©meut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les biĂšres,La vague et la nuĂ©e, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilĂ , n'est-ce pas, tombeaux ? bien des annĂ©es, Que je marche au milieu des croix infortunĂ©es, ÉchevelĂ© parmi les ifs et les cyprĂšs, L'Ăąme au bord de la nuit, et m'approchant tout prĂšs,Et que je vais, courbĂ© sur le cercueil austĂšre, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tĂȘte de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crĂąnes, les poussiĂšres,Et les os des genoux qui savent des priĂšres !HĂ©las ! j'ai fouillĂ© tout. J'ai voulu voir le le mal en nous avec le bien se fond,J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ?J'ai creusĂ© la lumiĂšre, et l'aurore, et la gloire,L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'Ăąme, - appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,Dans la fosse que j'ai creusĂ©e en ma poitrine. Qui donc a la science ? oĂč donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rĂȘveur d'autrefois,Qui s'Ă©garait dans l'herbe, et les prĂ©s, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentementEmplir de cet azur et de cette innocence !Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vĂ©cu, j'ai luttĂ©, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le dĂ©combre,Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller oĂč j'allais ; je ne puis, Pareil Ă  la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'Ă©ternel abĂźme ; Paris m'est Ă©clipsĂ© par l'Ă©norme Solime ; La haute Notre-Dame Ă  prĂ©sent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartĂ©s trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthĂ©on d'Ă©toiles ;Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,Toute l'ombre me crie Horeb, CĂ©dron, Balbeck !Et, si je pars, m'arrĂȘte Ă  la premiĂšre lieue,Et me dit Tourne-toi vers l'immensitĂ© bleue !Et me dit Les chemins oĂč tu marchais sont sur les nuits, sur les vents, sur les flots !A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?OĂč vas-tu de la sorte et machinalement ?Ô songeur ! penche-toi sur l'ĂȘtre et l'Ă©lĂ©ment !Écoute la rumeur des Ăąmes dans les ondes !Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;Cherche au moins la poussiĂšre immense, si tu veuxMĂȘler de la poussiĂšre Ă  tes sombres cheveux,Et regarde, en dehors de ton propre martyre,Le grand nĂ©ant, si c'est le nĂ©ant qui t'attire !Sois tout Ă  ces soleils oĂč tu remonteras !Laisse lĂ  ton vil coin de terre. Tends les bras,Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !Revois-y refleurir tes aurores flĂ©tries ;Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand sur l'Ă©nigme oĂč l'ĂȘtre se dissout,Sur tout ce qui naĂźt, vit, marche, s'Ă©teint, succombe,Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !Mais mon coeur toujours saigne et du mĂȘme cĂŽtĂ©. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'Ă©ternitĂ©, Veulent distraire une Ăąme et calmer un atome. Tout l'Ă©blouissement des lumiĂšres du dĂŽme M'ĂŽte-t-il une larme ? Ah ! l'Ă©tendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rĂȘveurs, la lune amie ; J'Ă©coute, et je reviens Ă  la douce fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si Je pouvaisAller semer des lys sur ces deux froids chevets !Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pĂąle !Les fleurs sont l'or, l'azur, l'Ă©meraude, l'opale !Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucherPar leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes !Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimĂąmes,Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,Puisqu'il nous fait lĂącher ce qu'on croyait tenir,Puisque le froid destin, dans ma geĂŽle profonde,Sur la premiĂšre porte en scelle une seconde,Et, sur le pĂšre triste et sur l'enfant qui dort,Ferme l'exil aprĂšs avoir fermĂ© la mort,Puisqu'il est impossible Ă  prĂ©sent que je jetteMĂȘme un brin de bruyĂšre Ă  sa fosse muette,C'est bien le moins qu'elle ait mon Ăąme, n'est-ce pas ?Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !TempĂȘte, hiver, qui bats ma vitre de ta grĂȘle !Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivantQue nous avons laissĂ© derriĂšre nous, Et, quoique de loin, reconnais ma voix, Ăąme !Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;Ta tombe est mon espoir, ma charitĂ©, ma foi ;Ton linceul toujours flotte entre la vie et ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !Qu'entre tes vagues mains il devienne fantĂŽme !Qu'il blanchisse, pareil Ă  l'aube qui pĂąlit,A mesure que l'oeil de mon ange le lit,Et qu'il s'Ă©vanouisse, et flotte, et disparaisse,Ainsi qu'un Ăątre obscur qu'un souffle errant caresse,Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,Et que, sous ton regard Ă©blouissant et sombre,Chaque page s'en aille en Ă©toiles dans l'ombre !VIIIOh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,Soit que notre Ăąme plane au vent des visions,Soit qu'elle se cramponne Ă  l'argile natale,Toujours nous arrivons Ă  ta grotte fatale,GethsĂ©mani ! qu'Ă©claire une vague lueur !Ô rocher de l'Ă©trange et funĂšbre sueur !Cave oĂč l'esprit combat le destin ! ouvertureSur les profonds effrois de la sombre nature !Antre d'oĂč le lion sort rĂȘveur, en voyantQuelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,La douleur, entrer, pĂąle, amĂšre, Ă©chevelĂ©e !