- This Pin was discovered by CamĂ©lia. Discover (and save!) your own Pins on Pinterest L’inspiration est quelque chose de particulier, parfois une idĂ©e de scĂ©nario vous prend comme une envie de pisser au milieu de la nuit, parfois vous contemplez un coucher de soleil et une mĂ©lodie incroyable vous vient ou parfois vous regardez des comiques de stand-up amĂ©ricain et vous dĂ©cidez de piquer toutes leurs vannes pour vous faire de la thune dessus. Dans le milieu du cinĂ©ma d’horreur, plusieurs films ont Ă©tĂ© Ă©tonnement inspirĂ©s par des peintures, que ce soit pour une petite scĂšne, une rĂ©fĂ©rence ou carrĂ©ment toute l’histoire et on vous propose donc d’en voir quelques exemples ici. 1. La maison de Norman Bates Psychose La maison / hĂŽtel du personnage de Norman Bates et de sa mĂšre » est un endroit assez flippant en soit, posant une ambiance isolĂ©e, sombre et propice au malaise. Eh bien pour trouver sa maison idĂ©ale », Hitchcock s’était inspirĂ© du tableau de Édouard Hopper La maison au bord de la voie ferrĂ©e » 1925 comme vous pouvez le voir sur les deux images ci-dessous. L’endroit Ă©tant presque un personnage en lui mĂȘme et connaissant l’importance du dĂ©tail chez ce bon vieil Alfred on peut se dire que la rĂ©fĂ©rence Ă©tait plus que volontaire. Bon aprĂšs on cite le film dans les preuves que le cinĂ©ma ne comprend rien aux maladies mais personne n’est parfait. 2. La maison de la famille MacNeil L'exorciste Visible dans l’introduction du cĂ©lĂšbre film, la maison dans laquelle se dĂ©roule l’intrigue de l’exorciste est Ă©galement l’image utilisĂ©e pour le promouvoir sur l’affiche devenue culte. L’inspiration de cette maison Ă©clairĂ©e est venue au rĂ©alisateur William Friedkin avec un tableau de Magritte nommĂ© L’empire des lumiĂšres ». Le ciel bleu du tableau est ici remplacĂ© par un ciel sombre et les lumiĂšres des lampadaires deviennent alors plus marquĂ©es, laissant place Ă  une ambiance effrayante et angoissante mais on peut voir la rĂ©fĂ©rence visuelle assez marquĂ©e. Vous pouvez aller voir les signes que votre enfant est possĂ©dĂ©, c’est super important Ă  vĂ©rifier. 3. Le tableau de la dame Ă  la flĂ»te Ça Dans le film Ça, l’un des jeunes garçons se retrouve dans une piĂšce avec un tableau complĂštement flippant d’une femme jouant de la flĂ»te l’image du top est une reproduction fidĂšle d’un fan avant que cette derniĂšre ne s’échappe du tableau sous la forme du clown Pennywise. Cette idĂ©e Ă©tait Ă  la base une hantise rĂ©currente du rĂ©alisateur Andy Muschietti lorsqu’il Ă©tait enfant qui Ă©tait terrorisĂ© par le tableau imprimĂ© de Modigliani Jeune femme du peuple » prĂ©sent dans sa maison. Il Ă©tait persuadĂ© que celle-ci allait sortir du tableau pour le choper et avait alors dĂ©cidĂ© de mettre cette idĂ©e dans le film pour y retranscrire son propre malaise. CrĂ©dits photo Modigliani 4. Le monstre pĂąle Le labyrinthe de Pan Le conte de fĂ©es pour adultes de l’excellent Guillermo Del Toro puise son inspiration dans plusieurs lĂ©gendes et histoires en revisitant la sempiternelle histoire de la princesse perdue. Touchant au fantastique et au film de guerre, le long mĂ©trage glisse parfois dans l’horreur et c’est principalement la scĂšne du monstre pĂąle » qui nous intĂ©resse ici puisque celle-ci est en grande partie inspirĂ©e par le tableau de Francisco Goya Saturne dĂ©vorant un de ses fils ». On y voit alors une figure sombre Saturne / l’homme pĂąle dĂ©vorer un ĂȘtre beaucoup plus petit que lui son fils / la fĂ©e dans une rĂ©fĂ©rence visuelle trĂšs appuyĂ©e. 5. L'Ă©cole de danse Suspiria Le film angoissant de Dario Argento puise son inspiration dans des sources assez Ă©tonnantes, comme par exemple la palette de couleur du classique de Walt Disney Blanche Neige ». On trouve aussi accrochĂ©s aux murs de l’école des tableaux trĂšs ressemblants aux illustrations de Aubrey Beardsley produites pour la piĂšce SalomĂ© » d’Oscar Wilde mais c’est surtout l’artiste Maurits Cornelis Escher qui semble avoir Ă©tĂ© la plus grande inspiration pour le rĂ©alisateur. L’école de danse se trouve ainsi dans la rue Escher » totalement fictive et les peintures au mur d’une salle de l’école reprennent le graphisme de l’Ɠuvre Sky and Water ». 6. La femme endormie Frankenstein Le film de James Whale de 1931 s’inspire Ă©videmment du roman de Mary Shelley pour donner vie au monstre de Frankenstein et ainsi mettre un visage sur ce dernier qui restera Ă  tout jamais inchangĂ© dans la culture populaire. Lors d’une scĂšne du film c’est une autre inspiration, ici visuelle, qu’on peut facilement observer puisqu’il s’agit du tableau Le cauchemar » de Johann Heinrich FĂŒssli. La position de la jeune femme est la mĂȘme sur le tableau et dans le plan et on sent l’envie du rĂ©alisateur d’instaurer le mĂȘme climat de hantise en rappelant au spectateur celle provoquĂ©e par le tableau. 7. Ghostface Scream Le tueur de la saga Scream aura marquĂ© un paquet de monde, tout autant que les dĂ©nouements gĂ©nĂ©ralement inattendus sur son identitĂ© et son masque, devenu iconique, s’inspire largement du tableau d’Edward Munch Le Cri ». Wes Craven Ă©tait d’ailleurs convaincu que tout le succĂšs de la saga reposait sur le masque du tueur et qu’aucun autre n’aurait fonctionnĂ©, donc il peut remercier ce bon vieux Munch de lui avoir filĂ© l’idĂ©e. Il faut dire que le tableau Ă  la base arrive Ă  mettre mal Ă  l’aise la plupart des gens. Vous pouvez aller voir les sĂ©quences les plus flippantes de Wes Craven, cet homme Ă©tait un maĂźtre dans son domaine. 8. La crĂ©ature Alien Celle-ci est assez cĂ©lĂšbre, le film de Ridley Scott oĂč une crĂ©ature de l’espace dĂ©cime tout l’équipage d’un vaisseau a Ă©tĂ© inspirĂ©e par le travail de l’artiste Hans Ruedi Giger. Giger est en rĂ©alitĂ© le crĂ©ateur de nombreux dĂ©cors ainsi que du design de la crĂ©ature du film puisqu’il avait travaillĂ© conjointement avec Scott sur l’ambiance visuelle. À la base, Giger voulait crĂ©er un design original pour l’Alien sans s’inspirer d’un travail prĂ©cĂ©dent mais Scott souhaitait lui s’inspirer d’une Ɠuvre prĂ©-existante de l’artiste nommĂ©e Necromon IV » 1976. Vous pouvez alors voir la ressemblance plus que frappante entre le tableau et la crĂ©ature finale par vous mĂȘme. CrĂ©dits photo Alien 1 CrĂ©dits photo Giger Maisonau bord de la voie ferrĂ©e. Maison au bord de la voie ferrĂ©e ( House by the Railroad en anglais) est un tableau de l'artiste amĂ©ricain Edward Hopper rĂ©alisĂ© en 1925. Il s'agit du premier succĂšs artistique et commercial du peintre [ 1]. Le tableau est exposĂ© au MoMa Ă  New-York [ 2]. À partir de 1933, date de la premiĂšre rĂ©trospective au MOMA de New York, le succĂšs planĂ©taire d’Edward Hopper 1882-1867 ne se dĂ©mentira plus. Peintre de la solitude, la nostalgie ou la mĂ©lancolie, il est connu comme un tĂ©moin attentif des mutations de la classe moyenne amĂ©ricaine. La figure fĂ©minine est un thĂšme omniprĂ©sent dans son Ɠuvre. Photographie, cinĂ©ma, théùtre, lecture Ses tableaux surprennent par leur aspect atemporel et cinĂ©matographique. Il saisit la solitude mĂ©ditative ou songeuse des personnages dans leur dĂ©cor quotidien souvent nocturne et urbain mais aussi diurne et intĂ©rieur comme des piĂšces baignĂ©es de lumiĂšre provenant du soleil ou d’éclairage artificiel. C’est le cas de deux belles reprĂ©sentations fĂ©minines Automat 1927Âč ou New York Movie 1939ÂČ. Dans le tableau A Woman in the Sun 1961 une femme nue, cigarette Ă  la main se tient, contemplative, baignĂ©e du soleil du matin, tel un arrĂȘt sur image. Il s’agit de son Ă©pouse, sa muse, sa secrĂ©taire et son unique modĂšle Josephine Nivison, qui va renoncer Ă  sa propre carriĂšre de peintre et se consacrer entiĂšrement Ă  celle de Hopper. Dans Girlie Show 1941, elle s’expose nue, provocante dansant sur scĂšne, sans pour autant provoquer le moindre dĂ©sir dans sa blancheur cadavĂ©rique. Chez Hopper, la chair est triste. Beaucoup de ses toiles reprĂ©sentant des femmes absorbĂ©es par la lecture solitaire comme dans Hotel room 1931Âł ou Compartment C car 2934 1938. ArrĂȘt sur image avant ou aprĂšs une histoire Ses peintures rĂ©sonnent comme des histoires interrompues et cette incomplĂ©tude qui laisse libre cours Ă  l’imagination et au rĂȘve est un Ă©lĂ©ment essentiel du mystĂšre et de la beautĂ© de ses personnages fĂ©minins. Dans Western Motel 1957, une femme solitaire attend pensivement, comme dĂ©racinĂ©e assise sur un grand lit vide dans un espace dĂ©pouillĂ© devant une fenĂȘtre ouverte sur le paysage amĂ©ricain. On se demande ce qui va suivre
 Dans Summertime 1943, une jeune fille attend seule devant un bĂątiment massif et austĂšre. Que fait-elle ou qui attend-elle sur le perron ? Toutes ces femmes semblent guetter quelque chose ou quelqu’un. Une Ăąme sƓur ? Le rĂȘve amĂ©ricain ? Rien ne semble pouvoir les tirer de leur abattement. Figures fragiles, dĂ©sillusionnĂ©es, elles semblent Edward Hopper Ă  la Fondation Beyeler, BĂąle, prolongĂ©e jusqu’au 26 juillet 2020. L’exposition rĂ©unit des aquarelles et des huiles des annĂ©es 1910 aux annĂ©es 1960 en coopĂ©ration avec le Whitney Museum of American Art, New York, dĂ©positaire de la plus importante collection au monde d’Ɠuvres d’Edward Hopper. Voir la vidĂ©o. Pour Didier Ottinger, spĂ©cialiste de la peinture contemporaine, ces femmes ont l’intuition du monde passĂ© de l’ñge d’or d’avant la Guerre de SĂ©cession. Le rĂȘve amĂ©ricain a mal tournĂ©. Il a Ă©tĂ© perverti par l’industrialisation, l’urbanisation ou le consumĂ©risme5. Pourtant, Hopper reste persuadĂ© qu’on peut encore les rĂ©veiller. MichĂšle Robach ÂčUne femme solitaire prend un cafĂ©. Elle semble dĂ©sƓuvrĂ©e. Il se passe quelque chose, mais quoi ? ÂČReprĂ©sentation d’une ouvreuse silencieuse immobile, alors qu’un film est projetĂ©. Le drame se joue ailleurs. ÂłUne femme se trouve au bord du lit dans une chambre d’hĂŽtel anonyme. C’est la nuit, elle semble trop Ă©puisĂ©e pour dĂ©baller ses valises. Elle vĂ©rifie l’horaire de son train le lendemain. C’est une ambiance de polar noir amĂ©ricain. 4Une femme blonde, Ă©lĂ©gante vĂȘtue d’une robe de couleur prune est assise dans le compartiment d’un train. Les murs et le mobilier sont verts. La femme lit. Mais qu’est-ce qui l’absorbe ainsi ? 5Drugstore, 1927 vitrine d’un magasin oĂč l’on ne vend que des laxatifs. TrĂšsvite reconnu comme l’un des reprĂ©sentants de la scĂšne amĂ©ricaine, il dĂ©voile la vie quotidienne de ses compatriotes. Ses toiles reflĂštent principalement la nostalgie d’une AmĂ©rique passĂ©e sur fond d’un conflit interne entre les personnages reprĂ©sentĂ©s et le lieu dans lesquels ils se trouvent. 1# Maison au bord de la voie ferrĂ©e, 1925 DĂ©bats Vous ne pourrez Ă©chapper Ă  l'Ă©vĂ©nement Edward Hopper 1882-1967, en particulier Ă  la rĂ©trospective qui s'est ouverte au Grand Palais, Ă  Paris, le 10 octobre et s'y tiendra jusqu'au 28 janvier 2013. PubliĂ© le 15 octobre 2012 Ă  13h56 - Mis Ă  jour le 15 octobre 2012 Ă  14h24 Temps de Lecture 2 min. Vous ne pourrez Ă©chapper Ă  l'Ă©vĂ©nement Edward Hopper 1882-1967, aux reportages multiples que lui consacre la tĂ©lĂ©vision, aux reproductions de ses toiles qui pulluleront plus encore sur Internet, Ă  l'interminable queue devant le Grand Palais, Ă  Paris, si vous dĂ©cidez de faire la visite de la rĂ©trospective qui s'y est ouverte le 10 octobre et s'y tiendra jusqu'au 28 janvier 2013. Si vous ĂȘtes amateur de l'effrayant Maison au bord de la voie ferrĂ©e 1925 ou du languide Chambre Ă  Brooklyn 1932, auxquels Alfred Hitchcock s'est explicitement rĂ©fĂ©rĂ©, respectivement dans Psychose 1960 et FenĂȘtre sur cour 1954, vous n'aurez pu rater la journĂ©e spĂ©ciale consacrĂ©e par Arte au peintre amĂ©ricain dimanche 14 octobre "La Toile blanche d'Edward Hopper" 2012, un documentaire de Didier Ottinger et Jean-Pierre Devillers, Ă  16 h 45, et, tout au long de la journĂ©e, huit courts mĂ©trages placĂ©s sous la banniĂšre "Hopper vu par...", qui, outre leur disponibilitĂ© sur le site d'Arte, seront rediffusĂ©s en version regroupĂ©e de 52 minutes, le 18 octobre, Ă  1 h 50 du matin. Un horaire trĂšs Hopper, qui semble ĂȘtre celui du plus fameux de ses tableaux, Noctambules 1942, avec ses quatre personnages accoudĂ©s au bar dans une lumiĂšre au nĂ©on qui Ă©claire vivement le carrefour sombre d'une petite rue de West Village, Ă  New York. Ambiance de film noir et d'angoisse aux teintes volontiers sous-saturĂ©es dont mĂȘme la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e "Six Feet Under" 2001-2005 est baignĂ©e. Mais qui a imitĂ© qui ? Hopper le cinĂ©ma, Ă  coup sĂ»r, et, symĂ©triquement, le cinĂ©ma Hopper, comme en tĂ©moigne Wim Wenders, chez qui le peintre a laissĂ© une trace frĂ©quente et indiscutable, et dont l'Allemand parle Ă©loquemment dans l'intĂ©ressant documentaire - par ailleurs un peu dĂ©suet avec son chevalet vide que viennent garnir des images incrustĂ©es. Evidemment, ce chantre de la reprĂ©sentation qu'indiffĂ©raient les autres esthĂ©tiques du siĂšcle est devenu l'objet d'un culte populaire et de duplicatas Ă  l'infini qui auront longtemps empĂȘchĂ© de regarder ses toiles d'un oeil dĂ©cillĂ©, tant l'imagerie masquait l'image. Un peu comme chez Bernard Buffet ou Balthus auquel certaines toiles s'apparentent par leur attente rĂ©signĂ©e et leur vacance atone. Les huit courts-mĂ©trages, dont chacun est le "tombeau" comme on disait dans la France baroque d'une toile d'Hopper, jouent volontiers la carte tentante du tableau vivant. Parfois avec humour, comme ValĂ©rie MrĂ©jen dans "ConfĂ©rence de nuit", d'aprĂšs le tableau homonyme 1949, oĂč les trois personnages mystĂ©rieusement rĂ©unis entretiennent un dialogue "lambda" de DRH d'entreprise, ou dans "La Muse", de Sophie Barthes la femme assise sur un lit, face Ă  la lumiĂšre, s'ennuie et quitte le cadre pour rejoindre le bar des Noctambules... On oubliera la prĂ©tention "arty" de "Mountain", de Martin de Thurah, pour se rĂ©jouir de l'exceptionnel "Next to Last automne 63", de Mathieu Amalric, qui a eu l'idĂ©e lumineuse de mettre en sons Soleil dans une chambre vide 1963 en Ă©vitant la bande-son jazzy prĂ©sumĂ©e et attendue. Bel hommage d'un oeil qui sait Ă©couter. Renaud Machart C'est Ă  voir... Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. MaisonprĂšs de la voie ferrĂ©e, 1925. Huile sur toile, 61 x 73,7 cm. The Museum of Modern Art, New York, donation anonyme. 7. MatinĂ©e Ă  Cape Cod, 1950. Huile sur toile, 86,7 x 102,3 cm. Smithsonian American Art Museum, Washington, D.C., donation de la Fondation Sara Roby. 8. Dimanche, 1926. Huile sur toile, 73,7 x 86,4 cm. Collection Phillips, Washington, D.C. 13 PS Edward Hopper Captain’s Upton House 1927 Edward Hopper est certes un grand peintre, malgrĂ© les critiques, parfois trĂšs inspirĂ©es entendues de-ci de-lĂ . Sans avoir vu la rĂ©trospective, tout le monde est familiarisĂ© par des affiches, par des photos, par la reprise d’autres artistes, avec l’image de 3 personnages attablĂ©s au bar, les pompes Ă  essence violemment Ă©clairĂ©es de stations services, l’ouvreuse pensive, prostrĂ©e et tellement seule dans ce cinĂ©ma de New York, la femme seule assise sur un lit regardant vers la fenĂȘtre, cette autre assise sur un lit, lisant une lettre, consultant un guide voyage selon certains commentateurs, l’homme le visage pensif, tournant le dos Ă  la femme, et l’inverse, toujours dans une chambre, le couple quoique ensemble et semblant si distant, la maison oubliĂ©e, au bord d’une voie ferrĂ©e, qu’Hitchcock a reprise dans Psychose. Il y a aussi ces femmes en voyage, en train, dans une salle d’attente, au bureau, au restaurant, que l’on regarde de façon presque indiscrĂšte. Toutes ces toiles ambigĂŒes expriment la solitude, la Hopper paysage Hopper rĂ©ussit mieux que personne Ă  exprimer ce sentiment d’étrangetĂ©, un peu inquiĂ©tante, avec des images nettes et prĂ©cises, rĂ©vĂ©lant nostalgie, mĂ©lancolie, un sentiment trouble de dĂ©jĂ  vu pourtant. Ses peintures figurent la rue, la contemporanĂ©itĂ©, l’urbanisme, dĂ©crit avec dĂ©tails, dĂšs les annĂ©es 1925. La femme en robe verte, l’homme prostrĂ©, le chien aux aguets seul exprimant un intĂ©rĂȘt pour le monde. Des piĂšces vides oĂč la recherche de la lumiĂšre est Hopper Son Ă©pouse Jo, seule quasi modĂšle de ses toiles, peinte sans complaisance, est omniprĂ©sente, Un sentiment dĂ©sabusĂ©, transpire partout, mĂ©sentente du couple ? ennui, dĂ©pression de l’artiste ? Il n’y a personne dans les espaces, les personnages restent immobiles, regardent vers la mer, tournĂ©s vers l’attente dont on ignore tout, les lignes sont trĂšs composĂ©es, l’architecture est trĂšs ordonnĂ©e. Son passĂ© de dessinateur de presse, lui permet cette dextĂ©ritĂ©. L’horizontalitĂ© des objets est mise en valeur, un lit, une table, un comptoir, des routes, un parapet, le gazon, une scĂšne de cabaret, le sol, une fenĂȘtre ouverte, coupĂ© par une verticalitĂ©, permettant le reflet des Hopper Stations D’aucuns lui reprochent de mal peindre » de la confiture Ă©talĂ©e les disproportions des membres, une carnation pas trĂšs flatteuse, la chair triste, sans attrait, excluant le dĂ©sir, une texture dĂ©cevante. Ma visite de l’exposition en 2010 Ă  la Fondation de l’Hermitage de Lausanne. L’exposition au Grand Palais est diffĂ©rente, une autre approche, plus complĂšte pour la connaissance de l’ Hopper Compartiment C Elle se termine par un rayon de lumiĂšre jaune dans une chambre bleue, la fenĂȘtre ouverte sur le bleu de la mer. J’y ai vu Edward Hopper un peintre solitaire et solaire, avec des images qui restent dans la mĂ©moire. ProlongĂ©e jusqu’au 28 janvier 2013
Maisonau bord de la voie ferrée (House by the Railroad en anglais) est un tableau de l'artiste américain Edward Hopper réalisé en 1925.