Ô chute ! asile ! ĂŽ seuil de la trouble vallĂ©eD'oĂč nous apercevons nos ans fuyants et courts,Nos propres pas marquĂ©s dans la fange des jours,L'Ă©chelle oĂč le mal pĂšse et monte, spectre louche,L'Ăąpre frĂ©missement de la palme farouche,Les degrĂ©s noirs tirant en bas les blancs degrĂ©s,Et les frissons aux fronts des anges effarĂ©s !Toujours nous arrivons Ă  cette solitude,Et, lĂ , nous nous taisons, sentant la plĂ©nitude !Paix Ă  l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformĂ©s !Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !Calmez-vous, forĂȘt, chĂȘne, Ă©rable, frĂȘne, yeuse !Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'ocĂ©an qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts !Paix Ă  l'obscuritĂ© muette et redoutĂ©e, Paix au doute effrayant, Ă  l'immense ombre athĂ©e,A toi, nature, cercle et centre, Ăąme et milieu,Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô gĂ©nĂ©rations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrĂ©s !Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute crĂ©ature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rĂȘvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, Ăąmes, tandis Qu'assis sur la montagne en prĂ©sence de l'Être, PrĂ©cipice oĂč l'on voit pĂȘle-mĂȘle apparaĂźtre Les crĂ©ations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramĂ©es, Les comĂštes d'argent dans un champ noir semĂ©es,Larmes blanches du drap mortuaire des nuits,Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, PĂąle, ivre d'ignorance, Ă©bloui de tĂ©nĂšbres, Voyant dans l'infini s'Ă©crire des algĂšbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problĂšme aux murailles d'airain, Cherche Ă  distinguer l'aube Ă  travers les prodiges, Se penche, frĂ©missant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'Ă©toiler de rayons, De clartĂ©s, de lueurs, vaguement enflammĂ©es, Le gouffre monstrueux plein d'Ă©normes 2 novembre 1855, jour des morts. InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re A celle qui est restĂ©e en france Mer 9 Oct - 1057 MERCI11 A celle qui est restĂ©e en france Page 1 sur 1 Sujets similaires» ET CELLE LA TU LA» A CELLE QUI TE DIT » ET CELLE DE LEMPLOYE» IL Y A CELLE QUE JE SUIS» Celle la est superPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumjoelle et ses anges DĂ©conne entre nos angesSauter vers
Àcelle qui est RestĂ©e en France par Victor Hugo I Mets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange, Ouvre tes mains, et prends ce

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Lesolde du compte bancaire est crĂ©diteur, c’est-Ă -dire qu’il est positif, lors de la clĂŽture.Dans ce cas, la banque doit restituer les fonds le plus rapidement possible, souvent par virement bancaire, parfois par chĂšque.; Le solde du compte bancaire fermĂ© est dĂ©biteur, c’est-Ă -dire nĂ©gatif.Le client doit alors absolument renflouer le compte avant sa clĂŽture. SantĂ© DATA. En France, 8 % des adultes et 22,5 % de la population ne sont pas vaccinĂ©s contre le Covid. Âge, sexe, territoire
 Portrait statistique. Un an aprĂšs le dĂ©but de la campagne de vaccination en France, 8 % des adultes ne sont pas vaccinĂ©s. Sur l'ensemble de la population, les non-vaccinĂ©s reprĂ©sentent 22,5 %. Qui sont les personnes qui n'ont toujours pas accĂ©dĂ© Ă  la vaccination ? En voici quelques traits dĂ©cembre, une enquĂȘte de SantĂ© publique France montrait que les personnes non vaccinĂ©es Ă©taient majoritairement des femmes [64 %], vivant en milieu rural [65 %], dĂ©clarant une catĂ©gorie socioprofessionnelle infĂ©rieure [46 %] ». Une enquĂȘte plus rĂ©cente de l'Inserm abonde dans ce sens, identifiant souvent parmi les non-vaccinĂ©s des femmes, jeunes, se sentant proches de partis de la droite radicale et de la gauche radicale, ou ne se sentant proches d'aucun parti ». Jeremy Ward, chercheur Ă  l'Inserm, ajoutait dans Le Parisien dĂ©but janvier que 40 % des non-vaccinĂ©s ne le sont pas principalement par difficultĂ© d'accĂšs », et non par non-vaccinĂ©s plus nombreux dans les territoires dĂ©favorisĂ©s Les rĂ©sistances Ă  la vaccination ne sont pas homogĂšnes sur le territoire. Alors que seulement 18 % des Parisiens n'ont pas un schĂ©ma vaccinal complet hors dose de rappel, c'est le cas de 35 % des habitants de Seine-Saint-Denis et de Corse. Dans les outre-mer, la proportion est encore plus importante 54 % des rĂ©sidants Ă  Mayotte ne sont pas vaccinĂ©s, 63 % en Martinique ou encore 64 % en affinant davantage, les non-vaccinĂ©s sont plus nombreux dans les territoires socialement dĂ©favorisĂ©s. L'Inserm Ă©labore un indice de dĂ©favorisation visant Ă  mesurer le dĂ©savantage social Ă  l'Ă©chelle d'une commune. L'indice se base sur le revenu fiscal mĂ©dian de la population, son niveau d'Ă©tude et sur sa proportion d'ouvriers et de chĂŽmeurs. Or, dĂ©but janvier, sur les 10 % de Français rĂ©sidant dans les communes les plus favorisĂ©es, 24 % n'Ă©taient pas vaccinĂ©s. En revanche, parmi les 10 % de Français rĂ©sidant dans les communes les plus dĂ©favorisĂ©es, la part de non-vaccinĂ©s s'Ă©levait Ă  31,6 %. Une question d'Ăąge
Si certaines classes d'Ăąge se sont massivement vaccinĂ©es, d'autres ont Ă©tĂ© plus rĂ©ticentes. La majoritĂ© des Français non vaccinĂ©s 62 % sont en fait les enfants de moins de 12 ans. Et pour cause la vaccination n'est ouverte aux enfants de 5 ans et plus que depuis la fin dĂ©cembre. Si on retranche les moins de 12 ans, la classe d'Ăąge la moins vaccinĂ©e reste celle des 12-17 ans, vaccinĂ©e Ă  78 %. Viennent ensuite les 25-39 ans 88 %, puis les 40-59 ans, puis les plus de 75 ans 90 %. La classe d'Ăąge la plus largement vaccinĂ©e est celle des 65-74 ans. Enfin, les non-vaccinĂ©s sont remarquablement moins nombreux parmi les personnes souffrant d'une pathologie une large majoritĂ© de cette population s'est fait vacciner. Ainsi, parmi les Français atteints d'au moins une pathologie hors tabagisme et troubles d'humeur bĂ©nins et modĂ©rĂ©s, 11 % seulement ne sont pas vaccinĂ©s, contre 23 % de la population totale. Un chiffre qui s'explique en partie par l'Ăąge moyen plus avancĂ© des personnes souffrant de pathologie, lĂ  oĂč les classes d'Ăąge les plus jeunes sont les moins vaccinĂ©es. Qui n'a pas encore reçu ses doses ? Des femmes, majoritairement, des jeunes surtout. Des gens d'un milieu peu favorisĂ© et Ă©loignĂ©s des infrastructures mĂ©dicales. Des rĂ©sistants, beaucoup, mais pas que. Des populations, globalement, moins Ă  risque, et donc moins sensibles au danger selon l'enquĂȘte de SantĂ© publique France, 72 % des non-vaccinĂ©s sondĂ©s avaient une perception de la gravitĂ© du Covid-19 infĂ©rieure Ă  la mĂ©diane ». Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Covid-19 qui sont les Français non vaccinĂ©s ? 98 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point.
Lamasse de l’empreinte est ainsi sensiblement supĂ©rieure Ă  celle de l’inventaire : 52 % de GES en plus dans l’empreinte en 2016. Les Ă©missions affectĂ©es aux importations reprĂ©sentent 51 % de l’empreinte carbone. Les Ă©missions associĂ©es aux exportations, qui ne sont pas comptabilisĂ©es dans l’empreinte carbone, constituent 28 % de l’inventaire.

Le verbe rester est du premier verbe rester se conjugue avec l'auxiliaire ĂȘtreTraduction anglaise to stay rester au masculin rester ? ne pas rester Imprimer Exporter vers WordPrĂ©sentje restetu resteselle restenous restonsvous restezelles restentPassĂ© composĂ©je suis restĂ©etu es restĂ©eelle est restĂ©enous sommes restĂ©esvous ĂȘtes restĂ©eselles sont restĂ©esImparfaitje restaistu restaiselle restaitnous restionsvous restiezelles restaientPlus-que-parfaitj'Ă©tais restĂ©etu Ă©tais restĂ©eelle Ă©tait restĂ©enous Ă©tions restĂ©esvous Ă©tiez restĂ©eselles Ă©taient restĂ©esPassĂ© simpleje restaitu restaselle restanous restĂąmesvous restĂąteselles restĂšrentPassĂ© antĂ©rieurje fus restĂ©etu fus restĂ©eelle fut restĂ©enous fĂ»mes restĂ©esvous fĂ»tes restĂ©eselles furent restĂ©esFutur simpleje resteraitu resteraselle resteranous resteronsvous resterezelles resterontFutur antĂ©rieurje serai restĂ©etu seras restĂ©eelle sera restĂ©enous serons restĂ©esvous serez restĂ©eselles seront restĂ©esPrĂ©sentque je resteque tu restesqu'elle resteque nous restionsque vous restiezqu'elles restentPassĂ©que je sois restĂ©eque tu sois restĂ©equ'elle soit restĂ©eque nous soyons restĂ©esque vous soyez restĂ©esqu'elles soient restĂ©esImparfaitque je restasseque tu restassesqu'elle restĂątque nous restassionsque vous restassiezqu'elles restassentPlus-que-parfaitque je fusse restĂ©eque tu fusses restĂ©equ'elle fĂ»t restĂ©eque nous fussions restĂ©esque vous fussiez restĂ©esqu'elles fussent restĂ©esPrĂ©sentje resteraistu resteraiselle resteraitnous resterionsvous resteriezelles resteraientPassĂ© premiĂšre formeje serais restĂ©etu serais restĂ©eelle serait restĂ©enous serions restĂ©esvous seriez restĂ©eselles seraient restĂ©esPassĂ© deuxiĂšme formeje fusse restĂ©etu fusses restĂ©eelle fĂ»t restĂ©enous fussions restĂ©esvous fussiez restĂ©eselles fussent restĂ©esPrĂ©sentresterestonsrestezPassĂ©sois restĂ©esoyons restĂ©essoyez restĂ©esParticipePassĂ©restĂ©restĂ©erestĂ©srestĂ©esĂ©tant restĂ©eInfinitifGĂ©rondifRĂšgle du verbe resterVoici la forme gĂ©nĂ©rale de conjugaison des verbes en -erSynonyme du verbe resterdemeurer - subsister - durer - surnager - persister - survivre - vivoter - tenirDĂ©finition du verbe rester1 Continuer d'ĂȘtre Ă  un endroit ou d'exister, perdurerEmploi du verbe resterFrĂ©quent - Intransitif - Se conjugue avec l'auxiliaire ĂȘtre aux temps composĂ©s Tournure de phrase avec le verbe resterFutur procheje vais restertu vas resterelle va resternous allons restervous allez resterelles vont resterPassĂ© rĂ©centje viens de restertu viens de resterelle vient de resternous venons de restervous venez de resterelles viennent de resterVerbes Ă  conjugaison similaireaider - aimer - apporter - arrĂȘter - arriver - chanter - chercher - contacter - continuer - demander - dĂ©sirer - donner - Ă©couter - effectuer - entrer - habiter - hĂ©siter - intĂ©resser - jouer - laisser - manquer - marcher - monter - occuper - parler - passer - penser - prĂ©senter - profiter - regarder - rencontrer - rentrer

vousdevez avoir Ă©tĂ© domiciliĂ© fiscalement en France de maniĂšre continue pendant deux ans au moins Ă  un moment quelconque antĂ©rieurement Ă  la vente. l’exonĂ©ration est limitĂ©e Ă  une rĂ©sidence par contribuable, dans la limite de 150 000 € de plus-value nette imposable. Au-delĂ , le surplus de plus-value est imposable.