UNIPOP HISTOIRE 17/35 16h ADIEU BONAPARTE DE YOUSSEF CHAHINE ÉGYPTE/FRANCE 1985 1H55 AVEC MICHEL PICCOLI
 Avide de puissance et de gloire, Bonaparte entame la campagne d’Égypte. Loin de ces prĂ©occupations guerriĂšres, le gĂ©nĂ©ral Caffarelli part Ă  la dĂ©couverte de ce pays et de son Ăąme
 Sous l’apparence d’une fresque historique, Youssef Chahine livre le portrait intime d’un gĂ©nĂ©ral amoureux des sciences et du peuple Ă©gyptien. 18h30 LE COURS ÉGYPTOLOGIE, ÉGYPTOMANIE, ÉGYPTOFOLIE, par Claude Aziza, historien L’INTERVENANT Cf. biographie de Claude Aziza dans la partie Unipop littĂ©rature, art et cinĂ©ma, p. 79. COURS PRÉCÉDENTS NĂ©ron, le mal-aimĂ© de l’histoire ; Rome par ses historiens ; Le peplum, un mauvais genre ; Pompéï ou le volcan providentiel ; Les procĂšs de JĂ©sus. LE COURS Pyramides, sphinx et obĂ©lisques ja- lonnent la voie de ceux que le mystĂšre des pha- raons fascine et qui cherchent chez Isis le secret de la sagesse. L’Égypte rend fous ceux qu’elle veut perdre
 dans les dĂ©lices de l’égyptomanie. Mais entre l’égyptophilie et l’égyptomanie, il y la distance qui sĂ©pare le voyageur des XVIIe et XVIIIe siĂšcles, friand d’orientalisme, du savant du siĂšcle suivant, qui vient de crĂ©er une science nouvelle l’égyptologie. Autrement dit, l’égyptomanie est fille de l’amour Ă©gyptophilie et de la science Ă©gypto- logie. Quant Ă  l’égyptofolie
 20h30 AÏDA DE CLEMENTE FRACASSI ITALIE 1953 1H40 AVEC SOPHIA LOREN
 AĂŻda, princesse Ă©thiopienne, est l’esclave de la fille du pharaon. Toutes deux se disputent le cƓur de RadamĂšs, chef suprĂȘme des armĂ©es chargĂ© de repousser les troupes Ă©thiopiennes marchant sur l’Égypte
 Dans cette adaptation du cĂ©lĂšbre opĂ©ra de Verdi, la prestation de Sophia Loren, doublĂ©e pour les parties chantĂ©es et teinte en noir pour incarner AĂŻda, fut saluĂ©e par la critique. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP ARTS, LITTÉRATURE & CINÉMA 13 16h30 et 20h30 SHIRLEY, UN VOYAGE DANS LA PEINTURE D’EDWARD HOPPER DE GUSTAV DEUTSCH AUTRICHE 2013 1H33 AVEC STEPHANIE CUMMING, CHRISTOPHE BACH
 InspirĂ©e par JosĂ©phine, la femme d’Edward Hopper, Shirley fait le rĂ©cit de cette AmĂ©rique de la Grande DĂ©pression jusqu’à l’aprĂšs-guerre. À travers treize tableaux du peintre amĂ©ricain, ce film anime la vie des États- Unis de l’époque, son contexte social, culturel, et l’atmosphĂšre de solitude et de mĂ©lancolie peints par Edward Hopper. Entre peinture et cinĂ©ma, fixitĂ© et mouvement, les images rĂ©vĂšlent l’étrange et l’anodin, l’énigmatique du quotidien. L’entreprise osĂ©e de Gustav Deutsch met aussi en Ă©vidence la proximitĂ© entre le cinĂ©ma et la peinture, deux arts qui ont en partage la lumiĂšre. Et une fois de plus, on constate le lien et l’influence mutuels, Ă©vidents dĂ©sormais, entre l’Ɠuvre d’Edward Hopper et le cinĂ©ma. 18h30 EDWARD HOPPER, par Jean-Loup Bourget, professeur Ă©mĂ©rite d’études cinĂ©matographiques, critique Ă  la revue Positif. L’INTERVENANT Professeur Ă©mĂ©rite d’études cinĂ©matographiques, Jean-Loup Bourget est aus- si critique pour la revue Positif. Il s’intĂ©resse Ă  la culture amĂ©ricaine et plus particuliĂšrement Ă  son cinĂ©ma. Il a notamment travaillĂ© sur les cinĂ©astes europĂ©ens installĂ©s Ă  Hollywood. Il est l’auteur d’ouvrages de rĂ©fĂ©rence tels que Hollywood, la norme et la marge Ă©d. Armand Colin. LE COURS Edward Hopper 1882-1967 est l’auteur de tableaux devenus des icĂŽnes de l’AmĂ©rique, La Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », Nighthawks » ou New York Movie ». De ces toiles, paysages urbains ou scĂšnes d’intĂ©rieur, Ă©mane souvent une impression de mĂ©lancolie, voire d’aliĂ©nation. Avant de connaĂźtre la notoriĂ©tĂ©, Hopper a sĂ©journĂ© Ă  Pa- ris, gagnĂ© sa vie comme illustrateur, pratiquĂ© la gravure
 Ses maĂźtres sont Robert Henri et John Sloan, des peintres rĂ©alistes. Il se tient Ă  l’écart des avant-gardes en 1953, il signe une pĂ©tition contre la trop grande place accordĂ©e Ă  l’abstraction, mais il n’est pas non plus un peintre engagĂ©, et dĂ©nie toute signification sociale Ă  son Ɠuvre. Il s’inscrit avant tout dans une tradition les artistes qu’il ad- mire le plus sont Rembrandt, le graveur Meryon et Degas. Sa gloire, surtout posthume, est attestĂ©e par l’hommage de nombreux cinĂ©astes. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE SÉANCE ANIMÉE DRÔLES DE PETITES BÊTES de Arnaud Bouron, Antoon Krings France 2017 1h28 VF Avec Kev Adams, Virginie Efira, Emmanuel Curtil Lorsqu’Apollon, un grillon baladin au grand cƓur, arrive au village des petites bĂȘtes, il ne tarde pas Ă  perturber la vie du Royaume tout entier
 PiĂ©gĂ© par la cousine de la Reine Marguerite, la jalouse et diabolique Huguette, Apollon est accusĂ© d’avoir enlevĂ© la souveraine, semant la panique dans la ruche
 Marguerite est en rĂ©alitĂ© captive des Nuisibles, complices d’Huguette qui en profite pour s’emparer du trĂŽne ! Apollon le Grillon, aidĂ© de Mireille l’Abeille, Loulou le Pou et ses nouveaux amis, se lance alors dans une pĂ©rilleuse mission de sauvetage.
 suivi d’un activitĂ© DĂ©corations de NoĂ«l inscription indispensable Ă  l’atelier 05 56 46 39 39 ou Ă  la caisse du cinĂ©ma Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE OPÉRA LA BOHÈME LA BOHÈME de Claus Guth GENRE OPÉRA DE GIACOMO PUCCINI – OPÉRA BASTILLE Italie 2017 2h35 Vostf Avec MimĂŹ Sonya Yoncheva, Musetta Aida Garifullina, RodolfoAtallaAyan,Marcello ArturRuciƄski Puccini nous livre une histoire d’amour bouleversante et quelques-unes de ses plus belles pages d’opĂ©ra. La mise en scĂšne de cette production est confiĂ©e Ă  Claus Guth qui situe le drame dans un futur sans espoir oĂč l’amour et l’art de- viennent la derniĂšre transcendance. Est-ce parce que Murger avait lui-mĂȘme connu cette existence au cours de sa jeunesse ? Nul autre que lui ne sut dĂ©crire avec plus de justesse, dans ses ScĂšnes de la vie de bohĂšme, ces artistes fauchĂ©s, crĂšve‑la‑faim, prĂȘts Ă  brĂ»ler un manuscrit contre un peu de feu mais qui rĂȘvaient une autre vie Ă  l’ñge de la bourgeoisie matĂ©rialiste triomphante. En s’emparant de ces scĂšnes, Puccini nous livre, Ă  travers la relation du poĂšte Rodolfo et de la fragile Mimi, une histoire d’amour bouleversante et quelques-unes de ses plus belles pages d’opĂ©ra. La mise en scĂšne de cette nouvelle production est confiĂ©e Ă  Claus Guth qui situe le drame dans un futur sans espoir oĂč l’amour et l’art deviennent la derniĂšre transcendance. PLACES À L’UNITÉ â€ș 18 € ABONNEMENT â€ș 48 € LES 4 PLACES Carte non nominative, valable pour une saison, en vente Ă  la caisse du cinĂ©ma. Programme de la saison disponible sur Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP HISTOIRE 16 16h15 & 20h30 DE GAULLE, LE DERNIER ROI DE FRANCE DE PATRICK ROTMAN FRANCE 2017 1H45 Chez Charles de Gaulle, tout rappelle les gestes d’un souverain sa haute taille, son style, son rapport avec le peuple
 Une autre Ă©poque, que raconte le documentariste Patrick Rotman C’est le contact presque mystique, charnel, entre le roi et ses sujets », explique-t-il. Coutumier du documentaire politique dont François Mitterrand ou le roman du pouvoir ou le double portrait consacrĂ© Ă  Jacques Chirac, le rĂ©alisateur livre une chronique historique minutieuse, entiĂšrement rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’images d’archives. Il revient sur la personnalitĂ© du gĂ©nĂ©ral, homme cultivĂ©, brillant et ayant une haute idĂ©e de sa fonction, mais aussi sur les grands Ă©vĂ©nements jalonnant ses deux mandats, comme le putsch des gĂ©nĂ©raux, la rĂ©conciliation franco-allemande ou mai 68, replacĂ©s dans le contexte d’une Ă©poque oĂč le monde Ă©tait en pleine mutation. LA TÉLÉVISION SOUS DE GAULLE ET SOUS CONTRÔLE 1958-69, par Aude Vassallo L’INTERVENANTE Auteure de La TĂ©lĂ©vision sous de Gaulle, le contrĂŽle gouvernemental de l’infor- mation De Boeck-Ina, 2005, Aude Vassallo a Ă©tĂ© conseillĂšre historique auprĂšs de la Fondation Charles de Gaulle Historial aux Invalides, commĂ©- moration du 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin, site De Gaulle, parole publique », etc.. Elle collabore aujourd’hui Ă  des productions audiovisuelles en tant que documentaliste auprĂšs d’Yves Jeu- land, GrĂ©gory Magne, Karel Prokov, etc. ou, plus rĂ©cemment, comme co-auteure de documentaire avec Serge Moati. LE COURS Censures, propagande, commandes d’émissions la tĂ©lĂ©vision des annĂ©es de Gaulle est dominĂ©e par le pouvoir. Et c’est par le biais d’un ministĂšre aujourd’hui disparu — celui de l’Information — que le gouvernement affirme son autoritĂ© ; ses objectifs rĂ©former l’ORTF et porter la bonne parole du pouvoir. Mais vouloir contrĂŽler la tĂ©lĂ©vision, ses programmes et ses informations ne s’improvise pas de quelle façon ce ministĂšre s’y prend-il pour inculquer au grand public citoyen la politique de la grandeur » poursuivie par le gĂ©- nĂ©ral de Gaulle ? Que fait-il pour Ă©touffer les oppositions ? Et surtout, y parvient-il ? Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE AVANT-PREMIÈRE JUSQU’À LA GARDE de Xavier Legrand France 2017 1h33 VF Avec Denis MĂ©nochet, LĂ©a Drucker, Mathilde Auneveux Le couple Besson divorce. Pour protĂ©ger son fils d’un pĂšre qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagĂ©e au pĂšre qu’elle considĂšre bafouĂ©. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empĂȘcher que le pire n’arrive. PrimĂ© Ă  Venise et Ă  St Jean de Luz, Jusqu’à la garde est un vrai-faux premier long mĂ©trage puisque le rĂ©alisateur Xavier Legrand y reprend le dispositif narratif de son premier film court, Avant que de tout perdre – avec LĂ©a Drucker – dont le succĂšs en 2014 avait Ă©tĂ© retentissant Oscars, CĂ©sar, festival de Clermont-Ferrand
. Les problĂ©matiques de la violence conjugale Ă©taient dĂ©jĂ  au cƓur d’un rĂ©cit immersif. La version longue » gagne en subtilitĂ©, Ă  l’image de son titre au double sens vĂ©nĂ©neux. Jusqu’à la garde s’ouvre en une sĂ©quence pleinement fondatrice l’audition du couple devant la juge des affaires fa- miliales pour dĂ©cider de la garde de leur fils. Non seulement cette sĂ©quence oriente le scĂ©nario et sa cohorte de pĂ©ripĂ©ties, mais elle donne aussi le ton du film avec ses partis pris de mise en scĂšne qui crĂ©ent la tension. FilmĂ©e dans l’intensitĂ© de sa durĂ©e, cette scĂšne installe le spectateur Ă  la place de la juge, le confronte Ă  ses doutes et Ă  la parcellaritĂ© de son point de vue. La suite du film est Ă  l’avenant sidĂ©rant, inconfortable, effrayant. Xavier Legrand avoue ses aspirations, de Kramer contre Kramer Ă  Shining, en passant par La Nuit du chasseur. Pour autant, nul cinĂ©ma de genre ici, mĂȘme si certaines scĂšnes sont Ă©prouvantes pour les nerfs. Le travail sur le son en particulier est anxiogĂšne la dramaturgie sonore est aussi soignĂ©e que certains plan-sĂ©quences et les co- mĂ©diens sont tous parfaits, malgrĂ© des partitions mutiques difficiles Ă  tenir. Jusqu’à la garde appuie courageusement lĂ  oĂč ça fait mal, en un point nĂ©vralgique entre conju- galitĂ© et parentalitĂ©. Un film dont la vision est aussi glaçante qu’illuminante. ⎄ NICOLAS MILESI Une soirĂ©e organisĂ©e en partenariat avec Le Club Soroptimist de Bordeaux et La Maison de Simone. Tarif unique â€ș 10 €. RĂ©servez Places en vente le soir mĂȘme auprĂšs du Club Soroptimist de Bordeaux, dans le hall du cinĂ©ma. Les bĂ©nĂ©fices de la soirĂ©e seront reversĂ©s Ă  l’association La Maison de Simone. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP ARTS, LITTÉRATURE & CINÉMA 12 16h15 PÉCHÉ MORTEL DE JOHN M. STAHL ÉTATS-UNIS 1945 1H50 AVEC GENE TIERNEY
 Ellen Berent et Richard Harland se rencontrent dans un train et tombent amoureux. Ils se marient et s’installent dans un chalet au bord d’un lac. Mais Ellen est folle de jalousie
 Gene Tierney campe une des femmes fatales les plus vĂ©nĂ©neuses du cinĂ©ma, dans ce mĂ©lodrame en Technicolor aux airs de film noir. 18h30 HOLLYWOOD, LA CITÉ DES FEMMES par Antoine Sire L’INTERVENANT Écrivain et cadre dans la com- munication, Antoine Sire est aussi un cinĂ©phile. Il a frĂ©quentĂ© l’Action Christine et le Mac-Mahon, et fut un adepte du CinĂ©ma de minuit animĂ© par Patrick Brion. Il a Ă©crit sur le cinĂ©ma et est passĂ© de l’autre cĂŽtĂ© de l’écran Ă  une occasion, aux cĂŽ- tĂ©s de Jean-Louis Trintignant dans Un homme et une femme de Claude Lelouch. ÉpaulĂ© par Thierry FrĂ©maux, il s’est lancĂ© dans l’écriture du trĂšs bel ouvrage Hollywood, la CitĂ© des femmes Ă©ditions LumiĂšre/Actes Sud, 2017. LE COURS L’ñge d’or d’Hollywood 1930-1955 Ă©tait dominĂ© par les hommes. Quelques producteurs dĂ©cidaient de tout, y compris du nom des actrices et de leur couleur de cheveux. Pourtant Katharine Hepburn, Bette Davis, Vivien Leigh, Lauren Bacall, Rita Hayworth, Barbara Stanwyck, Joan Fontaine, Gene Tierney et bien d’autres stars fĂ©minines ont rĂ©ussi Ă  Ă©chapper aux stĂ©rĂ©otypes et mĂȘme Ă  faire changer le regard de la sociĂ©tĂ© sur les femmes, malgrĂ© une censure draconienne. Si les produc- teurs capitalisaient sur le glamour », la qualitĂ© des films repose aussi sur le travail acharnĂ© de ces actrices, qui luttaient sans cesse pour obtenir des rĂŽles Ă  la hauteur de leur talent, qu’il s’agisse de drames, de comĂ©dies ou de films d’aventure. 20h30 LETTRE D’UNE INCONNUE DE MAX OPHÜLS ÉTATS-UNIS 1948 1H26 AVEC JOAN FONTAINE, LOUIS JOURDAN
 Un pianiste vieillissant reçoit une lettre d’une jeune femme inconnue, qui lui retrace l’amour qu’elle Ă©prouve secrĂštement pour lui depuis l’enfance
 Un des meilleurs rĂŽles de Joan Fontaine habituĂ©e des personnages d’ingĂ©nues, sublimĂ©e par la mise en scĂšne virtuose d’OphĂŒls. Le film fut pourtant un terrible Ă©chec commercial Ă  sa sortie. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE LA P’TITE UNIPOP 4 LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA de Robert Wise GENRE SF USA 1952 1h32 Vostf Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe Une soucoupe volante se pose sur Terre, susci- tant l’effroi et la curiositĂ©. À son bord se trouve Klaatu, Ă©missaire d’une race extraterrestre trĂšs avancĂ©e, qui tente de convaincre les Terriens d’abandonner l’arme nuclĂ©aire, source de dan- ger pour toute la galaxie. Dans le cas contraire, la Terre pourrait ĂȘtre dĂ©truite
 Une vĂ©ritable Ɠuvre-modĂšle de la SF, point de dĂ©part Ă  une exploration du genre avant le Star Wars de George Lucas. La p’tite leçon de cinĂ©ma La science-fiction avant La Guerre des Ă©toiles, par Boris BarbiĂ©ri. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP HISTOIRE 15 16h & 20h30LES VIKINGS DE RICHARD FLEISCHER ÉTATS-UNIS 1958 1H54 AVEC KIRK DOUGLAS, TONY CURTIS, JANET LEIGH
 Au Xe siĂšcle, les Vikings sĂšment la terreur sur les cĂŽtes d’Angleterre. Ragnar, le chef viking, tue le roi et viole la reine. Cette derniĂšre donne naissance Ă  Eric qui sera capturĂ© par les Vikings et Ă©levĂ© comme esclave. Devenu adulte, il affronte Einar, le fils de Ragnar, et le dĂ©figure. Quelque temps plus tard, Morgana, la future reine d’Angleterre, est enlevĂ©e par Einar qui cherche Ă  la sĂ©duire, mais elle tombe amoureuse d’Eric
 Ils n’étaient pas si nombreux, en ces annĂ©es 1950, Ă  pouvoir diriger des productions dĂ©mesurĂ©es comme Les Vikings. Richard Fleischer Ă©tait de cette trempe. Batailles fĂ©roces, reconstitution grandeur nature d’un village barbare, drakkar en flammes, combats singuliers, tout l’arsenal du grand spectacle y passe. Le charme de cette fresque aux somptueux dĂ©cors naturels rĂ©siste aux films contemporains gavĂ©s d’effets spĂ©ciaux, au format tĂ©lĂ©vision et, bien sĂ»r, au temps
 » – TĂ©lĂ©rama LES VIKINGS, UN MYTHE HISTOIRE DU VIN BORDELAIS À L’ÉPREUVE DE L’HISTOIRE par Alban Gautier L’INTERVENANT Ancien Ă©lĂšve de l’École Normale SupĂ©rieure et agrĂ©gĂ© d’histoire, Alban Gautier est professeur d’histoire mĂ©diĂ©vale Ă  l’UniversitĂ© de Caen Normandie. Ses travaux portent sur l’his- toire de l’alimentation, des pratiques sociales et politiques, et des identitĂ©s religieuses dans l’An- gleterre et l’Europe du Nord au dĂ©but du Moyen Âge. Il a publiĂ© plusieurs ouvrages, dont Le festin dans l’Angleterre anglo-saxonne 2006, Arthur 2007, Alimentations mĂ©diĂ©vales 2009 et De la mer du Nord Ă  la mer Baltique. IdentitĂ©s, contacts et communications au Moyen Âge 2012. LE COURS Cela fait longtemps maintenant que les historiens rappellent que les Vikings » n’avaient pas de cornes sur leurs casques, qu’ils ne naviguaient pas dans des drakkars, et qu’ils ne juraient pas sans cesse par Thor » et par Odin ». Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, archĂ©ologues et historiens ont poursuivi cette remise en ques- tion du mythe viking. Cette confĂ©rence tentera de mettre en lumiĂšre l’apport de ces travaux rĂ©- cents, afin de mieux comprendre qui Ă©taient ces hommes dont les activitĂ©s – guerre, commerce, piraterie, colonisation – s’étendirent de la mer Bal- tique au Portugal, et de Constantinople Ă  Terre- Neuve. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE OPÉRA DON CARLOS Giuseppe Verdi OpĂ©ra Bastille jeudi 30 novembre ⎄ 18h â€ș DIFFÉRÉ vendredi 1er dĂ©cembre ⎄ 14h â€ș DIFFÉRÉ 4h40 dont 2 entractes 20 mn et 25 mn OpĂ©ra en cinq actes 1867 Direction musicale Philippe Jordan Mise en scĂšne Krzysztof Warlikowski Philippe II Ildar Abdrazakov Don Carlos Jonas Kaufmann, Rodrigue Ludovic TĂ©zier Élisabeth de Valois Sonya Yoncheva, la princesse Eboli ElÄ«na Garanča Dans le Don Carlos de Verdi, les thĂšmes politiques, religieux, historiques, psychanalytiques, s’imbriquent les uns aux autres, resserrant toujours plus Ă©troitement peurs et tabous entre les protagonistes. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE
Familleavec enfants, nous avons fait une offre d'achat d'un terrain et une construction d'une maison (petit budget) le terrain se situe en bord d'une voie ferrĂ©e qui passe en hauteur sur le talus, il fait 300 MÂČ ( il est est un peu moins cher par rapport d'autre, mais le coĂ»t de la construction reste le mĂȘme) on a commencĂ© Ă  faire les plan de la maison et le plan de
403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID _2izoJTkFNsudoUkmc9xscFXok_4d6GnK35igOL9A-z9kZW2-2oJCA== Aubord de "l'ex voie ferrĂ©e", DĂ©couvrez cette photo sur la communautĂ© de Rechercher. Le magazine Abonnez-vous Chaque mois GEO directement chez vous ! 7.50 € par mois au lieu de 9.95 € Je m'abonne. Actuellement en vente. Avec GEO, partez, chaque mois, Ă  la dĂ©couverte du monde ! Explorez les plus beaux pays Ă  travers des reportages photo Bonjour, Voici ma question Quel est le lien entre le tableau "maison au bord de la voie ferrĂ©e"et le rĂ©alisme merci de me rĂ©pondre Lista de comentĂĄrios hirondelle52 RĂ©ponse Explications Bonjour, Le tableau est rĂ©alisĂ© lĂ©gĂšrement en contre bas des voies, comme le verrait un passant. nonikalash ExplicationsL'angle de vue dans laquelle Maison au bord de la voie ferrĂ©e a Ă©tĂ© peint et trĂšs semblable Ă  ce que pourrait voir une personne passant aux alentours de la maison ce qui fait le rĂ©alisme de cette peinture More Questions From This User See All Maisonau bord de la voie ferrĂ©e. 06/08/2020; À travers elles s'opposent Ă©galement le silence et le bruit que reprĂ©sentent respectivement la maison et les rails. La maison, signe du passĂ© et de la vie rurale, cĂŽtoie donc la vie moderne reprĂ©sentĂ©e Ă  travers les rails sans pour autant que les deux ne semblent correspondre entre-elles. Compartiment C, voiture 193, 1930 De tous les peintres dont j’ai vu les Ɠuvres, l’un de ceux qui me touchent le plus est Edward Hopper. Peut-ĂȘtre parce que chacune de ses toiles raconte une histoire ; peut-ĂȘtre aussi parce qu’aucune n’est vĂ©ritablement ce qu’elle semble. Un observateur distrait dirait de son travail VoilĂ  un homme qui, tĂ©moin de son Ă©poque, peint des villes, des paysages, des maisons ou des rues remplies de gens affairĂ©s ou songeurs. » Un observateur attentif se rendra compte que les rues sont presque dĂ©sertes, les appartements Ă©troits comme des boĂźtes, les maisons quasiment toujours isolĂ©es, abandonnĂ©es au temps et Ă  la lumiĂšre. Quant aux sujets animĂ©s des Ɠuvres, on les voit soit coincĂ©s entre des murs, soit confrontĂ©s Ă  une nature immense, indiffĂ©rente, un paysage dont on ressent la toute puissance, certes domptĂ©e pour quelque temps, mais prompte Ă  se rapprocher, Ă  enserrer et Ă  menacer d’engloutir Ă  nouveau le monde rectiligne et technique issu du cerveau humain. Continue la lecture →
\n edward hopper maison au bord de la voie ferrée
Fridakahlo et edward hopper se dans le sillage d edward hopper edward hopper comme contempteur de la la maison au bord de voie ferrĂ©e 1925 Frida Kahlo Et Edward Hopper Se Reoignent Dans Le RĂ©alisme Revue Choisir Dans Le Sillage D Edward Hopper Edward Hopper Comme Contempteur De La Ville Un Malentendu La Maison Au Bord De Voie FerrĂ©e 1925 Autoportrait 1937.Naissance 22 juillet 1882Nyack État de New YorkDĂ©cĂšs 15 mai 1967 Ă  84 ansGreenwich Village, New YorkNationalitĂ© amĂ©ricaineActivitĂ© peintre, graveurFormation New York School of ArtMaĂźtre Robert HenriLieux de travail Barcelone, TolĂšde, Londres, New York, Gettysburg, Madrid, Amsterdam, Haarlem, Paris, Berlin, RĂ©gion de Bruxelles-CapitaleMouvement rĂ©alisme amĂ©ricain, regionalismInfluencĂ© par Robert Henri, John French Sloan, Gustave Caillebotte, Caspar David Friedrich, Walter SickertConjoint Josephine Hopper de 1924 Ă  1967DistinctionMĂ©daille Logan des arts en 1923ƒuvres principalesSoir bleu 1914Maison au bord de la voie ferrĂ©e 1925Automate 1927Chop Suey 1929Room in New York 1932Les Noctambules Nighthawks 1942Conference at night 1949Office in a small town 1953Signature Edward Hopper, nĂ© le 22 juillet 1882 Ă  Nyack dans l’État de New York et mort le 15 mai 1967 Ă  Greenwich Village New York, est un peintre et graveur amĂ©ricain. Exerçant essentiellement son art Ă  New York, oĂč il avait son atelier, il est considĂ©rĂ© comme l’un des reprĂ©sentants du rĂ©alisme amĂ©ricain, parce qu’il peignait la vie quotidienne des classes moyennes. Au dĂ©but de sa carriĂšre, il a reprĂ©sentĂ© des scĂšnes parisiennes avant de se consacrer aux paysages amĂ©ricains et de devenir un tĂ©moin attentif des mutations sociales aux États-Unis. Il produisit beaucoup d’huiles sur toile, mais travailla Ă©galement l'affiche, la gravure eau-forte et l'aquarelle. Une grande partie de l’Ɠuvre de Hopper exprime par contraste la nostalgie d’une AmĂ©rique passĂ©e, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne. Dans une ambiance mĂ©taphysique »[1], en un monde devenu autre oĂč la relation humaine est comme effacĂ©e, ses personnages sont le plus souvent esseulĂ©s et mĂ©lancoliques. Biographie Formation et voyages en Europe Edward Hopper naĂźt Ă  Nyack, ville de l'État de New York, au sein d’une famille modeste de commerçants qui vendent des articles de mercerie. Il reçoit une Ă©ducation baptiste[2] et frĂ©quente une Ă©cole privĂ©e, puis le lycĂ©e de sa ville natale. Il s’installe ensuite Ă  New York, oĂč il se forme au mĂ©tier d’illustrateur dans la New York School of Illustrating[3]. Il entre Ă  la New York School of Art en 1900[4]. Il y rencontre George Bellows, Guy PĂšne du Bois, Patrick Henry Bruce, Walter Pach, Rockwell Kent et Norman Raeben dont certains furent assimilĂ©s Ă  l’Ash Can School. Parmi ses professeurs, Robert Henri 1865-1929 lui enseigne Ă  reprĂ©senter des scĂšnes rĂ©alistes de la vie urbaine. Afin de complĂ©ter sa formation, Edward Hopper effectue trois sĂ©jours Ă  Paris, entre 1906 et 1910[5]. Il visite plusieurs pays d’Europe les Pays-Bas Amsterdam et Haarlem, le Royaume-Uni Londres, l’Espagne Madrid, TolĂšde, l’Allemagne Berlin, la Slovaquie Bratislava et la Belgique Bruxelles[6]. Il se familiarise avec les Ɠuvres des grands maĂźtres du Vieux Continent et produit une trentaine d’Ɠuvres[7], essentiellement Ă  Paris. C’est Ă©galement dans cette ville qu’il cĂŽtoie d’autres jeunes artistes amĂ©ricains et s’intĂ©resse Ă  la photographie avec EugĂšne Atget. Il tombe sous le charme de la culture française et restera francophile tout au long de sa vie revenu aux États-Unis, il continue de lire des ouvrages en français et d’écrire dans cette langue[8]. Il Ă©tait capable de rĂ©citer du Verlaine[9]. PremiĂšres expositions Washington Square North. C’est dans cette rue de New York qu’Edward Hopper amĂ©nagea son atelier. En 1908, Edward Hopper s’installe dĂ©finitivement Ă  New York oĂč il travaille comme dessinateur publicitaire puis comme illustrateur, un mĂ©tier qu’il n’apprĂ©cie pas[10]. À cette Ă©poque, il ne peint que rarement, la plupart du temps en Ă©tĂ©. Il participe Ă  plusieurs expositions collectives Ă  New York en 1908, Ă  l’Harmonie Club et, en 1912, au Mac Dowell Club. L’annĂ©e suivante, il vend sa premiĂšre Ɠuvre et s’établit dans un studio sur Washington Square dans le quartier de Greenwich Village[11]. En 1915, il demande Ă  son ami Martin Lewis de lui enseigner les techniques de l'estampe[12] ; il rĂ©alise ses premiĂšres eaux-fortes cette annĂ©e-lĂ  et se fait connaĂźtre par les critiques d’art dans une exposition au Mac Dowell Club. Mais c’est dans l’entre-deux-guerres qu’il commence Ă  ĂȘtre vraiment reconnu, avec sa premiĂšre exposition personnelle au Whitney Studio Club 1920[13]. En 1924, il se marie avec Josephine Verstille Nivison. SurnommĂ©e Jo » par son Ă©poux, elle a suivi comme lui les cours de Robert Henri et elle est devenue peintre. En 1933, le couple achĂšte une propriĂ©tĂ© au Cap Cod oĂč il construit une maison et installe un atelier[11]. Hopper fut malheureux avec elle ; Ă©pouse nerveuse, tempĂ©tueuse, terre Ă  terre, jalouse, elle fut son unique modĂšle au corps toujours froid Morning Sun, 1952[14]. ConsĂ©cration En 1925, Edward Hopper achĂšve sa cĂ©lĂšbre Maison au bord de la voie ferrĂ©e The House by the Railroad, qui est considĂ©rĂ©e comme l’un de ses meilleurs tableaux. L’Ɠuvre entre dans les collections du Museum of Modern Art dĂšs 1930, grĂące Ă  un don du millionnaire Stephen Clark[9]. La mĂȘme annĂ©e, le Whitney Museum of American Art acquiert le tableau TĂŽt un dimanche matin Early Sunday Morning pour une somme importante. L'annĂ©e 1933 est marquĂ©e par la premiĂšre rĂ©trospective de l’Ɠuvre de Hopper au Museum of Modern Art de New York. En 1939, le peintre fait partie du jury du Carnegie Institute, avant d’ĂȘtre Ă©lu membre de l'AcadĂ©mie amĂ©ricaine des arts et des lettres en 1945. En 1952, il expose Ă  la Biennale de Venise aux cĂŽtĂ©s de deux autres concitoyens. L’annĂ©e suivante, il reçoit le titre de Doctor of Fine Arts de l’Art Institute of Chicago. Hopper meurt le 15 mai 1967, dans son atelier prĂšs de Washington Square, Ă  New York. Sa femme, la peintre Josephine Nivison, qui meurt dix mois plus tard, lĂšgue les Ɠuvres de son mari au Whitney Museum of American Art avec les siennes propres lesquelles furent dĂ©truites ou perdues par le musĂ©e[15]. D’autres Ɠuvres importantes se trouvent au MoMA de New York et Ă  l’Art Institute of Chicago. ƒuvre CaractĂ©ristiques et Ă©volution d’un style Les premiers tableaux d’Edward Hopper reprĂ©sentent des vues de Paris, en particulier de la Seine et du Louvre Le Pont des Arts, 1907 ; AprĂšs-midi de juin, 1907 ; Le Louvre pendant un orage, 1909 ; Le Pavillon de Flore, 1909, etc.. Cette pĂ©riode parisienne, qui correspond aux sĂ©jours de l’artiste dans la capitale française 1906-1910, se poursuit alors qu’il est rentrĂ© dĂ©finitivement aux États-Unis Soir bleu, sa plus grande toile, 1914 ; caricatures parisiennes dans les annĂ©es 1920. Hopper est en effet marquĂ© par les paysages et la peinture du Vieux Continent au point qu’il dira plus tard Tout m’a paru atrocement cru et grossier Ă  mon retour [en AmĂ©rique]. Il m’a fallu des annĂ©es pour me remettre de l’Europe[16]. » Ce que les tableaux de la premiĂšre phase de Hopper Ă©bauchent et que ceux de la phase mĂ©diane dĂ©veloppent en diffĂ©rents complexes picturaux est poursuivi par ceux de sa maturitĂ©. Ceci vaut Ă©galement pour leur ordre narratif les scĂšnes de civilisation et les portraits humains renvoient constamment Ă  des espaces intermĂ©diaires qui ne peuvent ĂȘtre reproduits. Ils Ă©clairent le fait que les espaces picturaux de Hopper relatent des exclusions et des tensions et ils font que le silence exprimĂ© par beaucoup de situations picturales et de figurations humaines devient le mouvement mĂȘme des tableaux[17]. » À Paris, il visite les musĂ©es et les expositions ; il s’intĂ©resse aux impressionnistes par l’intermĂ©diaire de Patrick Henry Bruce mais aussi aux maĂźtres nĂ©erlandais Vermeer, Rembrandt lors de son voyage aux Pays-Bas, il est notamment trĂšs impressionnĂ© par La Ronde de nuit de Rembrandt[9]. Son sĂ©jour en France ne fait que confirmer son admiration pour Edgar Degas. Cependant, Hopper ne suit pas ses contemporains dans leurs expĂ©riences cubistes et prĂ©fĂšre l’idĂ©alisme des artistes rĂ©alistes Gustave Courbet, HonorĂ© Daumier, Jean-François Millet, dont l’influence est perceptible dans ses premiĂšres Ɠuvres. Par exemple, Le Pavillon de Flore 1909, Whitney Museum of American Art, New York, pose quelques principes que l’on pourra retrouver dans toute son Ɠuvre une composition basĂ©e sur quelques formes gĂ©omĂ©triques simples, de larges aplats de couleur, et l’utilisation d’élĂ©ments architecturaux dont les verticales, horizontales et diagonales fortes vont structurer le tableau. AprĂšs son retour en AmĂ©rique, Edward Hopper produit des eaux-fortes 1915-1923, des affiches, des gravures jusqu’en 1928 ainsi que des aquarelles, sous l’impulsion de sa femme. Il abandonne progressivement les thĂšmes parisiens pour se consacrer aux paysages amĂ©ricains et aux maisons de la Nouvelle-Angleterre. Dans les annĂ©es 1920, il affirme un style personnel en peignant des vues aux couleurs sombres, brunes et tranchĂ©es The City, 1927, FenĂȘtres, la nuit, 1928 ; TĂŽt un dimanche matin, 1930. Il s’éloigne ainsi de l’impressionnisme pour privilĂ©gier les grands Ă -plats de couleurs et les contrastes. Les portraits sont alors peu nombreux, Ă  part un autoportrait 1925-1930 et des croquis reprĂ©sentant sa femme Josephine, la prĂ©sence humaine est rĂ©duite Ă  nĂ©ant. Les figures humaines rĂ©apparaissent Ă  la fin des annĂ©es 1920 Chop Suey, 1929, Tables pour dames 1930 et Chambre d’hĂŽtel 1931 reprĂ©sentent des femmes. Les personnages se gĂ©nĂ©ralisent Ă  partir de 1938 pour devenir de vĂ©ritables acteurs des tableaux Compartiment C, voiture 293, 1938 ; Soir au cap Cod, 1939 ; Noctambules Nighthawks 1942, etc.. Dans les annĂ©es 1950-1965, le peintre donne aux individus davantage de profondeur psychologique[18] et les met en scĂšne dans leurs relations avec les autres Soir d’étĂ©, 1947 ; Route Ă  quatre voies, 1956. On assiste alors Ă  l’accentuation progressive de la frontiĂšre entre espace intĂ©rieur et espace extĂ©rieur, sĂ©parĂ©s par des lignes fortes. Enfin, les toiles reprĂ©sentant des piĂšces sont de plus en plus Ă©purĂ©es, vidĂ©es de tout mobilier dans Chambres au bord de la mer 1951, les meubles sont cachĂ©s par un mur. Dans Soleil du matin 1952, le seul objet de la chambre est le lit. Pourtant, c’est la pĂ©riode pendant laquelle Hopper rejette la peinture abstraite qui connaĂźt un succĂšs croissant en AmĂ©rique. Ses Ɠuvres apparaissent comme des reconstructions, recompositions de souvenirs ou bien des mises en scĂšne du peintre, plus qu’une reprĂ©sentation fidĂšle d’une rĂ©alitĂ©. Les effets fantastiques sont créés par la perspective dans Chambres au bord de la mer 1951, Ă  la maniĂšre de RenĂ© Magritte[19]. ThĂšmes rĂ©currents Paysages ruraux Edward Hopper choisit des paysages ruraux principalement situĂ©s dans le nord-est des États-Unis ses lieux de prĂ©dilection sont le Cap Cod, oĂč il a sa propriĂ©tĂ© d’étĂ©, et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale la Nouvelle-Angleterre dont il peint les phares Le Phare de Squam, 1912 ; Colline avec phare, 1927, Le Phare de Two Lights, 1929. Au cours de sa vie, l’artiste voyage au Canada 1923, Ă  travers les États-Unis 1925-1927, 1941 dans l’Ouest, au Mexique 1943, 1946, 1951, 1952, mais il reste attachĂ© aux paysages du littoral atlantique. Le spectateur est frappĂ© par l’absence d’ĂȘtres humains dans ces paysages qui sont comme dĂ©sertĂ©s, mais traversĂ©s par une route Route dans le Maine, 1914 ou une voie ferrĂ©e Passage Ă  niveau, 1922-1923 ; Coucher de soleil sur voie ferrĂ©e, 1929. Ces lignes Ă©voquent le voyage, le temps qui passe ou encore marquent une