TraducteurCalendrierDerniers sujets» Ville de fabrication du franc cfa la monnaie nazi chamaliĂšres franceDim 10 DĂ©c - 1817 par verciversa» parentĂ© entre l'egypte pharaonique et l'afrique noire ancienneDim 16 AoĂ» - 2222 par kamkemninja» couleur des pharaons les Ă©gyptiens Ă©taient ils noirsDim 16 AoĂ» - 2220 par kamkemninja» les civilisations noires civilisation antique africaineDim 16 AoĂ» - 2219 par kamkemninja» origine de l'egypte des pharaons les egyptiens Ă©taient noirs ou blancDim 16 AoĂ» - 2218 par kamkemninja» l'egypte pharaonique et l'afrique noire antiqueDim 16 AoĂ» - 2217 par kamkemninja» parentĂ© entre l'egypte et le reste de l'afrique noire dans l'antiquitĂ©Dim 16 AoĂ» - 2216 par kamkemninja» similitudes entre l'afrique noire et l'egypte ancienneDim 16 AoĂ» - 2215 par kamkemninja» les anciens egyptiens leur phenotype histoire noirs les noirs dans l'egypte antiqueDim 16 AoĂ» - 2213 par kamkemninjaNavigation Portail Index Membres Profil FAQ RechercherMeilleurs posteursbebe12 2805 KIKI20 1433 JOELLE1 863 cat14 847 CEDRIC 726 COLETTE7 603 lebordelais 588 cassi 277 evader57 271 naty 199 Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon sortie d’un nouveau ... 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Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ;Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ;HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela,Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ , suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ;Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau !IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbreQue je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre,Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,La nuit, que je voyais lentement approcher,Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre,Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,Ô mon Dieu, tout cela, c'Ă©tait donc du bonheur !Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-lĂ  ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© l'autre endormi ?Et t'es-tu, m'attendant, rĂ©veillĂ©e Ă  demi ? T'es-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă  l'obscure fenĂȘtre De l'infini, cherchant dans l'ombre Ă  reconnaĂźtre Un passant, Ă  travers le noir cercueil mal joint,Attentive, Ă©coutant si tu n'entendais pointQuelqu'un marcher vers toi dans l'Ă©ternitĂ© sombre ? Et t'es-tu recouchĂ©e ainsi qu'un mĂąt qui sombre,En disant Qu'est-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ?Que de fois j'ai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e,Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubĂ©pine en fleur !Que de fois j'ai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide,Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendrePour en charger quelqu'un qui passerait par lĂ  !Lazare ouvrit les yeux quand JĂ©sus l'appela ;Quand je lui parle, hĂ©las ! pourquoi les ferme-t-elle ?OĂč serait donc le mal quand de l'ombre mortelleL'amour violerait deux fois le noir secret,Et quand, ce qu'un dieu fit, un pĂšre le ferait ?IVQue ce livre, du moins, obscur message, arrive,Murmure, Ă  ce silence, et, flot, Ă  cette rive !Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !Qu'il entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jourLe baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosĂ©e,Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e,Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure,Le rĂȘve dont on sent l'aile qui nous effleure !Qu'elle dise Quelqu'un est lĂ  ; j'entends du bruit !Qu'il soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit !Ce livre, lĂ©gion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant Ă  l'horizon, Cet essaim que je lĂąche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuĂ©e, espace !Que ce fauve ocĂ©an qui me parle Ă  voix basse, Lui soit clĂ©ment, l'Ă©pargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,Et jusqu'au froid caveau fidĂšlement apporteCe don mystĂ©rieux de l'absent Ă  la morte !Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,Dans ces chants murmurĂ©s comme un Ă©pithalamePendant que vous tourniez les pages de mon Ăąme,Puisque j'ai, dans ce livre, enregistrĂ© mes jours,Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problĂšmes sourds,Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;Puisque je sens le vent de l'infini soufflerSur ce livre qu'emplit l'orage et le mystĂšre ;Puisque j'ai versĂ© lĂ  toutes vos ombres, terre,HumanitĂ©, douleur, dont je suis le passant ;Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,J'ai fait l'Ăącre parfum de ces versets funĂšbres,Va-t'en, livre, Ă  l'azur, Ă  travers les tĂ©nĂšbres !Fuis vers la brume oĂč tout Ă  pas lents est conduit !Oui, qu'il vole Ă  la fosse, Ă  la tombe, Ă  la nuit,Comme une feuille d'arbre ou comme une Ăąme d'homme !Qu'il roule au gouffre oĂč va tout ce que la voix nomme !Qu'il tombe au plus profond du sĂ©pulcre hagard,A cĂŽtĂ© d'elle, ĂŽ mort ! et que lĂ , le regard,PrĂšs de l'ange qui dort, lumineux et sublime,Le voie Ă©panoui, sombre fleur de l'abĂźme !VÔ doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s !J'ai le droit aujourd'hui d'ĂȘtre, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font Ă©couter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blĂȘmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, Ăąpre ou tendre, Ă©meut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les biĂšres,La vague