sĂ©paration entre civilisation et nature. Architecture Maison du cap Cod. Elle rappelle le Poste du garde-cĂŽte, une toile de 1927. Hopper Ă©tait passionnĂ© d’architecture[20] et rĂ©alisa de nombreux croquis de bĂątiments lorsqu’il Ă©tait Ă  Paris. Dans les annĂ©es 1920, il se fit connaĂźtre par ses aquarelles figurant de belles maisons mansardĂ©es du XIXe siĂšcle. Ces bĂątisses sont les symboles d’un passĂ© rĂ©volu, menacĂ©es ou encerclĂ©es par une nature effrayante. Dans d’autres cas, c’est la maison elle-mĂȘme qui semble effrayante en 1925, Hopper peint House by the Railroad, qui marque le dĂ©but de sa maturitĂ© artistique. C’est la premiĂšre d’une sĂ©rie de scĂšnes urbaines et rurales combinant lignes fines et larges, baignĂ©es d’une lumiĂšre crue et sans concession, dans laquelle les figures humaines, isolĂ©es, semblent ĂȘtre prises au piĂšge. Les toiles d’Edward Hopper prennent pour sujet les bĂątiments et les maisons Ă  diffĂ©rents moments de la journĂ©e, reprenant ainsi l’hĂ©ritage impressionniste ses moments prĂ©fĂ©rĂ©s sont le matin TĂŽt un dimanche matin, 1930 ; Soleil du matin, 1952 et le soir Soir au cap Cod, 1939 ; Coucher de soleil sur voie ferrĂ©e, 1929, lorsque les ombres s’allongent et soulignent les contrastes. Les scĂšnes nocturnes sont Ă©galement prĂ©sentes Noctambules, 1942 ; Chambre pour touristes, 1945 ; ConfĂ©rence nocturne, 1949. Paysages urbains Le Restaurant Ă  New York, 1922. Les paysages urbains qu’Edward Hopper affectionne sont ceux de New York, parce que c’est lĂ  qu’il a Ă©tudiĂ© et qu’il a son atelier Restaurant Ă  New York, 1922 ; Portiques Ă  Manhattan, 1928. Mais il figure aussi des villes moyennes ou petites Village amĂ©ricain, 1912 ; Bureau dans une petite ville, 1953. Ses tableaux illustrent toutes les fonctions de la ville moderne lieu de passage hĂŽtel, voies ferrĂ©es, rues, de loisirs Restaurant Ă  New York, 1922 ; The Circle Theater, 1936 ; CinĂ©ma Ă  New York, 1939, de travail ConfĂ©rence nocturne, 1949, de commerce Pharmacie, 1927 ou de rencontre Chop Suey, 1929 ; Noctambules, 1942. Ces Ɠuvres tĂ©moignent d’une AmĂ©rique moderne Ă  partir des annĂ©es 1930 et d’une Ă©conomie tertiaire aucun de ses tableaux ne prend les usines comme sujet. Hopper se rapproche d’un de ses contemporains amĂ©ricains, Norman Rockwell. Mais, tandis que Rockwell glorifie l’imagerie des petites villes amĂ©ricaines, Hopper y dĂ©peint la mĂȘme solitude que dans ses scĂšnes urbaines. Le peintre de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Les Ɠuvres d’Edward Hopper sont le reflet de la vie quotidienne des AmĂ©ricains, l’american way of life, qui transparaĂźt dans des dĂ©tails rĂ©alistes enseignes publicitaires Chop Suey, 1929, mobilier urbain bouche Ă  incendie dans TĂŽt un dimanche matin, 1930. Les stations service, motels, voies ferrĂ©es, rues dĂ©sertes recrĂ©ent une ambiance typique amĂ©ricaine. Dans Noctambules 1942, Art Institute of Chicago, son Ɠuvre la plus connue, des clients esseulĂ©s sont assis au comptoir d’un diner dont les nĂ©ons contrastent brutalement avec les tĂ©nĂšbres environnantes. Les toiles d’Hopper tĂ©moignent d’une sociĂ©tĂ© en pleine mutation elles dĂ©peignent essentiellement le cadre de vie et l’existence des classes moyennes, en plein essor dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle. Essence 1940 et Motel Ă  l’Ouest 1957 montrent subtilement la naissance d’une sociĂ©tĂ© de l’automobile. Les routes, les voies ferrĂ©es et les ponts sont d’autres signes de la modernitĂ©, du voyage et de la maĂźtrise du territoire amĂ©ricain. La ferme abandonnĂ©e sur Grange de Cobb, South Truro, 1930-1933, offre une vision des effets de la Grande DĂ©pression. Hopper nous montre la solitude dans les grandes villes et des personnages qui semblent regretter une certaine AmĂ©rique qui est en train de disparaĂźtre. Certaines Ɠuvres Ă©voquent indirectement la libĂ©ration de la femme, en cours depuis la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale Chop Suey 1929 montre des femmes exagĂ©rĂ©ment fardĂ©es. Les robes deviennent courtes, les toilettes lĂ©gĂšres Matin en Caroline du Sud, 1955 ; ÉtĂ©, 1943. La femme s’émancipe mais Hopper la reprĂ©sente souvent esseulĂ©e, encore fragile Une femme au soleil, 1961. Hopper traite Ă©galement le sujet du nu fĂ©minin Eleven AM, 1926 ; Une femme au soleil, 1961 et de l’érotisme Midi, 1949 ou du voyeurisme FenĂȘtres la nuit, 1928 ; Matin dans une grande ville, 1944 ; Soleil du matin, 1952. Avec Second Story Sunlight, 1960, huile sur toile, 102,1 × 127,3 cm, Whitney Museum of American Art, New York il reprĂ©sente la lumiĂšre du matin sur des façades peintes en blanc » et met en scĂšne deux figures fĂ©minines, l’une aux cheveux blancs, gothique » et ĂągĂ©e, l’autre surnommĂ©e Toots » – poupĂ©e – qui, selon les propres termes de Hopper, n’est pas un mauvais cheval », simplement un agneau dĂ©guisĂ© en loup », ou encore est alerte mais pas tumultueuse »[21]. Les rapports homme/femme sont enfin reprĂ©sentĂ©s dans Hall d’hĂŽtel 1943, un couple ĂągĂ© se retrouve, alors qu’une jeune fille est en train de lire sur la droite. Dans HĂŽtel prĂšs d’une voie ferrĂ©e 1952, l’homme regarde par la fenĂȘtre en fumant une cigarette, alors que sa femme lit sans lui prĂȘter attention. Dans Soir au cap Cod 1939, c’est un jeune couple qui discute dans une loggia. Dans Soleil dans une cafĂ©tĂ©ria, un homme regarde une jeune fille et s’apprĂȘte sĂ»rement Ă  l’aborder. Enfin, sur Route Ă  quatre voies 1956, la femme semble disputer son mari qui reste impassible. Le peintre de la solitude, de l’aliĂ©nation et de la mĂ©lancolie Hopper figure des personnages anonymes et archĂ©typaux, dont le visage ne trahit aucune Ă©motion, comme si le dĂ©cor ou la situation le faisaient pour eux. Il a cultivĂ© dans son Ɠuvre une observation voyeuriste des personnages. Le peintre met en contraste les couleurs chaudes de sa palette avec les sentiments dĂ©gagĂ©s par ses protagonistes froids, impermĂ©ables, distants.[22] Pourtant, de ses toiles se dĂ©gagent diverses impressions le silence, la tension, l’exclusion, la mĂ©lancolie
 Peut-ĂȘtre la consĂ©quence de sa surditĂ©[23]. Mais ce traitement du silence peut aussi s'expliquer par une volontĂ© chez l'artiste de reprĂ©senter ce qui ne peut pas ĂȘtre exprimĂ© "Si vous pouviez le dire avec des mots, il n'y aurait aucune raison de le peindre" Edward Hopper. La solitude des personnages serait ainsi une façon de se concentrer sur leur intĂ©rioritĂ© et non sur ce qu'ils montrent Ă  la sociĂ©tĂ©. Des rues dĂ©sertes, des piĂšces aux dimensions exagĂ©rĂ©es mettent en valeur les personnages et suggĂšrent un effet d’aliĂ©nation. La lecture est dessinĂ©e comme dĂ©rivatif Ă  leur solitude Chambre d’hĂŽtel 1931 ou Compartiment C, voiture 293 1938 n’en sont que quelques exemples[25]. Ces personnages de Hopper semblent aussi en attente dans ÉtĂ© 1943, une jeune fille se tient debout sur le pas d’une porte, la main contre une colonne. Elle semble attendre que quelqu’un vienne la chercher. La scĂšne est immobile, le seul mouvement est rendu par l’air qui fait gonfler les rideaux au rez-de-chaussĂ©e de l’immeuble. La frontiĂšre entre espace intĂ©rieur et espace extĂ©rieur est matĂ©rialisĂ©e par une fenĂȘtre, une porte ou un contraste de lumiĂšre. Dans Chambre pour touristes 1945, les piĂšces Ă©clairĂ©es de la maison s’opposent Ă  l’extĂ©rieur sombre. L’entrĂ©e de l’air ou de la lumiĂšre Ă  l’intĂ©rieur d’une piĂšce symbolise une introspection[26]. Inspiration La peinture d’Edward Hopper puise son inspiration dans les Ɠuvres du XVIIe siĂšcle VĂ©lasquez, Rembrandt, Vermeer, mais aussi parmi les maĂźtres du XIXe siĂšcle Goya, Daumier et Manet. L’artiste amĂ©ricain apprĂ©cie tout particuliĂšrement le travail d’Edgar Degas, notamment dans le rendu de l’espace et l’usage de lignes obliques dans la composition[27]. Hopper s’intĂ©resse Ă©galement aux poĂšmes de Ralph Waldo Emerson[28] ainsi qu’aux thĂ©ories de Carl Gustav Jung et de Sigmund Freud[29]. Ses peintures ont souvent Ă©tĂ© comparĂ©es aux piĂšces rĂ©alistes d’Henrik Ibsen 1828-1906[3]. Pour Noctambules 1942, oĂč, derriĂšre la baie vitrĂ©e d'un bar de nuit, deux hommes et une femme sont assis au comptoir, chacun absorbĂ© dans ses pensĂ©es, Hopper dit s’ĂȘtre inspirĂ© d’une nouvelle d’Hemingway, Les Tueurs[30]. Hopper aimait aller au cinĂ©ma et le septiĂšme art exerça une certaine influence sur son Ɠuvre[31]. Sa peinture possĂšde en outre un caractĂšre Ă©minemment photographique[30] ». Les vues en hauteur Bureau dans une petite ville, 1953, en plongĂ©e Village amĂ©ricain, 1912 ; La Ville, 1927 ou en contre-plongĂ©e Maison au bord de la voie ferrĂ©e, 1925 ; Deux ComĂ©diens, 1965 en tĂ©moignent, de mĂȘme que les cadrages, les effets d’éclairage et la mise en scĂšne de ses tableaux. Prix 1919 premier prix du concours national de l’United States Shipping Board Emergency Fleet pour une affiche[6] 1923 Logen Prize par la Chicago Society of Etchers 1955 mĂ©daille d’or pour la peinture du National Institute of Arts and Letters 1960 distinction de l’Art in America Influence d'Edward Hopper CinĂ©ma et photographie Les toiles d’Edward Hopper ont Ă©tĂ© une source d’inspiration pour les cinĂ©astes Alfred Hitchcock a utilisĂ© La Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e 1925 comme modĂšle pour la demeure de Psychose 1960[20], l'Ă©difice plongĂ© dans l'ombre dĂ©gageant un sentiment de mystĂšre. La scĂšne du tableau FenĂȘtres la nuit 1928, montrant la façade d'un appartement oĂč l'on aperçoit une femme en petite tenue, Ă©voque FenĂȘtre sur cour 1954 et Pas de printemps pour Marnie 1964, Bureau la nuit 1940, oĂč l'on voit une secrĂ©taire classant ses dossiers prĂšs de son patron qui lit son journal sans regards ni paroles Ă©changĂ©es — sur le thĂšme de l'incommunicabilitĂ©. D’autres rĂ©alisateurs de films ont rendu hommage aux toiles d'Hopper George Stevens GĂ©ant, 1956, Terrence Malick, Sam Mendes, Wim Wenders Paris, Texas, 1984 ; Lisbon Story, 1994 ; La Fin de la violence, 1997 ; Don't Come Knocking, 2005, Tim Burton Sleepy Hollow, 1999, Alan Rudolph Choose me, 1984, Peter Greenaway Le Cuisinier
, 1989, Warren Beatty Dick Tracy, 1990, les frĂšres Coen Barton Fink, 1991 ou Woody Allen Accords et DĂ©saccords, 1999[32], Dario Argento Les Frissons de l'angoisse, 1975. David Lynch ne cache pas que ses peintres prĂ©fĂ©rĂ©s sont Pollock, Bacon et Hopper[31] et Wim Wenders a dit qu' on a toujours l'impression chez Hopper que quelque chose de terrible vient de se passer ou va se passer. » L'Ɠuvre de Hopper a Ă©galement intĂ©ressĂ© certains photographes. La NĂ©erlandaise Laetitia Molenaar a par exemple reproduit les tableaux d'Edward Hopper en photographies[33]. LittĂ©rature Le poĂšte Claude Esteban publie en 1991 Soleil dans une piĂšce vide[34], suite de rĂ©cits inspirĂ©s de tableaux d'Edward Hopper ; l'auteur lui-mĂȘme les a qualifiĂ©s de scĂ©nographies d'Edward Hopper ». Le livre reçoit le prix France Culture. Sur dix de ces rĂ©cits, la compositrice Graciane Finzi compose en 2013 ScĂ©nographies d’Edward Hopper sur un texte de Claude Esteban, pour 12 cordes et rĂ©citant ; l'Ɠuvre est créée le 15 avril 2015 Ă  la Philharmonie de Paris avec Aurore Ugolin en rĂ©citante et le Paris Mozart Orchestra dirigĂ© par Claire Gibault ; elle est enregistrĂ©e en 2016 pour le label Sony par Natalie Dessay et le mĂȘme orchestre sous la mĂȘme direction. L'Ă©crivain Marc Mauguin, dans un recueil de nouvelles, Les Attentifs 2017, inaugure la collection Les Passe-Murailles » chez Robert Laffont. Il donne la parole Ă  des personnages de douze tableaux de Hopper, imaginant le hors champ temporel de chaque scĂšne. ƒuvres d’Edward Hopper Principaux tableaux huiles sur toile Titre français Titre anglais Date Lieu de conservation ThĂšmes Photos Le Peintre et son modĂšle Painter and Model 1902-1904 Whitney Museum of American Art, NewYork peintre, femme, nu, tableau [1] Pont Ă  Paris Bridge in Paris 1906 Whitney Museum of American Art Paris, pont [2] Le Pont des Arts 1907 Whitney Museum of American Art Seine, pont, Louvre [3] AprĂšs-midi de juin 1907 Whitney Museum of American Art Louvre, Seine, pont [4] Les Lavoirs Ă  Pont Royal 1907 Whitney Museum of American Art Seine, lavoir, pont [5] Le Louvre, embarcadĂšre Louvre and Boat Landing 1907 Whitney Museum of American Art Louvre, Seine, embarcadĂšre [6] Le Train aĂ©rien The El Station 1908 Whitney Museum of American Art station, voie ferrĂ©e [7] IntĂ©rieur en Ă©tĂ© Summer Interior 1909 Whitney Museum of American Art femme, chambre, lit, nu [8] Le Louvre pendant un orage The Louvre in aThunderstorm 1909 Whitney Museum of American Art Louvre, Seine, pont, bateaux [9] Le Pont Royal 1909 Whitney Museum of American Art Louvre, Seine, pont [10] Le Quai des Grands Augustins 1909 Whitney Museum of American Art pont, rue, immeuble [11] Le Pavillon de Flore 1909 Whitney Museum of American Art Louvre, Seine [12] Le Bistro The Wine Shop 1909 Whitney Museum of American Art bistro, pont, couple [13] Village amĂ©ricain American Village 1912 Whitney Museum of American Art rue, maison, voitures [14] Le Phare de Squam Squam Light 1912 phare, maisons, barques [15] Queensborough Bridge Queensborough Bridge 1913 Whitney Museum of American Art New York, pont [16] Soir bleu 1914 Whitney Museum of American Art clown, couple, femme, cigarettes Route dans le Maine Road in Maine 1914 Whitney Museum of American Art Maine, nature, route [17] Blackhead, Monhegan 1916-1919 Whitney Museum of American Art Maine, paysage, mer [18] L’Escalier Stairways 1919 Whitney Museum of American Art escalier, porte, bois [19] Jeune fille Ă  la machine Ă  coudre Girl at Sewing Machine 1921 MusĂ©e Thyssen-Bornemisza, Madrid femme [20] Restaurant Ă  New York The New York Restaurant 1922 Muskegon Art MuseumMichigan restaurant, couple, femme Passage Ă  niveau Railroad Crossing 1922-1923 Whitney Museum of American Art voie ferrĂ©e, route, maison, bois [21] Appartements Appartment Houses 1923 Maison au bord de la voie ferrĂ©e House by the Railroad 1925 Museum of Modern Art voie ferrĂ©e, maison [22] Autoportrait Self-Portrait 1925-1930 Whitney Museum of American Art autoportrait [23] 11h du matin Eleven 1926 Dimanche Sunday 1926 Collection PhillipsWashington homme, rue, immeubles [24] Pharmacie Drug Store 1927 Museum of Fine Arts, Boston Pharmacie, nuit, rue [25] Colline avec phare Lighthouse Hill 1927 Dallas Museum of Art phare, maison, colline [26] Poste du garde-cĂŽte Coast Guard Station 1927 Montclair Art Museum maison [27] Automate Automat 1927 Des Moines Art Center femme, cafĂ©, fenĂȘtre, nuit, fruit, radiateur [28] La Ville The City 1927 University of Arizona Museum of Art ville, rues, immeubles [29] FenĂȘtres la nuit Night Windows 1928 Museum of Modern Art nuit, fenĂȘtre, femme, immeuble [30] Portiques Ă  Manhattan Manhattan Bridge Loop 1928 Addison Gallery ofAmerican Art New York, voie ferrĂ©e, rĂ©verbĂšre [31] Coucher de soleil sur voie ferrĂ©e Railroad Sunset 1929 Whitney Museum of American Art voie ferrĂ©e, paysage, crĂ©puscule [32] Le Phare Ă  Two Lights The Lighthouse at Two Lights 1929 Metropolitan Museum of Art phare, maison [33] Chop Suey Chop Suey 1929 Collection particuliĂšre cafĂ©, femmes, couple, fenĂȘtres, enseigne [34] TĂŽt un dimanche matin Early Sunday Morning 1930 Whitney Museum of American Art rue, immeubles, mobilier urbain [35] Tables pour dames Tables for Ladies 1930 Metropolitan Museum of Art restaurant, femmes, couple, fruits [36] Corn Hill Truro, Cape Cod 1930 McNay Art Institute, San Antonio maisons, collines [37] Grange de Cobb, South Truro Cobb's Barns, South Truro 1930-1933 Whitney Museum of American Art grange, paysage, collines [38] New York, New Havenet Hartford New York, New Havenand Hartford 1931 MusĂ©e d'art d'Indianapolis voie ferrĂ©e, maisons, arbres [39] Chambre d’hĂŽtel Hotel Room 1931 Fondation Thyssen-Bornemisza hĂŽtel, chambre, lit,femme, lecture [40] Maison DauphinĂ©e DauphinĂ©e House 1932 ACA Galeries voie ferrĂ©e, maison [41] Chambre Ă  New York Room in New York 1932 Sheldon Museum of Art and Sculpture Garden hĂŽtel, couple, lecture [42] Macomb’s Dam Bridge 1935 Brooklyn Museum pont, riviĂšre, ville, immeubles [43] The Circle Theater 1936 Collection particuliĂšre théùtre, rue, immeublemobilier urbain [44] AprĂšs-midi au cap Cod Cape Cod Afternoon 1936 Museum of Art, Carnegie Institute Cap Cod, maisons [45] Compartiment C, voiture 293 Compartiment C, Car 293 1938 Collection IBM Corporation train, femme, lecture, pont [46] CinĂ©ma Ă  New York New York Movie 1939 Museum of Modern Art New York, cinĂ©ma, femme, escalier [47] Soir au cap Cod Cape Cod Evening 1939 National Gallery of Art, Washington Cap Cod, couple, chien, maison, bois [48] La Houle Ground Swell 1939 Corcoran Gallery of Art bateau, mer, houle, femme, hommes [49] Essence Gas 1940 Museum of Modern Art station, homme, bois, route [50] La Nuit au bureau Office at Night 1940 Walker Art Center Minneapolis bureau, femme, homme, fenĂȘtre [51] Show fĂ©minin Girlie Show 1941 femme, nue, scĂšne [52] Noctambules Nighthawks 1942 Art Institute of Chicago bar, femme, hommes, nuit, rue [53] L’Aube, Pennsylvania Dawn in Pennsylvania Terra Museum ofAmerican Art voie ferrĂ©e, train, immeubles [54] Hall d’hĂŽtel Hotel Lobby 1943 MusĂ©e d'art d'Indianapolis hĂŽtel, couple, femme, lecture [55] ÉtĂ© Summer 1943 Delaware Art Museum femme, immeuble, fenĂȘtres [56] Solitude Solitude 1944 Collection privĂ©e maison, bois, route [57] Matin dans une grande ville Morning in a City 1944 Williams College Museum of Art femme, nu, chambre, lit, fenĂȘtre, ville [58] Chambre pour touristes Rooms for Tourists 1945 Yale University Art Gallery maison, nuit [59] La Ville au mois d'aoĂ»t August in the City 1945 Norton Museum of Art West Palm Beach maison, bois [60] Soir d'Ă©tĂ© Summer Evening 1947 Collection privĂ©e couple, nuit, maison [61] Ville miniĂšre de Pennsylvanie Pennsylvania Coal Town 1947 Butler Institute ofAmerican Art, Youngstown OH. maison, escalier, homme [62] Sept heures du matin Seven AM 1948 Whitney Museum of American Art matin, bois, maison [63] Midi Noon 1949 Dayton Art Institute maison, femme [64] ConfĂ©rence nocturne Conference at Night 1949 Wichita Art Museum femme, hommes, fenĂȘtre, nuit [65] Matin au cap Cod Cape Cod Morning 1950 National Museum of American Art Cap Cod, femme, maison, bois [66] Portrait d'OrlĂ©ans Portrait of Orleans 1950 MusĂ©e des beaux-arts de San Francisco village, rue, maison, station [67] Chambres au bord de la mer Rooms by the Sea 1951 Yale University Art Gallery chambres, mer, porte [68] Soleil du matin Morning Sun 1952 Columbus Museum of Art femme, chambre, lit, fenĂȘtre, ville [69] HĂŽtel prĂšs d’unevoie ferrĂ©e Hotel by a Railroad 1952 Hirshhorn Museum and Sculpture Garden chambre, couple, fenĂȘtre,ville, lecture [70] Vue sur la mer Sea Watchers 1952 Collection privĂ©e couple, mer, maison, vent [71] Bureau dans unepetite ville Office in a Small City 1953 Metropolitan Museum of Art bureau, homme, fenĂȘtre, immeubles [72] Matin en Caroline du Sud South Carolina Morning 1955 Whitney Museum of American Art femme, maison [73] FenĂȘtre d’hĂŽtel Hotel Window 1956 Collection The Forbes Magazine hĂŽtel, fenĂȘtre, femme, ville [74] Route Ă  quatre voies Four Lane Road 1956 Collection privĂ©e couple, station, route, bois, fauteuil [75] Motel Ă  l’Ouest Western Motel 1957 Yale University Art Gallery hĂŽtel, voiture, paysage, femme [76] Soleil dans une cafĂ©teria Sunlight in a Cafeteria 1958 Yale University Art Gallery cafĂ©, femme, homme, fenĂȘtre, rue [77] Excursion into Philosophy 1959 Collection privĂ©e couple, chambrefenĂȘtre, livre [78] DeuxiĂšme Ă©tage dansla lumiĂšre du soleil Second Story Sunlight 1960 Whitney Museum of American Art couple, lecture, maison, bois [79] Gens au soleil People in the Sun 1960 National Museum of American Art Washington paysage, lecture, hommes, femmes, route, soleil [80] Une femme au soleil A Woman in the Sun 1961 Whitney Museum of American Art femme, nu, fenĂȘtre, lit, paysage [81] Bureau Ă  New York New York Office 1962 Montgomery Museum of Fine Arts New York, bureau, femme, fenĂȘtre [82] Pause Intermission 1963 Collection privĂ©e femme, fauteuil [83] Soleil dans une chambre vide Sun in an Empty Room 1963 Collection privĂ©e chambre, fenĂȘtre, bois [84] Voiture-salon[35] Chair Car 1965 Collection privĂ©e femme, lecture [85] Deux ComĂ©diens Two Comedians 1965 Collection privĂ©e couple, costume, théùtre [86] Principales estampes Sous rĂ©serve d'actualisation[36] Cliquez sur une image pour l'agrandir, ou survolez-la pour afficher sa lĂ©gende. Diverses estampes Sans titre Standing Female Figure, vers 1900, encre noire et graphite sur papier, 57,3 × 36,4 cm, Brooklyn Museum. Male Nude, vers 1903/1904, graphite et fusain sur papier crĂšme moyennement Ă©pais, modĂ©rĂ©ment texturĂ©, 61 × 24,4 cm, Brooklyn Museum. Illustration Vivre selon votre systĂšme d'emploi, 1913, source The Magazine of Business July 1913[37], p. 18–25. MĂšre de artiste Edward Hopper, Elizabeth Griffith Smith Hopper, 3 avril 1854-19 mars 1935, 80 ans, 1er janvier 1913[38]. Gravure d'un couple dans un train, 1918, source Edward Hopper's New York. San Francisco Chameleon Books, Inc. Gravure "Night Shadows" d'Edward Hopper, Ă  la page 23 du Shadowland, octobre 1922[39]. Expositions sĂ©lection Sauf prĂ©cision contraire, elles ont lieu dans la ville de New York. 1908 exposition collective Ă  l’Harmonie Club 1912 exposition collective au Mac Dowell Club 1915 exposition collective au Mac Dowell Club 1920 premiĂšre exposition individuelle d’huiles sur toile de Paris au Whitney Studio Club 1922 caricatures au Studio Club 1924 ensemble des aquarelles Ă  la Frank K. Rehn Gallery 1926 aquarelles au Boston Art Club Boston 1927 huiles sur toile, aquarelles et affiches Ă  la Rehn Gallery 1928 aquarelles au Morgan Memorial Ă  Hatford dans le Connecticut 1929 Frank K. M. Rehn Gallery 1933 premiĂšre rĂ©trospective au Museum of Modern Art 1934 Arts Club de Chicago 1950 rĂ©trospective au Whitney Museum of American Art, prĂ©sentĂ©e ensuite au musĂ©e des beaux-arts de Boston et au Detroit Institute of Arts 1959 exposition Ă  la Currier Gallery of Art, Manchester New Hampshire, reprise par la Rhode Island School of Design Providence 1964 rĂ©trospective au Whitney Museum of American Art, prĂ©sentĂ©e ensuite Ă  l’Institut d'art de Chicago Posthumes en cours 1989 Marseille musĂ©e Cantini 2004 prĂ©sentation d'un choix de tableaux de Hopper en Europe, notamment Ă  Cologne et Ă  la Tate Modern[40] de Londres. En parallĂšle Ă  cette exposition, le musĂ©e d’art amĂ©ricain de Giverny organise une exposition regroupant des tableaux de sa premiĂšre pĂ©riode[41]. 2007 6 mai - 19 aoĂ»t Ɠuvres de la pĂ©riode 1925-1950 au musĂ©e des beaux-arts de Boston 50 peintures Ă  l'huile, 30 aquarelles et 12 gravures sont prĂ©sentĂ©es au public[42] 2010 rĂ©trospective Ă  la fondation de l'Hermitage, Lausanne 160 tableaux[43] 2012 12 juin - 16 septembre rĂ©trospective au musĂ©e Thyssen-Bornemisza de Madrid 2012–2013 10 octobre 2012 - 3 fĂ©vrier 2013 Grand Palais Ă  Paris PrĂ©vue du 26 janvier au 17 mai 2020, interrompue du fait de la crise sanitaire de la covid-19, rouverte le 11 mai 2020 et prolongĂ©e jusqu'au 26 juillet 2020, Fondation Beyeler, Riehen, prĂšs de BĂąle. L'exposition Ă  la Fondation Beyeler se concentre sur les reprĂ©sentations emblĂ©matiques de Hopper de l'immensitĂ© du paysage amĂ©ricain et urbain[44]. Notes et rĂ©fĂ©rences en Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© Edward Hopper » voir la liste des auteurs. ↑ Dossier de presse de l'exposition Visages, 21 fĂ©vrier-22 juin 2014, Centre de la Vieille CharitĂ©, Marseille », sur consultĂ© le 29 janvier 2018. ↑ Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 33. ↑ a et b en Edward Hopper 1882-1967 », The Artchive consultĂ© le 6 juillet 2007. ↑ Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 32. ↑ Premier sĂ©jour octobre 1906 / aoĂ»t 1907 ; deuxiĂšme sĂ©jour mars juillet 1909 ; troisiĂšme sĂ©jour quelques semaines en 1910. ↑ a et b Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 117. ↑ Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 16. ↑ Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 31. ↑ a b et c en Edward Hopper 1882-1967 », The Artchive consultĂ© le 6 juillet 2007. ↑ Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 50. ↑ a et b R. G. Renner, Edward Hopper, 2001, p. 10. ↑ en Biographie de Martin Lewis », sur consultĂ© le 1er mars 2021. ↑ Pour les autres expositions de sa carriĂšre, voir la liste figurant plus bas. ↑ Le Figaro du 14 octobre 2012, La voix intĂ©rieure de Hopper ». ↑ Article de Beaux-Arts Magazine ↑ [America] seemed awfully crude and raw when I got back. It took me ten years to get over Europe ; citĂ© dans Brian O’Doherty, American Masters The Voice and the Myth, New York, Random House, 1973, ↑ Hopper, Renner, page 85, Cologne, Taschen, 2000. ↑ R. G. Renner, Edward Hopper, 2001, p. 15. ↑ R. G. Renner, Edward Hopper, 2001, p. 60. ↑ a et b D. Royot, Bourget, Martin, Histoire de la culture amĂ©ricaine, 1993, p. 413. ↑ Edward Hopper lumiĂšre et obscuritĂ©, de Gerry Souter. ↑ Edward Hopper en 2 minutes », sur Beaux Arts consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2020. ↑ du 05/11/2012, Edward Hopper, peintre inspirĂ© par sa surditĂ© ». ↑ Le chanteur français Hubert-FĂ©lix ThiĂ©faine Ă©crit une chanson portant le titre Compartiment C, voiture 293 album SupplĂ©ments de mensonge, 2011 en hommage au peintre, le texte essayant d'imaginer pourquoi cette femme est seule dans ce wagon de train. ↑ R. G. Renner, Edward Hopper, 2001, p. 8-9. ↑ R. G. Renner, Edward Hopper, 2001, p. 41. ↑ R. G. Renner, Edward Hopper, 2001, p. 28. ↑ Collectif, Edward Hopper, 1989, p. 62. ↑ a et b Collectif, L’Art des États-Unis, traduit de l’anglais par Christiane Thiollier, Ă©ditions Citadelles et Mazenod, Paris, 1992 ISBN 2-85088-060-4, p. 250. ↑ a et b fr Edward Hopper 1882-1967 », CinĂ©-club de Caen consultĂ© le 6 juillet 2007. ↑ Cf. blog La BoĂźte Ă  Image, Edward et Woody », 9 oct. 2006. ↑ Carole Boinet, Les tableaux d’Edward Hopper reproduits en photos par Laetitia Molenaar », Les Inrockuptibles,‎ 11 janvier 2013 lire en ligne. ↑ Éd. Flammarion, rééd. Farrago. ↑ Chair Car 1965 fut vendu aux enchĂšres en 2005, pour 10,865 millions d'euros. ↑ Les 100 tableaux les plus cĂ©lĂšbres d'Edward Hopper. ↑ The Magazine of Business. ↑ Elizabeth Griffith Smith Hopper. ↑ Shadowland septembre 1922-fĂ©vrier 1923. ↑ L’exposition obtient le 2e record d’affluence de l’histoire de ce musĂ©e, avec 420 000 visiteurs en trois mois. ↑ Sous le titre Les annĂ©es parisiennes 1906-1910 », l'exposition prĂ©sente des toiles qui, bien que pouvant s’apparenter Ă  des Ɠuvres de jeunesse, montrent dĂ©jĂ  la maĂźtrise de la lumiĂšre qui sera la marque de fabrique de Hopper dans ses meilleures toiles. ↑ en Edward Hopper », musĂ©e des beaux-arts de Boston consultĂ© le 5 juillet 2007. ↑ Voir sur le site de la fondation.. ↑ Fondation BEYELER. Annexes Bibliographie document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article. Daniel Royot, Jean-Loup Bourget et Jean-Pierre Martin, Histoire de la culture amĂ©ricaine, Paris, PUF, 1993, 1re Ă©d. ISBN 2130454895. . de Rolf GĂŒnter Renner, Edward Hopper, Cologne, Taschen, 2001 ISBN 3822814377. . VV. AA., Edward Hopper, Paris, Adam Biro ISBN 2876600498. . En français Gail Levin trad. Marie-HĂ©lĂšne AgĂŒeros, Edward Hopper, Paris, Flammarion, 1985, 98 p. ISBN 2-08-012041-7 Heinz Liexbrock, Edward Hopper. Quarante Chefs-d’Ɠuvre, Munich, Schirmer/Mosel, 1988 Laurence Debecque-Michel, Hopper les chefs-d’Ɠuvre, Paris, Hazan, 1992, 144 p. ISBN 2-85025-291-3 Jean-Paul Hameury, Edward Hopper, Paris, Ă©ditions Folle Avoine, 1992 Ivo Kranzfelder trad. Annie Berthold, Hopper 1882- 1967 Vision de la rĂ©alitĂ©, Cologne, Benedikt Taschen, 1995, 200 p. ISBN 3-8228-9270-X Martin Melkonian, Edward Hopper luttant contre la cĂ©citĂ©, Paris, Ă©ditions d'Ă©carts, 2005 Carter E. Foster dir., Edward Hopper, Milan, Skira - Fondation de l'Hermitage - Lausanne, 2010, 278 p. ISBN 978-88-572-0284-6 Avis Berman trad. Laurent Laget, Edward Hopper Ă  New York, Ă©ditions Soline, septembre 2012 ISBN 978-2876775206 Deborah Lyons, Brian O’Doherty, Edward Hopper De l'Ɠuvre au croquis, Ă©ditions Prisma, octobre 2012 ISBN 978-2-8104-0251-9 Éric Darragon, Richard R. Brettell, Edward Hopper. Les annĂ©es parisiennes 1906-1910, Paris, Le Passage ISBN 2847420517 Jean Foubert, Edward Hopper, David Lynch mises en perspectives » in colloque Vous avez dit Hopper ? » organisĂ© par Jean-Loup Bourget ENS et Elizabeth Glassman TFA, MAAG Karin MĂŒller, Lever de rideau sur Edward Hopper, Ă©ditions GuĂ©na-Barley, 2012 ISBN 9782919058044 Philippe Besson, L'ArriĂšre-saison, Paris, Julliard, 2002, rééd. Pocket no 12029. Sur le tableau Nighthawks Rosalind Ormiston, Edward Hopper - Les 100 plus beaux chefs-d'oeuvre, Larousse, coll. Albums Art », 2012, 144 p. ISBN 978-2035876355 Karine Muller, Edward Hopper Exprimer une pensĂ©e par la peinture, Michel de Maule, coll. biographe », 2015, 76 p. ISBN 978-2876235595 Thierry Grillet, Edward Hopper, Place des Victoires, 2018, 190 p. ISBN 978-2809915532 DVD Didier Ottinger et Jean-Pierre Devillers, La Toile Blanche d'Edward Hopper, Arte Ă©ditions, coll. Français Dolby Digital », 2012, 130 minutes ASIN B008808YFW Stephanie Cumming Acteur, Christoph Bach Acteur et Gustav Deutsch RĂ©alisateur, Shirley Un Voyage dans la Peinture d'Edward Hopper, KMBO, coll. Français Dolby Digital », 2015, 92 minutes ASIN B00Q7DWXLS Shirley Un Voyage dans la Peinture d'Edward Hopper [Blu-Ray], 2015 ASIN B00Q7DWVV0 Documentaire Catherine Aventurier, Edward et Jo Hopper, un si violent silence, France 4, 2021. LittĂ©rature jeunesse Davide Cali et Ronan Badel, Pont des Arts - la chanson perdue de Lola Pearl Hopper, Elan Vert, coll. Pont des arts - Les carnets 9 - 12 ans », 2018, 64 p. ISBN 978-2844555335 – Une enquĂȘte illustrĂ©e par 12 tableaux de Edward Hopper. En anglais Avis Berman, Edward Hopper's New York, Pomegranate Communications, 2005 ISBN 0764931547 Edward Hopper, Deborah Lyons, Brian O’Doherty, Edward Hopper A Journal of His Work, W. W. Norton & Company, 1997 ISBN 0393313301 Gail Levin, Edward Hopper The Art and the Artist, W. W. Norton & Company, 1996 ISBN 0393315770 Gail Levin, Edward Hopper An Intimate Biography, Rizzoli, Upd Exp edition, 2007 ISBN 0847829308 Edward Lucie-Smith, Lives of the Great 20th-Century Artists, Thames & Hudson, 1999 ISBN 0500237395 Virginia M. Mecklenburg, Edward Hopper The Watercolors, W. W. Norton & Company, 1999 ISBN 0393048497 Gerry Souter, Edward Hopper, Parkstone, 2007 ISBN 9781859954485 Carol Troyen, Judith Barter, Elliot Davis, Edward Hopper, Boston, Museum of Fine Arts Publications, 2007 ISBN 0878467122 Walter Wells, Silent Theater The Art of Edward Hopper, Phaidon Press, 2007 ISBN 0714845418 en Rolf G. Renner, Hopper, Taschen GmbH, coll. Basic Art », 2017, 96 p. ISBN 978-3836500333 Infographie Marie-Aude Roux, Natalie Dessay fait vibrer les toiles d’Edward Hopper », sur Le Monde, 19 dĂ©cembre 2016 consultĂ© le 3 fĂ©vrier 2020 ValĂ©rie Duponchelle, Et Edward Hopper inventa l’AmĂ©rique », sur Le Figaro, 4 fĂ©vrier 2020 consultĂ© le 8 fĂ©vrier 2020 ValĂ©rie Duponchelle, Wim Wenders filme le mystĂšre Hopper en 3D », sur Le Figaro, 4 fĂ©vrier 2020 consultĂ© le 13 fĂ©vrier 2020 Guillemette de PrĂ©val, L’énigmatique AmĂ©rique d’Edward Hopper », sur La Croix, 13 fĂ©vrier 2020 consultĂ© le 13 fĂ©vrier 2020 CĂ©cile Martet, Edward Hopper en 10 Ɠuvres », sur KAZoART, 24 juillet 2019 consultĂ© le 20 juin 2019 Articles connexes American way of life Pop art Art contemporain Art Digital Culture de masse DadaĂŻsme German Pop Art RĂ©alisme amĂ©ricain Nouveau rĂ©alisme SociĂ©tĂ© de consommation SociĂ©tĂ© de masse Liens externes en An Edward Hopper Scrapbook, site complet sur le peintre Edward Hopper en Edward Hopper dans Wiki Paintings fr Karin MĂŒller parle de Hopper sur France Culture fr Edward Hopper, peintre inspirĂ© par sa surditĂ© fr Thomas Vinau et Jean-Claude GĂŽtting, Alain Cueff Edward Hopper. 