et la nuĂ©e, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilĂ , n'est-ce pas, tombeaux ? bien des annĂ©es, Que je marche au milieu des croix infortunĂ©es, ÉchevelĂ© parmi les ifs et les cyprĂšs, L'Ăąme au bord de la nuit, et m'approchant tout prĂšs,Et que je vais, courbĂ© sur le cercueil austĂšre, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tĂȘte de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crĂąnes, les poussiĂšres,Et les os des genoux qui savent des priĂšres !HĂ©las ! j'ai fouillĂ© tout. J'ai voulu voir le le mal en nous avec le bien se fond,J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ?J'ai creusĂ© la lumiĂšre, et l'aurore, et la gloire,L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'Ăąme, - appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,Dans la fosse que j'ai creusĂ©e en ma poitrine. Qui donc a la science ? oĂč donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rĂȘveur d'autrefois,Qui s'Ă©garait dans l'herbe, et les prĂ©s, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentementEmplir de cet azur et de cette innocence !Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vĂ©cu, j'ai luttĂ©, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le dĂ©combre,Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller oĂč j'allais ; je ne puis, Pareil Ă  la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'Ă©ternel abĂźme ; Paris m'est Ă©clipsĂ© par l'Ă©norme Solime ; La haute Notre-Dame Ă  prĂ©sent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartĂ©s trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthĂ©on d'Ă©toiles ;Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,Toute l'ombre me crie Horeb, CĂ©dron, Balbeck !Et, si je pars, m'arrĂȘte Ă  la premiĂšre lieue,Et me dit Tourne-toi vers l'immensitĂ© bleue !Et me dit Les chemins oĂč tu marchais sont sur les nuits, sur les vents, sur les flots !A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?OĂč vas-tu de la sorte et machinalement ?Ô songeur ! penche-toi sur l'ĂȘtre et l'Ă©lĂ©ment !Écoute la rumeur des Ăąmes dans les ondes !Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;Cherche au moins la poussiĂšre immense, si tu veuxMĂȘler de la poussiĂšre Ă  tes sombres cheveux,Et regarde, en dehors de ton propre martyre,Le grand nĂ©ant, si c'est le nĂ©ant qui t'attire !Sois tout Ă  ces soleils oĂč tu remonteras !Laisse lĂ  ton vil coin de terre. Tends les bras,Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !Revois-y refleurir tes aurores flĂ©tries ;Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand sur l'Ă©nigme oĂč l'ĂȘtre se dissout,Sur tout ce qui naĂźt, vit, marche, s'Ă©teint, succombe,Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !Mais mon coeur toujours saigne et du mĂȘme cĂŽtĂ©. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'Ă©ternitĂ©, Veulent distraire une Ăąme et calmer un atome. Tout l'Ă©blouissement des lumiĂšres du dĂŽme M'ĂŽte-t-il une larme ? Ah ! l'Ă©tendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rĂȘveurs, la lune amie ; J'Ă©coute, et je reviens Ă  la douce fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si Je pouvaisAller semer des lys sur ces deux froids chevets !Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pĂąle !Les fleurs sont l'or, l'azur, l'Ă©meraude, l'opale !Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucherPar leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes !Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimĂąmes,Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,Puisqu'il nous fait lĂącher ce qu'on croyait tenir,Puisque le froid destin, dans ma geĂŽle profonde,Sur la premiĂšre porte en scelle une seconde,Et, sur le pĂšre triste et sur l'enfant qui dort,Ferme l'exil aprĂšs avoir fermĂ© la mort,Puisqu'il est impossible Ă  prĂ©sent que je jetteMĂȘme un brin de bruyĂšre Ă  sa fosse muette,C'est bien le moins qu'elle ait mon Ăąme, n'est-ce pas ?Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !TempĂȘte, hiver, qui bats ma vitre de ta grĂȘle !Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivantQue nous avons laissĂ© derriĂšre nous, Et, quoique de loin, reconnais ma voix, Ăąme !Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;Ta tombe est mon espoir, ma charitĂ©, ma foi ;Ton linceul toujours flotte entre la vie et ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !Qu'entre tes vagues mains il devienne fantĂŽme !Qu'il blanchisse, pareil Ă  l'aube qui pĂąlit,A mesure que l'oeil de mon ange le lit,Et qu'il s'Ă©vanouisse, et flotte, et disparaisse,Ainsi qu'un Ăątre obscur qu'un souffle errant caresse,Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,Et que, sous ton regard Ă©blouissant et sombre,Chaque page s'en aille en Ă©toiles dans l'ombre !VIIIOh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,Soit que notre Ăąme plane au vent des visions,Soit qu'elle se cramponne Ă  l'argile natale,Toujours nous arrivons Ă  ta grotte fatale,GethsĂ©mani ! qu'Ă©claire une vague lueur !Ô rocher de l'Ă©trange et funĂšbre sueur !Cave oĂč l'esprit combat le destin ! ouvertureSur les profonds effrois de la sombre nature !Antre d'oĂč le lion sort rĂȘveur, en voyantQuelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,La douleur, entrer, pĂąle, amĂšre, Ă©chevelĂ©e !