52 min, 9 octobre 2012. France Inter. fr [vidĂ©o] devenue indisponible en 2021 Edward et Jo Hopper un si violent silence, rĂ©alisĂ© en 2020 par Catherine Aventurier ; auteurs Catherine Aventurier, Alexia Gaillard ; durĂ©e 55 min Bases de donnĂ©es et dictionnaires Ressources relatives aux beaux-arts Bridgeman Art Library Delarge en Art Institute of Chicago de + en Artists of the World Online en BĂ©nĂ©zit en Grove Art Online en MusĂ©e d'art Nelson-Atkins en + es MusĂ©e Thyssen-Bornemisza en Museum of Modern Art en National Gallery of Art en + nl RKDartists en Smithsonian American Art Museum en Union List of Artist Names Ressources relatives Ă  la musique Discogs en MusicBrainz Ressource relative Ă  la littĂ©rature en Internet Speculative Fiction Database Ressource relative Ă  l'audiovisuel Notices d'autoritĂ© Fichier d’autoritĂ© international virtuel International Standard Name Identifier BibliothĂšque nationale de France donnĂ©es SystĂšme universitaire de documentation BibliothĂšque du CongrĂšs Gemeinsame Normdatei Service bibliothĂ©caire national BibliothĂšque nationale de la DiĂšte BibliothĂšque nationale d’Espagne BibliothĂšque royale des Pays-Bas BibliothĂšque nationale de Pologne BibliothĂšque nationale de Pologne BibliothĂšque nationale d’IsraĂ«l BibliothĂšque universitaire de Pologne BibliothĂšque nationale de Catalogne BibliothĂšque nationale de SuĂšde BibliothĂšque nationale d’Australie Base de bibliothĂšque norvĂ©gienne WorldCat Parmises oeuvres emblĂ©matiques, La maison au bord de la voie ferrĂ©e de 1925 qui inspirera Hitchcoq, et Noctambules de 1942 qui cristallise l'expression de la solitude dans la grande ville. Il Abstract Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Abstracts En 1991, le poĂšte, traducteur et essayiste Claude Esteban 1935-2006 publie aux Ă©ditions Flammarion Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes, suite de 47 courtes proses consacrĂ©es Ă  autant de tableaux du peintre Edward Hopper, qui valent Ă  leur auteur de recevoir, la mĂȘme annĂ©e, le Prix France-Culture. On s’interrogera sur cette traduction’ des tableaux en textes, traduction dont la fidĂ©litĂ© Ă  l’égard des sources picturales se mesure davantage Ă  l’originalitĂ© de l’interprĂ©tation qu’au respect aveugle d’un donnĂ©-Ă -voir dont on ignorerait ce qu’il doit Ă  la subjectivitĂ© dĂ©sirante du spectateur. QualifiĂ©s de rĂ©cits » ou de scĂšnes », les textes qui composent le recueil s’apparentent pourtant Ă  de vĂ©ritables poĂšmes en prose – dont on s’attachera Ă  dĂ©finir les caractĂ©ristiques, et ce qu’elles doivent Ă  la peinture de l’artiste amĂ©ricain. In 1991, the poet, translator and essayist Claude Esteban 1935-2006 published Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes Flammarion, a sequence of 47 short texts in prose devoted to the same number of paintings by Edward Hopper, that earned their author the France-Culture Prize, in the same year. This translation’ from paintings to texts may be questioned, as fidelity towards the pictorial source can be measured by the originality of the interpretation more than by a strict respect to a vision partly related to the spectator's own desiring subjectivity. Even though they are called narratives » or scenes », the texts from this collection of poems can, however, be seen as genuine poems in prose, the characteristics of which have to be defined as well as what they owe to the painting of the American of page Full text Introduction 1 On se reportera au collectif Le Travail du visible Claude Esteban et les arts plastiques pour pr ... 1En 1991, le poĂšte, traducteur et essayiste Claude Esteban 1935-2006 – dont l’Ɠuvre fut de multiples façons engagĂ©e auprĂšs des arts plastiques1 – publie aux Ă©ditions Flammarion Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes, suite de 47 courtes proses consacrĂ©es Ă  autant de tableaux d’Edward Hopper. Douze ans plus tard, les Ă©ditions Farrago rééditent le recueil 2003, qu’un bandeau de couverture prĂ©sente alors comme des scĂ©nographies d’Edward Hopper » c’est qu’entretemps la cote du peintre amĂ©ricain n’aura cessĂ© de croĂźtre. S’il Ă©claire de sa prĂ©sence un titre plus poĂ©tique qu’explicite aux yeux des non initiĂ©s, le nom de l’artiste en couverture joue de cette reconnaissance accrue, pariant sur le fait que le public des admirateurs » du peintre, qui sont nombreux » soulignait le poĂšte Esteban 1991 7, ira Ă  la poĂ©sie par la mĂ©diation de la peinture. La transformation de l’amateur de peinture en lecteur de poĂ©sie reproduit en cela la dĂ©marche du poĂšte, qui s’en explique dans le texte figurant en quatriĂšme de couverture Quelqu’un regarde un tableau. Il aime tellement ce tableau qu’il voudrait, Dieu sait pourquoi, ne plus le contempler seulement, mais se trouver Ă  l’intĂ©rieur de la scĂšne, comme un personnage, comme un livre posĂ© sur la n’y parvient pas. Alors il se met Ă  regarder tous les autres tableaux de ce peintre, un par un, dans les musĂ©es – et le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit. [
] L’homme qui regarde comprend qu’il ne pourra jamais habiter chacune de ces images, qu’elles sont lĂ  et qu’elles lui Ă©chappent. Il dĂ©cide donc de vivre Ă  cĂŽtĂ© d’elles avec des mots, des mots qui, peu Ă  peu, se transforment en une histoire, celle du peintre peut-ĂȘtre, la sienne aussi [
]. Esteban 1991 4Ăšme de couverture 2L’appel Ă  contributions qui lançait notre journĂ©e d’étude soulignait prĂ©cisĂ©ment la propension de la peinture de Hopper Ă  convoquer l’écriture Qu’en est-il de la multitude de romans, de poĂšmes, de films et de piĂšces de théùtre qui tentent de réécrire les tableaux de Hopper alors mĂȘme que l’artiste prĂ©sageait le caractĂšre quelque peu futile de telles entreprises If you could say it in words there would be no reason to paint » ?L’esthĂ©tique de Hopper est-elle Ă  ce point image du manque qu’elle mĂšne forcĂ©ment Ă  une pulsion d’écriture ? 3Si la remarque de l’artiste suppose qu’un geste artistique ne saurait se substituer Ă  un autre, il suggĂšre simultanĂ©ment qu’une commune mesure existe entre les arts, une parole cherchant en chacun d’eux Ă  s’in-former. C’est ce comme-un des arts » Deguy 1987 142 qui justifie que l’on rassemble sous le terme gĂ©nĂ©rique d’ Art » des pratiques dont diffĂšrent les moyens, et qui explique que le poĂŻetes grec » soit aussi bien sculpteur, poĂšte ou peintre », comme le souligne Esteban dans La poĂ©sie, tout comme la peinture », puisque le poĂŻetes est toujours celui qui recherche une forme d’expression qui veut renouveler la vie » 2001 193. PoĂšte comme peintre ont donc Ă  cƓur de renouveler la vie, le poĂšte qui parle au regard de la peinture renouvelant la peinture en mĂȘme temps qu’il renouvelle la vie. 2 Je crois sincĂšrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poĂ©tique ; non pas ... 4Le fait d’écrire Ă  partir de, ou avec la peinture relĂšve-t-il de la redondance ? La réécriture » est-elle redite ou recrĂ©ation ? Si le texte redit, il dit forcĂ©ment mal ce que dit le peintre se passe de mots et demeure, Ă  ce titre, intraduisible ; s’il recrĂ©e en revanche, le prĂ©fixe n’engage pas Ă  la rĂ©pĂ©tition, pour signifier l’acte de crĂ©ation dans l’investissement d’un geste nouveau, d’une reprise dynamique si le meilleur compte-rendu d’un tableau pourra ĂȘtre un sonnet ou une Ă©lĂ©gie2 », constate dĂ©jĂ  Baudelaire, c’est qu’un tel compte-rendu » se hisse lui-mĂȘme au-niveau de la crĂ©ation, c’est-Ă -dire des forces qui la sous-tendent » Esteban 2001 193, soit joue pleinement le jeu de la mimesis entendue auprĂšs d’Aristote comme jeu poĂŻĂ©tique de relations entre les diffĂ©rentes formes artistiques, et non comme simple redoublement des apparences » Esteban 2001 192. De fait, les textes d’Esteban ne font pas retour vers des tableaux dont ils constitueraient a posteriori de pĂąles hologrammes ; Ă  rebours, ce sont les tableaux de Hopper qui appellent une parole Ă  venir. Nous lirons donc ces proses dans une dynamique prospective et non rĂ©trospective elles ne participent pas du ressassement mais du renouvellement. 3 Les toiles de Hopper s’apparentent Ă  des vies silencieuses » still lives – l’expression frança ... 4 La recension de GaĂ«tan Brulotte suggĂšre dans son premier paragraphe Il s’agit peut-ĂȘtre de poĂš ... 5Mon hypothĂšse est que l’Ɠuvre de l’artiste amĂ©ricain, non seulement encourage une parole dont elle met paradoxalement en scĂšne l’absence, le manque, voire les manquements non tant parce qu’elle est, peinture, poĂ©sie muette », que parce qu’elle met en scĂšne le silence3, mais encore propose Ă  la poĂ©sie une forme qu’elle pratique certes dĂ©jĂ , mais dont elle peine depuis Baudelaire Ă  assumer les paradoxes constitutifs le poĂšme en prose. Selon moi4, Soleil dans une piĂšce vide permet au poĂšme en prose d’atteindre un Ă©quilibre tel qu’il en devient paradigmatique d’une forme qui aura pourtant toujours refusĂ© de se laisser enclore. Je tiens, de fait, que la peinture de Hopper possĂšde cette facultĂ© de rĂ©vĂ©ler une forme poĂ©tique Ă  elle-mĂȘme, pour donner une leçon de poĂ©sie Ă  la poĂ©sie mĂȘme. NĂ©anmoins, le poĂšme en prose de Claude Esteban n’est pas la rĂ©plique affaiblie des tableaux d’Edward Hopper ; c’est la peinture qui donne son chiffre Ă  la forme poĂ©tique par excellence de la modernitĂ©. Car ce ne sont pas tant des contenus qu’offre la peinture de l’artiste amĂ©ricain Ă  l’écriture personnages, paysages, scĂšnes ne demandant qu’à ĂȘtre dĂ©crits, mis en rĂ©cit qu’une forme sa toile appelle naturellement’ le poĂšme en prose ; mais un poĂšme en prose inĂ©dit, qui doit davantage au Baudelaire des Petits poĂ«mes en prose dans leur double pente narrative-critique qu’aux poĂštes du XXe siĂšcle qui se seront emparĂ©s d’une forme plastique entre toutes Pierre Reverdy et Max Jacob au premier chef, dont la sensibilitĂ© picturale ne fut assurĂ©ment pas Ă©trangĂšre Ă  l’attention qu’ils lui portĂšrent. Si les textes d’Esteban revendiquent une approche fidĂšle » des tableaux contemplĂ©s Ă  New York, Boston ou Marseille, le poĂšte prĂ©cise qu’une telle fidĂ©litĂ© est contrebalancĂ©e par un peu d’interprĂ©tation » 1991 7 c’est cette interprĂ©tation » de la partition picturale qui donne lieu au poĂšme en prose. 1. RĂ©pondre 6Dans la lettre-dĂ©dicace Ă  ArsĂšne Houssaye, qui ouvre son recueil posthume, Baudelaire rend compte du lien Ă©troit existant entre cette forme nouvelle du poĂšme et la modernitĂ©, Ă  l’aune d’un dĂ©sir de peinture que l’on prendra soin de pas recevoir en termes exclusivement mĂ©taphoriques C’est en feuilletant [
] le fameux Gaspard de la Nuit, d’Aloysius Bertrand [
], que l’idĂ©e m’est venue de tenter quelque chose d’analogue, et d’appliquer Ă  la description de la vie moderne, ou plutĂŽt d’une vie moderne et plus abstraite, le procĂ©dĂ© qu’il avait appliquĂ© Ă  la peinture de la vie ancienne, si Ă©trangement est celui de nous qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rĂȘvĂ© le miracle d’une prose poĂ©tique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtĂ©e pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’ñme, aux ondulations de la rĂȘverie, aux soubresauts de la conscience ? C’est surtout de la frĂ©quentation des villes Ă©normes, c’est du croisement de leurs innombrables rapports que naĂźt cet idĂ©al obsĂ©dant. Baudelaire [1869] 1997 21-22 5 D’aprĂšs Cobb’s Barn and Distant Houses, v. 1931. 6 D’aprĂšs Railroad Sunset, 1929. 7Cet idĂ©al obsĂ©dant », quoiqu’il fĂ»t poursuivi par d’autres moyens et Ă  une Ă©poque postĂ©rieure, est le mĂȘme qui aimanta l’Ɠuvre de Hopper, pareillement dĂ©vouĂ©e Ă  la description d’une vie moderne et plus abstraite ». La question, en effet, est bien celle du pittoresque », soit de ce qui, de la vie, serait digne d’ĂȘtre peint. Il n’est pas anodin qu’Esteban place en Ă©pigraphe de Soleil dans une piĂšce vide cette phrase de Melville, empruntĂ©e Ă  Bartleby l’écrivain On pouvait considĂ©rer cette vue comme un peu terne et manquant de ce que les paysagistes appellent le pittoresque. » 1991 9 S’il est difficile de dĂ©terminer laquelle, de la vue » du peintre ou de l’écrivain, est privĂ©e de pittoresque, le poĂšte suggĂšre que la grande peinture n’est pas nĂ©cessairement celle s’attachant Ă  ce qui est digne d’ĂȘtre regardĂ© Ici, par exemple, il n’y a rien, absolument rien, qui puisse retenir l’attention d’un homme des villes, celui qui veut trouver Ă  coup sĂ»r une note de pittoresque », est-il notĂ© dans L’étable de Cobb5 » 1991 68. Ou encore Ce n’est pas assez pittoresque, pas assez exotique. Ce n’est qu’une voie ferrĂ©e Ă  l’heure du soleil couchant. » 1991 41-42, lit-on dans Chemin de fer au soleil couchant6 ». Pourtant, C’est un spectacle assez magnifique, disons-le, qui se renouvelle, quelques instants, chaque soir. » Mais Personne n’y prĂȘte attention. » 1991 43 – en dehors de peintre et poĂšte, qui se seront employĂ©s Ă  nous donner en partage la beautĂ© bizarre » Baudelaire [1863] 1999 516 du monde moderne que nous habitons, le fantastique rĂ©el de la vie » Baudelaire [1863] 1999 521 qui est la nĂŽtre quais de gare, tunnels ferroviaires, halls dĂ©serts, chambres d’hĂŽtel, bureaux, distributeurs de cafĂ©, lits dĂ©faits... 7 Cf. peu d’hommes sont douĂ©s de la facultĂ© de voir ; il y en a moins encore qui possĂšdent la puis ... 8 Les textes citĂ©s d’Esteban s’attachent respectivement Ă  Automat 1927, New York Movie 1930, Gir ... 8En cela, Hopper aura pleinement su voir et exprimer7 la beautĂ© moderne » Baudelaire [1846] 1999 240 qui obsĂ©da Baudelaire sa vie durant, que le poĂšte-critique d’art appela de ses vƓux dĂšs le Salon de 1846 pour y revenir dans le texte de 1863 justement intitulĂ© Le Peintre de la vie moderne. Notre Ă©poque », constate-t-il déçu par ces peintres au regard Ă©moussĂ© » [1863] 1999 521 qui persistent Ă  reprĂ©senter sans cesse le passĂ© » [1846] 1999 236, n’est pas moins fĂ©conde que les anciennes en motifs sublimes » [1846] 1999 237 Le spectacle de la vie Ă©lĂ©gante et des milliers d’existences flottantes qui circulent dans les souterrains d’une grande ville » regorge de tableaux dignes d’ĂȘtre peints ; car il y a des sujets privĂ©s, qui sont bien autrement hĂ©roĂŻques » que les sujets publics et officiels » [1846] 1999 239 auxquels s’attachait la peinture ancienne. Or ce sont ces existences flottantes » que peint Hopper et imagine Esteban Ă  sa suite ainsi la jeune fille esseulĂ©e du Distributeur de cafĂ© », l’ouvreuse de CinĂ©ma Ă  New York », la danseuse de Girlie Show », les protagonistes des Oiseaux de nuit », l’homme assis dans le Bureau dans une petite ville » 8 ; ce sont ces sujets privĂ©s » qui prĂ©occupent le regard de l’artiste et sollicitent l’imagination du poĂšte, comme en tĂ©moignent toutes ces chambres dans lesquelles notre regard est invitĂ© Ă  plonger, tous ces couples silencieux saisis dans l’intimitĂ© d’un quotidien qu’on ne leur envie guĂšre
 9 Relativement critique vis-Ă -vis de l’entreprise d’Esteban, Buisine place en Ă©pigraphe cette phrase ... 9Les Ă©tudes consacrĂ©es au recueil d’Esteban en soulignent toutes la dimension narrative Ă  la suite du peintre qui se prĂȘtait au mĂȘme jeu, il Ă©labore des scĂ©narii, constate GĂ©rard Farasse dans Le peintre en lettres. Claude Esteban, Edward Hopper » ; Alain Buisine, trĂšs critique vis-Ă -vis de la mise en rĂ©cit des toiles de Hopper, s’intĂ©resse Ă  des dispositifs narratifs qu’il juge inadĂ©quats, dans sa contribution au collectif RĂ©cits/tableaux9 ; Henry Gil analyse de son cĂŽtĂ© cette tentation du romanesque » 2010 qui vise Ă  redoubler la fiction des images par la fantasmagorie d’une histoire » Esteban 2004 161. Et ce sont les expressions courts rĂ©cits », suite de scĂšnes » Esteban 1991 7 ou scĂ©nographies » Esteban 2004 161 auxquelles recourt le poĂšte pour caractĂ©riser ses Ă©crits. 10 Henry Gil note Ă  juste titre qu’ il s’agit d’un narratif Ă  peine esquissĂ© qui bifurque souvent, ... 11 Psychose dans Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », dont on sait que la toile inspira le film ; FenĂȘt ... 10Pour autant, ce qui apparaĂźt remarquable dans ces micro-rĂ©cits est moins la pente narrative que ce qui, prĂ©cisĂ©ment, Ă©chappe au rĂ©cit10 dans le poĂšme en prose qui paradoxalement l’autorise. Si Esteban se plaĂźt Ă  imaginer des scĂ©narii qui empruntent Ă  l’imaginaire cinĂ©matographique nord-amĂ©ricain11, l’existence de ses personnages n’acquiert quelque Ă©paisseur qu’à demeurer enclose dans l’espace cadrĂ© du tableau 12 Bureau dans une petite ville ». On sent bien que cet homme n’existe pas en-dehors de ce bureau qui domine, de ses grandes baies, la ville. Il est impossible d’imaginer l’homme au-dehors. OĂč irait-il ? Il est entrĂ© un jour dans ce bureau, peut-ĂȘtre mĂȘme ne sait-il plus s’il y eut un premier jour, comme dans les rĂ©cits de la GenĂšse, et depuis lors il est lĂ , devant la table et la fenĂȘtre. Tout le monde, sans doute, a oubliĂ© qu’il y avait lĂ  un bureau, avec un homme assis, et un paysage de toitures et de cheminĂ©es. La vie se dĂ©roule ailleurs, dans d’autres bureaux, derriĂšre celui-ci, ou plus loin, Ă  d’autres 1991 171 13 Ces catĂ©gories, qui ont le mĂ©rite de la clartĂ©, ne sont cependant pas impermĂ©ables. 14 Les ouvrages et articles sont trop nombreux pour ĂȘtre citĂ©s on se reportera Ă  la Bibliographie ... 11Avant de caractĂ©riser le dialogue qui s’installe entre les poĂšmes en prose d’Esteban et les peintures de Hopper, il me faut inscrire la dĂ©marche du poĂšte dans l’ensemble de ses Ă©crits sur l’art. On repĂ©rera trois types d’approche picturale chez Esteban, qui correspondent Ă  autant de formes littĂ©raires13 une approche critique, qui se dĂ©ploie dĂšs la fin des annĂ©es 1960 dans la prose des articles, des essais et des monographies14 ; une approche poĂ©tique, que servent des poĂšmes en vers accompagnant le regard portĂ© sur des Ɠuvres aimĂ©es notamment celle de Joseph Sima, dĂšs 1981 ; enfin, une approche mi-poĂ©tique mi-critique plus tardive, que je dirais poĂŻĂ©tique, dans l’idĂ©e qu’elle cherche Ă  rejoindre le poĂŻein commun Ă  la poĂ©sie et Ă  la peinture – les poĂšmes en prose dĂ©diĂ©s aux toiles de Hopper explorant cette autre voie. Le poĂšte rĂ©sume lui-mĂȘme son parcours Face Ă  la peinture, j’ai toujours Ă©prouvĂ© le besoin d’y apporter [...] une sorte de rĂ©ponse. [...] j’ai pratiquĂ© les approches critiques, mais on peut toujours craindre [...] qu’il ne s’agisse lĂ  d’un cheminement fatalement discursif. [
] J’ai tentĂ© d’autres cheminements et j’ai pensĂ© [...] qu’un poĂšme pouvait se situer dans le sillage d’une Ɠuvre d’art, l’accompagner [...] par une sorte de connivence [
]. Bien plus tard, je me suis livrĂ© Ă  un autre type d’approche [...]. Ce qui me fascine dans les images peintes et qui me dĂ©sespĂšre aussi, c’est leur fixitĂ©. [
] J’aurais voulu que les formes et les figures s’animent dans le tableau et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi Edward Hopper. [
] 2001 194 ; 199 15 Laura Legros montre bien que la prose critique du poĂšte va [
] en fin de parcours se pencher ver ... 16 Si le terme d’ accompagnement » est employĂ© positivement par Esteban pour qualifier la seconde a ... 17 Cf. l’article sus-citĂ© de Laura Legros. 12Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes rĂ©alise ainsi la synthĂšse des deux voies antĂ©rieurement empruntĂ©es, dont le poĂšte mesure pleinement les risques, discursifs15 comme approximatifs16. Si l’approche critique n’est pas abandonnĂ©e au profit exclusif du poĂšme d’accompagnement, de mĂȘme que ce dernier ne disparaĂźt pas au bĂ©nĂ©fice de l’approche poĂŻĂ©tique, on peut nĂ©anmoins penser que chaque voie amende la prĂ©cĂ©dente et que la prose critique bĂ©nĂ©ficie par contrecoup de la dimension poĂ©tique17. Dans la table ronde conduite en 1989 autour d’Octavio Paz, le poĂšte et traducteur tĂ©moigne [Octavio Paz] accompagne l’Ɠuvre de certains artistes, [
] non pas d’un commentaire critique [
], mais d’une restitution poĂ©tique [
] Et [
] c’est aussi un apport pour l’artiste de savoir que, [...], sur son registre, le poĂšte l’accompagne, [...] fournit une sorte de tableau fait de mots que l’on peut mettre en parallĂšle, en rĂ©pons, avec l’Ɠuvre. 1989 26 18 Cf. [
] tous les grands poĂ«tes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les po ... 13La restitution poĂ©tique » accompagne autrement que le commentaire », voire mieux, l’Ɠuvre picturale. On peut toutefois avancer que la symbiose des approches critique et poĂ©tique constitue un point d’aboutissement, pour associer la rigueur de l’une Ă  la justesse sensible de l’autre, tout en se dĂ©barrassant de leurs dĂ©fauts potentiels discursivitĂ© critique ; approximation poĂ©tique. Or, dans le cas d’Esteban, c’est l’Ɠuvre de Hopper qui ouvre cette troisiĂšme voie, rendant possible, au moyen de la prose, l’hybridation de la critique et du poĂšme. Si la peinture, comme pour Baudelaire auprĂšs de Guys ou Delacroix, est ce miroir grĂące auquel le grand poĂšte devient critique18, elle conduit aussi Ă  renouveler la pratique de la poĂ©sie. 14Lorsque Henry Gil suggĂšre que la transgĂ©nĂ©ricitĂ© invente un genre nouveau qui utilise des potentialitĂ©s propres [aux] divers genres » 2010 237 que sont le théùtre, le cinĂ©ma et roman, il en vient in extremis Ă  mentionner la poĂ©sie Enfin, ne peut-on penser aussi Ă  la poĂ©sie, quand on se rappelle que la tĂąche la plus noble de celle-ci est d’établir des correspondances mystĂ©rieuses entre les signes du monde », ce que semble viser ici cette prose imprĂ©visible dont la linĂ©aritĂ© est constamment dĂ©viĂ©e ou brisĂ©e afin de mieux mettre en signes ces diverses scĂ©nographies. 2010 237-238 15Il me semble que c’est prĂ©cisĂ©ment ce que peut le poĂšme en prose au regard de l’image, assumer cette transgĂ©nĂ©ricitĂ© » opĂ©rant dans un contexte prioritairement narratif théùtre, cinĂ©ma, roman, tout en permettant au discours poĂ©tique de se dĂ©ployer. Sa plasticitĂ© est, de fait, son meilleur atout. 2. Soutenir des paradoxes 19 Les Ă©tudes conduites par GĂ©rard Farasse ou Henry Gil lisent admirablement certains de ces textes ; ... 16Comment, concrĂštement, la peinture d’Edward Hopper informe-t-elle l’écriture de Claude Esteban19 et, ce faisant, accomplit-elle le devenir du poĂšme en prose ? En lui proposant de soutenir les paradoxes qu’elle-mĂȘme soutient, qui caractĂ©risent en profondeur sa maniĂšre. Je me propose d’énumĂ©rer quelques-uns de ces paradoxes constitutifs de l’Ɠuvre peint, que ressaisit le poĂšte dans ses proses, le poĂšme / en prose apparaissant comme la forme idoine pour s’emparer de donnĂ©es paradoxales. Je relĂšve sept paradoxes, qui sont autant de tensions dynamiques modelant en profondeur le geste pictural d’Edward Hopper, dont hĂ©rite l’écriture poĂ©tique de Claude Esteban par la mĂ©diation du poĂšme en prose. 2. 1. Abstraction vs. figuration 20 On se reportera notamment au chapitre La nature et son lieu » [1983] de Traces, figures, travers ... 17Dans Traces, figures, traversĂ©es, ultime essai consacrĂ© par Esteban Ă  la peinture contemporaine sa critique s’attachera par la suite Ă  une peinture plus ancienne Claude Lorrain, Rembrandt, Goya, VelĂĄzquez, Murillo, Caravage, le poĂšte revient sur l’inanitĂ© du partage entre abstraction et figuration20 qu’il pointait dĂ©jĂ  dans son Palazuelo L’art n’est pas figuratif ou abstrait il est mĂ©diation de l’ĂȘtre sous les espĂšces d’une forme » 1980 90. Or la peinture figurative de Hopper n’en est pas moins abstraite – et ce triplement – Les scĂšnes qu’elle met en lumiĂšre ont Ă©tĂ© extraites/abstraites du cours de la vie, sortes d’arrĂȘts sur image constituant autant de tableaux d’existences Ă  l’état nuclĂ©aire. – Ce que montrent ces peintures sont des personnages et des paysages comme abstraits d’un monde dont ils paraissent exclus. 21 Le peintre Aguayo, qui s’entretient avec Claude Esteban, constate PlutĂŽt qu’à voir, l’Ɠil a te ... 22 Cf. Tout ce que je veux, c’est peindre la lumiĂšre sur l’angle d’un mur, sur un toit. », Edward H ... – Il suffit de dĂ©barrasser notre regard du dĂ©sir mimĂ©tique21 pour ne plus voir dans les compositions de Hopper que des dĂ©clinaisons de la lumiĂšre la seule histoire que raconte l’artiste, c’est celle de la lumiĂšre en effet22, la façon qu’elle a de pĂ©nĂ©trer les lieux ou de les Ă©clairer Ă  peine, de toucher les corps, de trahir le moment de la journĂ©e ou la saison, mais encore la qualitĂ© du regard que nous portons sur le monde. 23 Si les 47 textes suivent l’ordre chronologique de composition des tableaux de 1921 Ă  1963, il re ... 24 L’analyse pourrait s’appliquer Ă  n’importe quel poĂšme du recueil. 25 Soleil dans une piĂšce vide », d’aprĂšs Sun in an Empty Room, 1963. 18À cet Ă©gard, le choix d’Esteban de faire se rĂ©pondre la Jeune fille Ă  sa machine Ă  coudre », au limen, et Soleil dans une piĂšce vide », Ă  la clausule23, est significatif dans les deux cas, la lumiĂšre est le personnage principal de ces proses24, qui suggĂšrent qu’elle seule survit Ă  la mort des ĂȘtres. La jeune femme vieillira plus vite » 1991 13 que sa machine Ă  coudre, et n’apparaĂźt qu’aprĂšs que la lumiĂšre qui baigne la piĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite ; L’homme est peut-ĂȘtre mort25 » 1991 196, dont on imagine qu’il a vĂ©cu dans cette maison vide, et son existence putative n’est que le produit de la lumiĂšre lĂ©chant les murs. En outre, la description de la façon dont la lumiĂšre pĂ©nĂštre les lieux n’intervient qu’aprĂšs un premier moment descriptif ou narratif, comme si l’écriture respectait les mouvements d’un regard d’abord happĂ© par les contenus de l’image, avant que ne se pose Ă  lui la question de la source lumineuse [
] Par une croisĂ©e qui se dĂ©couvre sur la droite, la lumiĂšre entre de biais [...].. L’angle mĂȘme de l’ombre portĂ©e indique [...] que le soleil n’est plus Ă  son zĂ©nith, mais qu’il habite encore l’intimitĂ© de la piĂšce [...].. Dehors, [...] le contraste s’accuse entre cette constance solaire tout abstraite et le parcours des heures sur le mur. [
] Sur le mur, le mĂȘme tableau qu’elle ne voit plus Ă  force de le voir. [
] 1991 11 Je souligne. [
] Et ici, une chambre est vide, en effet, comme nue dans la lumiĂšre qui pĂ©nĂštre de biais par la fenĂȘtre. [...]. Ceux qui vivaient dans la maison [...] sont partis, [...] et de leur passage ne demeure que cet espace oĂč le soleil rĂ©chauffe un peu les murs [
].1991 195-196 Je souligne. 19Abstraction/extraction de la lumiĂšre construisant la scĂšne Ă  elle seule ; personnages Ă  l’écart du monde », dans l’intimitĂ© » proprement abstraite » d’une chambre ou d’une piĂšce dĂ©sertĂ©e ; tableaux que l’on ne voit plus Ă  force de les voir ou parce qu’ils ont disparu les deux poĂšmes mettent en abĂźme le poĂŻein coudre, peindre, Ă©crire, qui suppose de s’abstraire du monde en mĂȘme temps qu’on en abstrait un Ă©clat. Notons que les petits » poĂšmes en prose, comme les qualifiait de façon ambiguĂ« Baudelaire briĂšvetĂ© ou mĂ©diocritĂ© ?, dont l’audace formelle autorise une vie moderne et plus abstraite » Ă  ĂȘtre dite, seront appelĂ©s par Paul ValĂ©ry petits poĂšmes abstraits »  2. 2. LittĂ©ralitĂ© vs. lyrisme ou prose vs. poĂ©sie 26 MĂȘme lorsque le personnage nous’ regarde, telle la femme assise de Western Motel, c’est comme si ... 27 Dans son Ă©tude sur Hopper rĂ©digĂ©e en 1989 pour le catalogue d’exposition du musĂ©e Cantini de Marse ... 20À premiĂšre vue, les toiles de Hopper nous livrent des existences ordinaires, aux prises avec leur quotidien, leur solitude, leurs rĂȘves – leur humanitĂ©. Chambres, salles de restaurant, de théùtre, de cinĂ©ma, bureaux, halls d’hĂŽtels, quais de gare, compartiments de train, maisons en bord de mer
 dĂ©clinent ces lieux que l’homme moderne habite tant bien que mal, et tĂ©moignent, en mĂȘme temps que d’un ĂȘtre-lĂ , de l’insatiable dĂ©sir d’ailleurs qui le traverse. Ce dĂ©sir se rend palpable dans le regard de personnages immobiles scrutant des lointains que la toile nous dĂ©robe – regard se dĂ©robant lui-mĂȘme au regard du spectateur, butant, on l’imagine, sur les façades des immeubles en vis-Ă -vis. Contrairement aux lointains figurĂ©s par la peinture romantique, ceux de Hopper demeurent dans l’invisible d’intĂ©rioritĂ©s que l’on pressent sans les voir quand elles ne sont pas faussement absorbĂ©es dans le face Ă  face avec les objets transparents du quotidien tasses de cafĂ©, journaux, horaires de chemin de fer, pianos, pompes Ă  essence
, elles regardent l’ailleurs, dans le hors champ de la toile, sans que nous puissions intercepter un regard26 dont nous Ă©chappent intention, objet et intensitĂ©. Au vrai, les lointains de Hopper sont plus intĂ©rieurs Henri Michaux que gĂ©ographiques27, et les proses d’Esteban en prennent acte. Ainsi en va-t-il des femmes du Lit dĂ©fait » ou de Matin Ă  Cape Cod » [30]. Elle regarde devant elle, vers le soleil. Elle ne regarde pas devant elle. Elle regarde au-dedans de sa tristesse. [
]. 1991 129-131 Je souligne. 28 D’aprĂšs Cape Cod Morning, 1950. [39] Elle regarde par-delĂ  la croisĂ©e la lumiĂšre qui monte. [
] Elle regarde, elle ne voit rien, elle rĂȘve contre le rebord de sa fenĂȘtre. [...]. Elle voudrait ĂȘtre ailleurs, n’importe 1991 163-165 Je souligne. 21GĂ©rard Farasse remarque Beaucoup de personnages se tiennent face Ă  une croisĂ©e, et regardent. Comme si Hopper les chargeait de reprĂ©senter le spectateur jetant un coup d’Ɠil par la vitre du tableau et souhaitait attirer son attention, moins sur ce dernier que sur l’exercice mĂȘme du regard. » Et d’en conclure Hopper prĂ©fĂšre montrer celui qui voit plutĂŽt que ce qui est vu. Il peint l’Ɠil. Non seulement celui de ses personnages mais aussi et surtout celui de qui contemple ses tableaux que ces frustrations multipliĂ©es conduisent Ă  s’interroger sur ce que c’est que voir. » 2010 207-208 Or il me semble que ce que nous, spectateurs, voyons, est de l’ordre du littĂ©ral, tandis que le regard des personnages a, lui, quelque chose de lyrique dans l’élan qui le porte, l’espĂ©rance, mĂȘme sourde, qui motive son attention. [T]ressaillement », point qui les troue », point de fuite » c’est en ces termes qu’Yves Bonnefoy analyse la seconde maniĂšre » du peintre, qui campe tel personnage soudain Ă©tranger Ă  son lieu, Ă  ses intĂ©rĂȘts habituels », nous invitant Ă  prendre brusquement recul, devant la vie et nous-mĂȘmes », de sorte que nous percevons tout, un instant, comme au travers d’une Ă©paisse vitre » [1989] 1995 242. Cet instant silencieux oĂč l’ĂȘtre tressaille, que capte la scĂšne, ne s’attache que ponctuellement Ă  des indications symboliques » id. ainsi le doigt de la femme se posant sur le piano, dans Room in New York, 1932 la plupart du temps, le tressaillement n’est signifiĂ© que par cette Ă©chappĂ©e du regard des personnages. 22Pour reprendre en le dĂ©formant un titre de Didi Huberman, Ce que nous voyons, ce qui nous regarde 1992, je rĂ©sumerais ainsi, quant Ă  Hopper Ceux que nous voyons, ceux qui ne nous regardent pas. L’hypothĂšse est que cette tension créée par des regards qui ne se croisent pas personnages vs. spectateurs peut ĂȘtre lue Ă  l’aune de la tension entre lyrisme et littĂ©ralitĂ© voire entre poĂ©sie et prose qui traverse le champ poĂ©tique contemporain. NĂ©anmoins, il ne s’agit pas d’opposer radicalement le regard littĂ©ral du spectateur prosaĂŻque’ au regard lyrique du personnage poĂ©tique’, puisqu’aussi bien le spectateur reconnaĂźt son propre dĂ©sir d’ailleurs dans celui qu’il regarde tandis que le personnage ne nous point que parce qu’il se sait pris dans une littĂ©ralitĂ© Ă  laquelle il tente de se soustraire. Aussi le poĂšme en prose apparaĂźt-il comme la forme la plus appropriĂ©e pour ressaisir ces tensions regard du spectateur/littĂ©ralitĂ©/prose vs. regard du personnage/lyrisme/poĂ©sie, dans la mesure oĂč il ne fait rien d’autre que proposer au poĂšme un espace intenable – le poĂšme naissant, prĂ©cisĂ©ment, de cet inconfort. 2. 3. Discours vs. rĂ©cit 23La distinction entre discours » et rĂ©cit » Ă©noncĂ©e par Benveniste me permet de formuler un troisiĂšme paradoxe. En effet, la peinture de Hopper assume simultanĂ©ment discours et rĂ©cit, je » et il », prĂ©sent de la toile et passĂ© recomposĂ© par le rĂ©cit. Or les textes d’Esteban, parce qu’ils sont Ă  la fois poĂšmes et rĂ©cits, s’emparent admirablement de cette double posture Ă©nonciative. Le discours serait celui, intĂ©rieur, des personnages, relais de celui du peintre, que s’approprie Ă  son tour le spectateur ce discours sans parole est ainsi celui d’un je » paradoxalement dĂ©fait de ses prĂ©rogatives de sujet, en lequel tout homme est susceptible de se reconnaĂźtre. Lorsque Bonnefoy note que Hopper s’est refusĂ©, passĂ©s les premiers tĂątonnements, Ă  l’art du portrait, sauf pour de rares Ă©vocations de Jo [...] dans les rĂŽles les plus divers » [1989] 1995 240, il ressort que l’effacement dĂ©libĂ©rĂ© des traits singuliers va dans le sens d’un impersonnel que tous les je » sont invitĂ©s Ă  investir. 29 L’étude que consacre Henry Gil Ă  la tentation du romanesque » analyse avec attention les diffĂ©re ... 24Qui parle, dans les toiles de Hopper ? Qui raconte ? Il semble que peintre, personnages et spectateurs parlent et racontent tour Ă  tour, assumant le je » du discours en mĂȘme temps que le il/elle » du rĂ©cit. Or cette double posture Ă©nonciative se rĂ©sout chez Esteban dans le recours systĂ©matique au on29 » pronom personnel de troisiĂšme personne, il est susceptible de signifier la premiĂšre, de mĂȘme qu’il hĂ©site entre singulier et pluriel. Soleil dans une piĂšce vide joue de ces ambiguĂŻtĂ©s, qui inclut et exclut tour Ă  tour son locuteur ; interne, externe, singulier, pluriel, il incarne l’homme, cet impersonnel universel. Je relĂšve quelques incipits, qui soulignent l’ambiguĂŻtĂ© de la posture Ă©nonciative 30 Un phare sur la colline », d’aprĂšs Lighthouse Hill, 1927. C’est un phare comme on en voit beaucoup sur la cĂŽte [