Ô chute ! asile ! ĂŽ seuil de la trouble vallĂ©eD'oĂč nous apercevons nos ans fuyants et courts,Nos propres pas marquĂ©s dans la fange des jours,L'Ă©chelle oĂč le mal pĂšse et monte, spectre louche,L'Ăąpre frĂ©missement de la palme farouche,Les degrĂ©s noirs tirant en bas les blancs degrĂ©s,Et les frissons aux fronts des anges effarĂ©s !Toujours nous arrivons Ă  cette solitude,Et, lĂ , nous nous taisons, sentant la plĂ©nitude !Paix Ă  l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformĂ©s !Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !Calmez-vous, forĂȘt, chĂȘne, Ă©rable, frĂȘne, yeuse !Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'ocĂ©an qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts !Paix Ă  l'obscuritĂ© muette et redoutĂ©e, Paix au doute effrayant, Ă  l'immense ombre athĂ©e,A toi, nature, cercle et centre, Ăąme et milieu,Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô gĂ©nĂ©rations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrĂ©s !Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute crĂ©ature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rĂȘvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, Ăąmes, tandis Qu'assis sur la montagne en prĂ©sence de l'Être, PrĂ©cipice oĂč l'on voit pĂȘle-mĂȘle apparaĂźtre Les crĂ©ations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramĂ©es, Les comĂštes d'argent dans un champ noir semĂ©es,Larmes blanches du drap mortuaire des nuits,Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, PĂąle, ivre d'ignorance, Ă©bloui de tĂ©nĂšbres, Voyant dans l'infini s'Ă©crire des algĂšbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problĂšme aux murailles d'airain, Cherche Ă  distinguer l'aube Ă  travers les prodiges, Se penche, frĂ©missant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'Ă©toiler de rayons, De clartĂ©s, de lueurs, vaguement enflammĂ©es, Le gouffre monstrueux plein d'Ă©normes fumĂ©es. a celle qui est restĂ© en france Page 1 sur 1 Sujets similaires» il ne reste que quelque jours» parentĂ© entre l'egypte et le reste de l'afrique noire dans l'antiquité» l'amitie reste » il reste de la place» un reste d'haloween usantPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumCommunity Salons des membres Discussion GeneralSauter vers
ÀсДllĐ” qui Đ”st vĐŸiléД. HĐŸrrĐŸr. DĐŸlĐŸr. HĂ©lаs ! tĐŸut Đ”st sĂ©pulсrĐ”. Οn Đ”n sĐŸrt, ĐŸn у tĐŸmbĐ” VĐŸŃƒĐ°gĐ” dĐ” nuit. RĐ”lligiĐŸ. SpĐ”s. ĐĄĐ” quĐ” с’Дst quĐ” lа mĐŸrt. LĐ”s ΜаgĐ”s. Εn frаppаnt Ă  unĐ” pĐŸrtĐ”. ÎĐŸmĐ”n, IMets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ;Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ;HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela,Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ , suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ;Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau !IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbreQue je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre,Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,La nuit, que je voyais lentement approcher,Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre,Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,Ô mon Dieu, tout cela, c' Àcelle qui est restĂ©e en France ..484 – 7 – À propos de cette Ă©dition Ă©lectronique..496 – 8 – PRÉFACE Si un auteur pouvait avoir quelque droit d’influer sur la disposition d’esprit des
IMets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ;Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ;HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela,Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ , suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ;Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau !IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbreQue je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre,Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,La nuit, que je voyais lentement approcher,Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre,Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,Ô mon Dieu, tout cela, c'Ă©tait donc du bonheur !Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-lĂ  ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© l'autre endormi ?Et t'es-tu, m'attendant, rĂ©veillĂ©e Ă  demi ? T'es-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă  l'obscure fenĂȘtre De l'infini, cherchant dans l'ombre Ă  reconnaĂźtre Un passant, Ă  travers le noir cercueil mal joint,Attentive, Ă©coutant si tu n'entendais pointQuelqu'un marcher vers toi dans l'Ă©ternitĂ© sombre ? Et t'es-tu recouchĂ©e ainsi qu'un mĂąt qui sombre,En disant Qu'est-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ?Que de fois j'ai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e,Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubĂ©pine en fleur !Que de fois j'ai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide,Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendrePour en charger quelqu'un qui passerait par lĂ  !Lazare ouvrit les yeux quand JĂ©sus l'appela ;Quand je lui parle, hĂ©las ! pourquoi les ferme-t-elle ?OĂč serait donc le mal quand de l'ombre mortelleL'amour violerait deux fois le noir secret,Et quand, ce qu'un dieu fit, un pĂšre le ferait ?IVQue ce livre, du moins, obscur message, arrive,Murmure, Ă  ce silence, et, flot, Ă  cette rive !Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !Qu'il entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jourLe baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosĂ©e,Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e,Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure,Le rĂȘve dont on sent l'aile qui nous effleure !Qu'elle dise Quelqu'un est lĂ  ; j'entends du bruit !Qu'il soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit !Ce livre, lĂ©gion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant Ă  l'horizon, Cet essaim que je lĂąche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuĂ©e, espace !Que ce fauve ocĂ©an qui me parle Ă  voix basse, Lui soit clĂ©ment, l'Ă©pargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,Et jusqu'au froid caveau fidĂšlement apporteCe don mystĂ©rieux de l'absent Ă  la morte !Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,Dans ces chants murmurĂ©s comme un Ă©pithalamePendant que vous tourniez les pages de mon Ăąme,Puisque j'ai, dans ce livre, enregistrĂ© mes jours,Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problĂšmes sourds,Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;Puisque je sens le vent de l'infini soufflerSur ce livre qu'emplit l'orage et le mystĂšre ;Puisque j'ai versĂ© lĂ  toutes vos ombres, terre,HumanitĂ©, douleur, dont je suis le passant ;Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,J'ai fait l'Ăącre parfum de ces versets funĂšbres,Va-t'en, livre, Ă  l'azur, Ă  travers les tĂ©nĂšbres !Fuis vers la brume oĂč tout Ă  pas lents est conduit !Oui, qu'il vole Ă  la fosse, Ă  la tombe, Ă  la nuit,Comme une feuille d'arbre ou comme une Ăąme d'homme !Qu'il roule au gouffre oĂč va tout ce que la voix nomme !Qu'il tombe au plus profond du sĂ©pulcre hagard,À cĂŽtĂ© d'elle, ĂŽ mort ! et que lĂ , le regard,PrĂšs de l'ange qui dort, lumineux et sublime,Le voie Ă©panoui, sombre fleur de l'abĂźme !VÔ doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s !J'ai le droit aujourd'hui d'ĂȘtre, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font Ă©couter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blĂȘmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, Ăąpre ou tendre, Ă©meut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les biĂšres,La vague et la nuĂ©e, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilĂ , n'est-ce pas, tombeaux ? bien des annĂ©es, Que je marche au milieu des croix infortunĂ©es, ÉchevelĂ© parmi les ifs et les cyprĂšs, L'Ăąme au bord de la nuit, et m'approchant tout prĂšs,Et que je vais, courbĂ© sur le cercueil austĂšre, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tĂȘte de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crĂąnes, les poussiĂšres,Et les os des genoux qui savent des priĂšres !HĂ©las ! j'ai fouillĂ© tout. J'ai voulu voir le le mal en nous avec le bien se fond,J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ?J'ai creusĂ© la lumiĂšre, et l'aurore, et la gloire,L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'Ăąme, - appris ? J'ai, pensif, tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,Dans la fosse que j'ai creusĂ©e en ma poitrine. Qui donc a la science ? oĂč donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rĂȘveur d'autrefois,Qui s'Ă©garait dans l'herbe, et les prĂ©s, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentementEmplir de cet azur et de cette innocence !Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vĂ©cu, j'ai luttĂ©, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le dĂ©combre,Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller oĂč j'allais ; je ne puis, Pareil Ă  la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'Ă©ternel abĂźme ; Paris m'est Ă©clipsĂ© par l'Ă©norme Solime ; La haute Notre-Dame Ă  prĂ©sent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartĂ©s trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthĂ©on d'Ă©toiles ;Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,Toute l'ombre me crie Horeb, CĂ©dron, Balbeck !Et, si je pars, m'arrĂȘte Ă  la premiĂšre lieue,Et me dit Tourne-toi vers l'immensitĂ© bleue !Et me dit Les chemins oĂč tu marchais sont sur les nuits, sur les vents, sur les flots !A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?OĂč vas-tu de la sorte et machinalement ?Ô songeur ! penche-toi sur l'ĂȘtre et l'Ă©lĂ©ment !Écoute la rumeur des Ăąmes dans les ondes !Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;Cherche au moins la poussiĂšre immense, si tu veuxMĂȘler de la poussiĂšre Ă  tes sombres cheveux,Et regarde, en dehors de ton propre martyre,Le grand nĂ©ant, si c'est le nĂ©ant qui t'attire !Sois tout Ă  ces soleils oĂč tu remonteras !Laisse lĂ  ton vil coin de terre. Tends les bras,Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !Revois-y refleurir tes aurores flĂ©tries ;Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand sur l'Ă©nigme oĂč l'ĂȘtre se dissout,Sur tout ce qui naĂźt, vit, marche, s'Ă©teint, succombe,Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !Mais mon coeur toujours saigne et du mĂȘme cĂŽtĂ©. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'Ă©ternitĂ©, Veulent distraire une Ăąme et calmer un atome. Tout l'Ă©blouissement des lumiĂšres du dĂŽme M'ĂŽte-t-il une larme ? Ah ! l'Ă©tendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rĂȘveurs, la lune amie ; J'Ă©coute, et je reviens Ă  la douce fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si Je pouvaisAller semer des lys sur ces deux froids chevets !Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pĂąle !Les fleurs sont l'or, l'azur, l'Ă©meraude, l'opale !Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucherPar leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes !Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimĂąmes,Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,Puisqu'il nous fait lĂącher ce qu'on croyait tenir,Puisque le froid destin, dans ma geĂŽle profonde,Sur la premiĂšre porte en scelle une seconde,Et, sur le pĂšre triste et sur l'enfant qui dort,Ferme l'exil aprĂšs avoir fermĂ© la mort,Puisqu'il est impossible Ă  prĂ©sent que je jetteMĂȘme un brin de bruyĂšre Ă  sa fosse muette,C'est bien le moins qu'elle ait mon Ăąme, n'est-ce pas ?Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !TempĂȘte, hiver, qui bats ma vitre de ta grĂȘle !Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivantQue nous avons laissĂ© derriĂšre nous, Et, quoique de loin, reconnais ma voix, Ăąme !Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;Ta tombe est mon espoir, ma charitĂ©, ma foi ;Ton linceul toujours flotte entre la vie et ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !Qu'entre tes vagues mains il devienne fantĂŽme !Qu'il blanchisse, pareil Ă  l'aube qui pĂąlit,A mesure que l'oeil de mon ange le lit,Et qu'il s'Ă©vanouisse, et flotte, et disparaisse,Ainsi qu'un Ăątre obscur qu'un souffle errant caresse,Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,Et que, sous ton regard Ă©blouissant et sombre,Chaque page s'en aille en Ă©toiles dans l'ombre !VIIIOh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,Soit que notre Ăąme plane au vent des visions,Soit qu'elle se cramponne Ă  l'argile natale,Toujours nous arrivons Ă  ta grotte fatale,GethsĂ©mani ! qu'Ă©claire une vague lueur !Ô rocher de l'Ă©trange et funĂšbre sueur !Cave oĂč l'esprit combat le destin ! ouvertureSur les profonds effrois de la sombre nature !Antre d'oĂč le lion sort rĂȘveur, en voyantQuelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,La douleur, entrer, pĂąle, amĂšre, Ă©chevelĂ©e !Ô chute ! asile ! ĂŽ seuil de la trouble vallĂ©eD'oĂč nous apercevons nos ans fuyants et courts,Nos propres pas marquĂ©s dans la fange des jours,L'Ă©chelle oĂč le mal pĂšse et monte, spectre louche,L'Ăąpre frĂ©missement de la palme farouche,Les degrĂ©s noirs tirant en bas les blancs degrĂ©s,Et les frissons aux fronts des anges effarĂ©s !Toujours nous arrivons Ă  cette solitude,Et, lĂ , nous nous taisons, sentant la plĂ©nitude !Paix Ă  l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformĂ©s !Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !Calmez-vous, forĂȘt, chĂȘne, Ă©rable, frĂȘne, yeuse !Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'ocĂ©an qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts !Paix Ă  l'obscuritĂ© muette et redoutĂ©e, Paix au doute effrayant, Ă  l'immense ombre athĂ©e,A toi, nature, cercle et centre, Ăąme et milieu,Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô gĂ©nĂ©rations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrĂ©s !Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute crĂ©ature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rĂȘvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, Ăąmes, tandis Qu'assis sur la montagne en prĂ©sence de l'Être, PrĂ©cipice oĂč l'on voit pĂȘle-mĂȘle apparaĂźtre Les crĂ©ations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramĂ©es, Les comĂštes d'argent dans un champ noir semĂ©es,Larmes blanches du drap mortuaire des nuits,Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, PĂąle, ivre d'ignorance, Ă©bloui de tĂ©nĂšbres, Voyant dans l'infini s'Ă©crire des algĂšbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problĂšme aux murailles d'airain, Cherche Ă  distinguer l'aube Ă  travers les prodiges, Se penche, frĂ©missant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'Ă©toiler de rayons, De clartĂ©s, de lueurs, vaguement enflammĂ©es, Le gouffre monstrueux plein d'Ă©normes 2 novembre 1855, jour des morts.
3 Le dĂ©funt n’a pas d’enfants mais il reste ses parents. Chaque parent encore en vie reçoit alors 1/4 de la succession. Le conjoint survivant a le reste (soit 1/2 si les deux parents sont en vie, soit 3/4). 4- Le dĂ©funt n’a ni parents, ni enfants. Le
Le Deal du moment -33% Jumbee Roundnet – Jeu de plein air Ă  ... Voir le deal € ESPERANCE,L'AUTRE VISAGE DE LARACHE LA POESIE DES GRANDS AuteurMessagekhalidLangue pendueNombre de messages 61Localisation Rabat/MarocDate d'inscription 14/05/2005Sujet A celle qui est restĂ©e en France -I- Dim 29 Mai - 1938 A celle qui est restĂ©e en FranceIMets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ;Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ;HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela,Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ , suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ;Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau !SUIVRA ... A celle qui est restĂ©e en France -I- Page 1 sur 1 Sujets similairesPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumESPERANCE,L'AUTRE VISAGE DE LARACHE LA POESIE DES GRANDSSauter vers
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