] On ne voit pas la mer, on ne verra jamais la 1991 23 31 Trois fenĂȘtres, la nuit ». On croit peut-ĂȘtre que, chaque soir, les maisons se referment sur elles-mĂȘmes comme des huĂźtres. Et que ceux qui les habitent peuvent enfin oublier leurs soucis [...]. On a 1991 29 32 Chop Suey ». La scĂšne est trop vaste pour qu’on l’embrasse d’un seul regard. Il s’agit d’un salon de thĂ© ; ou peut-ĂȘtre d’un restaurant, chinois bien sĂ»r, puisque par-delĂ  les grandes baies on peut lire l’enseigne [...].32 1991 37 2. 4. Narration vs. description 25Les toiles de Hopper dĂ©crivent et racontent en mĂȘme temps plus justement, c’est parce qu’elles ne racontent que ce qu’elles dĂ©crivent que place est faite Ă  l’imagination du spectateur. Elles n’imposent rien, pour accueillir en les mettant en scĂšne des lieux, des existences, que nous pouvons Ă  notre tour habiter, incarner, faire vivre. DĂšs lors, il n’y a pas lieu de distinguer entre dĂ©crire et raconter. 26Henry Gil remarque qu’à l’inverse du roman, le descriptif, dans les rĂ©cits qu’Esteban consacre Ă  Hopper, est battu en brĂšche par le narratif ; mais un narratif Ă  peine esquissĂ©, qui bifurque souvent » 2014 227. Il en conclut que, contrairement au roman oĂč le descriptif s’insĂšre dans le narratif pour l’étayer ou l’expliquer, ici, c’est le narratif qui s’insĂšre au sein du descriptif pour justifier celui-ci. » 2014 229 C’est un fait que la narration littĂ©raire, s’attachant Ă  la description premiĂšre picturale, le narratif procĂšde du descriptif ; un narratif par ailleurs soumis Ă  une forme poĂ©tique autorisant tous les courts circuits
 J’irais jusqu’à poser l’équivalence relative Ă  certains passages description = narration. Il est en effet souvent dĂ©licat de faire le dĂ©part entre ce qui relĂšve de l’énumĂ©ration descriptive et ce qui participe de la succession d’actions le regard du poĂšte met en mouvement ce qu’il voit, animant avec des mots s’inscrivant dans la successivitĂ© les Ă©lĂ©ments fixĂ©s sur la toile ; cela est d’autant plus Ă©vident dĂšs lors que l’on respecte le vƓu d’Esteban de lire [s]es lignes sans chercher Ă  reconnaĂźtre prĂ©cisĂ©ment telle ou telle image » 1991 7. Dans la mesure oĂč l’image ne surimpose pas ses signes Ă  ceux que nous dĂ©couvrons, oĂč s’arrĂȘte la description, oĂč commence la narration ? Pour exemple, la clausule d’un texte rĂ©pondant Ă  un paysage dĂ©sert 33 Aube sur un quai de gare », d’aprĂšs Dawn in Pennsylvania, 1942. [
] Ici, sur le quai blanc [...], on ne sait rien. On distingue juste la partie arriĂšre d’un wagon. [...]. Le quai n’en finit pas d’ĂȘtre dĂ©sert. [...] La lumiĂšre est crue, implacable, contre le chariot [...]. Un chariot vide [...] qu’un manƓuvre peut tirer Ă  lui seul et amener le long d’un fourgon. Mais il n’y a personne [...] pour signifier que cette gare n’est pas tout Ă  fait morte et qu’on va s’affairer bientĂŽt, se quereller entre hommes, crier qu’il faut faire vite pour que le train parte Ă  l’heure [...].33 1991 112-113 27La description s’épaissit de narrations possibles celle procĂ©dant du rythme des Ă©lĂ©ments successivement convoquĂ©s, mais encore celle naissant de l’insertion d’une durĂ©e le prĂ©sent de la description ne se rĂ©vĂšle qu’à l’aune d’un passĂ© imaginĂ© on a chargĂ© longtemps de la houille
 » ou d’un futur projetĂ© on va s’affairer bientĂŽt
 ». Mais c’est principalement la prĂ©sence humaine supposĂ©e le manƓuvre que l’on imagine tirer le chariot vide ; les hommes que l’on aimerait voir apparaĂźtre ; les personnifications le wagon qui crie, a vieilli
 qui charge la description de tout un poids narratif. En prĂ©sence des hommes, un rĂ©cit se rend possible ; les hommes absents, reste sa possibilitĂ©, qui hante la description. 34 Une Ă©tude prĂ©cise gagnerait Ă  ĂȘtre conduite sur la façon qu’a chaque scĂšne de rĂ©pondre singuliĂšrem ... 28Par ailleurs, Claude Esteban ne propose jamais, dans cette tension description vs. narration, le mĂȘme enchaĂźnement pour ĂȘtre au service d’une Ɠuvre picturale qui le prĂ©cĂšde et le justifie, le texte doit demeurer fidĂšle Ă  l’aventure du regard qui l’a engendrĂ©. La description peut s’amorcer dĂšs la premiĂšre ligne ou n’intervenir qu’à la fin du texte, qui paraĂźt se refuser Ă  toute ekphrasis ; la narration naĂźtre de la description ou se rĂ©vĂ©ler autonome ; l’interprĂ©tation, la rĂ©flexion, la mise en abĂźme prendre le pas sur la rĂ©alitĂ© du tableau34. Ainsi le dĂ©but de Girlie Show » Ceux qui vont Ă  des spectacles de ce genre doivent aimer les femmes nues. Tous les hommes ou presque aiment les femmes. Mais ceux-lĂ  sont d’une espĂšce un peu diffĂ©rente. S’approcher d’une femme, l’embrasser, puis la dĂ©shabiller, lui faire l’amour dans un lit, c’est quelque chose qui les offusque. Non, je m’exprime mal. C’est plutĂŽt quelque chose de trop rĂ©el, de trop tangible, et qu’ils veulent diffĂ©rer indĂ©finiment. C’est un acte, et ils prĂ©fĂšrent vivre dans l’imaginaire. Mais il leur faut, malgrĂ© tout, des images pour bĂątir leurs rĂȘves. MĂȘme les poĂštes en ont besoin. Ces hommes-lĂ  sont des poĂštes Ă  leur façon, des poĂštes qui n’écrivent pas, mais qui vivent intensĂ©ment leurs rĂȘves. 1991 107 35 On aura remarquĂ© que les titres des poĂšmes correspondent presque toujours Ă  ceux donnĂ©s par Hopper ... 29Esteban Ă©tablit un parallĂšle entre les spectateurs dont n’apparaissent que quatre tĂȘtes Ă  peine visibles au bas de la toile et les spectateurs que nous sommes, avec lui la mise en abĂźme littĂ©rale met en exergue notre besoin d’images, et valide l’entreprise du poĂšte. Ce dernier poursuit, justifiant son choix de garder comme titre35 au poĂšme celui du tableau Ă  dĂ©faut de le traduire Quelques-uns, Ă  New York, dans les annĂ©es quarante, appellent cela girlie show. C’est une expression difficile Ă  traduire. Elle est trĂšs Ă©loquente en amĂ©ricain. On pourrait peut-ĂȘtre risquer spectacle de filles » ou bien filles sur scĂšne », mais on se rend compte que ce n’est pas du tout satisfaisant. Quand on change de langue, tout devient compliquĂ©. On pourrait dire filles Ă  l’étalage », mais la formule est vraiment trop vulgaire, et surtout elle ne rend pas le sens de girlie show, le sens exact. Il faudrait Ă©crire, comme sur une pancarte de cirque Ici on vous montre des filles », mais encore une fois la tournure est mauvaise, elle est aguicheuse, sans plus. Gardons girlie show. 1991 107-108 36 Claude Esteban Ă©voque l’impossible bilinguisme, l’entre-deux langues simultanĂ©ment douloureux et f ... 30Le poĂšte Ă©voque Ă  l’évidence son propre travail de traduction, non seulement des titres de tableaux en titres de poĂšmes, mais plus largement des images en mots. Lorsqu’il note Quand on change de langue, tout devient compliquĂ© », le rĂ©fĂ©rent autobiographique affleure36 en mĂȘme temps que se formule la difficultĂ© de l’entreprise de traduction des peintures de Hopper en textes qui y rĂ©pondent justement. Ainsi la tension description vs. narration mĂ©nage-t-elle une rĂ©flexion mĂ©ta-poĂ©tique qui fait de ces poĂšmes-fictions des poĂšmes simultanĂ©ment critiques. 2. 5. SpatialitĂ© vs. temporalitĂ© 37 D’aprĂšs Western Motel, 1957. Tout est terrible » constitue l’excipit. 31Si les toiles de Hopper proposent un espace Ă  notre apprĂ©hension visuelle, ce qu’elles figurent appelle une temporalitĂ©, comme si du temps, en elles cristallisĂ©, ne demandait qu’à rĂ©intĂ©grer le flux d’une chronologie momentanĂ©ment suspendue, le temps du tableau’. J’évoquais en introduction la plasticitĂ© du poĂšme en prose, dont la diversitĂ© des actualisations peine Ă  construire un archĂ©type relativement long dans le recueil d’Esteban, il se prĂ©sente d’un seul tenant, l’absence de paragraphes lui confĂ©rant une compacitĂ© qui contribue Ă  le faire tenir face Ă  la puissance de sidĂ©ration de la peinture de Hopper. Je tiens qu’il s’agit Ă©galement de composer avec un espace pictural que le regard embrasse synthĂ©tiquement tandis que l’écriture se dilue dans l’analyse ; le bloc formĂ© par la prose est le biais par lequel un art du temps se rapproche d’un art de l’espace tu t’imposes Ă  moi dans l’instant d’un regard englobant ; je m’impose Ă  toi par la densitĂ© de prĂ©sence de ma parole qui, comme toi, sature l’espace. Cette tension donne sa pleine mesure Ă  la remarque de Wim Wenders On a toujours l’impression chez Hopper que quelque chose de terrible vient de se passer ou va se passer. » L’affirmation rejoint ces deux phrases d’Esteban prĂ©levĂ©es Ă  Western Motel » Quelque chose pourrait survenir, on ne sait quoi. » / Tout est terrible37. » 1991 179-180 Claude Esteban s’en explique dans le texte confiĂ© Ă  Paroles aux confins Cette peinture m’a sĂ©duit parce que les images de Hopper ont l’air d’ĂȘtre saisies Ă  l’instant, un instant qui ne bougera jamais plus mais qu’il suffirait de prolonger, mĂȘme une seconde, pour que cette femme assise mette ses chaussures, pour que cet homme ouvre la fenĂȘtre, pour qu’un train arrive sur un quai complĂštement dĂ©sert. Par un autre procĂ©dĂ© j’ai voulu, devant ces arrĂȘts sur image, les faire bouger Ă  ma façon. 2001 199 32Souhaiter animer des images fixes le dĂ©sir d’écriture rencontre ici le dĂ©sir cinĂ©matographique. DĂšs lors, c’est dans la brĂšche ouverte par le conditionnel d’un il suffirait’ que s’engouffre le poĂšme d’Esteban. Le choix de la prose trouve ici sa justification ce ne peut ĂȘtre que grĂące Ă  un discours qui va de l’avant » que l’écriture se dote des moyens d’accompagner l’espace pictural par la mise en mouvement d’une Ă©paisseur temporelle que l’incessant retour sur soi du vers serait inapte Ă  gĂ©nĂ©rer. Si elle concerne la prose critique des essais, la remarque de Laura Legros demeure valable pour les textes dĂ©diĂ©s Ă  Hopper La spĂ©cificitĂ© de la prose », Ă©crit-elle, tient [
] Ă  cette capacitĂ© d’explorer dans sa durĂ©e propre la temporalitĂ© complexe de la peinture. » 2010 173 Cependant, le tour de force opĂ©rĂ© par Soleil dans une piĂšce vide consiste Ă  cumuler l’expĂ©rience de la durĂ©e introduite par la prose avec la dimension Ă©piphanique du poĂšme. Alors que Laura Legros dĂ©termine les qualitĂ©s de la prose critique des essais en les distinguant de celles de la poĂ©sie, il appert que les 47 poĂšmes en prose consacrĂ©s Ă  Hopper, maintenant ensemble prose et poĂ©sie, assument la double expĂ©rience de l’instant et de la durĂ©e, de l’apparition et de son explication 38 RĂ©fĂ©rence est faite Ă  Conjoncture du corps et du jardin. [L]a prose se rĂ©vĂšle apte Ă  asseoir le regard dans la durĂ©e, au-delĂ  de la seule expĂ©rience esthĂ©tique. Corps ductile, elle ne se propose pas de cristalliser l’apparition – comme pourrait le faire le poĂšme –, mais d’en franchir le seuil pour accĂ©der au temps interne de l’Ɠuvre. Il revient Ă  la poĂ©sie d’exprimer la conjoncture38 et Ă  la prose de l’expliquer, soit d’en dĂ©plier la temporalitĂ© latente en vue de retrouver dans la peinture ce que Claude Esteban appelle le travail du visible ». Legros 2010 170 39 Le peintre a jetĂ© un charme sur ce qu’il voit, l’a engourdi ou endormi Ă  l’aide de ses brosses e ... 40 Le texte peut s’attarder sur ce qui s’est passĂ© avant l’instant fixĂ© dans/par l’espace du tableau ... 33Introduisant du temps dans la peinture39, le poĂšte offre Ă  l’espace pictural ce qui lui faisait dĂ©faut ; toutefois, fidĂšle Ă  ce que la peinture n’est pas un art du temps, le poĂšme en prose ne trahit pas son rĂ©fĂ©rent le temps imaginĂ©, esquissĂ©, contrariĂ©, hypothĂ©tique
 qu’il construit Ă  chaque fois diffĂ©remment40 donne Ă  percevoir la qualitĂ© d’imminence que rendent perceptible les toiles de Hopper. Le poĂšme en prose, en effet, ne consacre pas une durĂ©e il la rend possible. Ainsi les poĂšmes emploient-ils toutes les ruses de la conjugaison et les subtilitĂ©s du vocabulaire pour dire, non le temps, mais sa possibilitĂ© rĂ©currence du conditionnel, du futur proche, d’un futur comme empĂȘchĂ© dans sa possibilitĂ©, recours au futur antĂ©rieur, Ă  l’hypothĂšse, prĂ©sence saturante des modaux peut-ĂȘtre », sans doute » , mention des habitudes, du vieillissement des corps, rĂ©fĂ©rence au moment de la journĂ©e ou Ă  la saison grĂące Ă  la qualitĂ© de la lumiĂšre, Ă  l’époque grĂące Ă  la date du tableau ou des marqueurs sociĂ©taux telle forme de chapeau, telle architecture
 34Je livre un exemple prĂ©levĂ© Ă  la clausule du poĂšme, cumulant les procĂ©dĂ©s ; le prĂ©sent y rĂ©apparaĂźt systĂ©matiquement aux derniĂšres phrases, comme s’il fallait que les dĂ©rives temporelles rejoignent in fine l’instant Ă  jamais suspendu de la toile 41 Compartiment C, voiture 293 », d’aprĂšs Compartment C, car 293, 1938. On prĂ©fĂšre regarder dehors, mĂȘme si la nuit est tombĂ©e. On distingue parfois, trĂšs vite, des maisons Ă©clairĂ©es dans la campagne. On pourrait y vivre. Ce sont des fermes en bois, avec des clĂŽtures blanches. On y Ă©lĂšverait des chevaux. Un homme va entrer dans le compartiment. C’est le contrĂŽleur. Il a un uniforme et une casquette. C’est un Noir. On lui demandera l’heure Ă  laquelle le train doit arriver Ă  la gare oĂč l’on va descendre. On demandera aussi s’il y a du retard. L’homme rĂ©pondra poliment. Il dira que tout va bien. Il se permettra de demander Ă  la jeune femme si elle dĂ©sire un autre magazine. Il y en a quelques-uns de disponibles ce soir. Il y a trĂšs peu de voyageurs. Beaucoup de gens, maintenant, se dĂ©placement en automobile. Elle dira qu’elle adore le train. L’homme sourira. Elle consulte sa montre, elle garde ses jambes croisĂ©es. Elle a encore un peu de temps devant elle. Son chapeau lui va bien sur ses cheveux blonds. Elle a des joues rebondies, presque 1991 88-89 2. 6. Universel vs. particulier 35Edward Hopper peint la classe moyenne amĂ©ricaine des annĂ©es 1930-60 paysages urbains et ruraux de la cĂŽte Est, scĂšnes campant le quotidien des petite et moyenne bourgeoisies inscrivent sa peinture dans un lieu, un moment, une sociĂ©tĂ©. Pour autant, ce triple marquage spatial, temporel et social finit, non seulement par se confondre avec une certaine idĂ©e de l’AmĂ©rique dĂ©bordant le contexte de son apparition et de ses figurations c’est, pour l’EuropĂ©en, tout l’imaginaire de l’AmĂ©rique moderne qui s’apprĂ©hende, bien au-delĂ  des annĂ©es 1950, de New York et de la classe moyenne Aucun autre artiste n’a peut-ĂȘtre autant captĂ© l’imaginaire de l’AmĂ©rique qu’Edward Hopper », affirme Deborah Lyons, [1997] 2012 11, mais surtout les particularitĂ©s de cet ancrage spatio-temporel et social tendent Ă  s’effacer dans le regard du contemplateur, pour laisser place Ă  un questionnement existentiel transcendant toute considĂ©ration contextuelle. Si Hopper nous donne l’AmĂ©rique, il nous donne, Ă  travers elle, l’humain seul, silencieux, mĂ©lancolique. Les poĂšmes en prose d’Esteban sont en cela fidĂšles Ă  leur modĂšle’, qui ne reconnaissent le rĂ©fĂ©rent amĂ©ricain que pour nous confronter Ă  nous-mĂȘmes. La confidence suivante ouvre le recueil Je ne connais pas les États-Unis d’AmĂ©rique. Comme tant d’autres EuropĂ©ens, je n’ai fait que les traverser. J’ai vu des aĂ©roports, des campus qui se ressemblent, des avenues de marbre et de verre entre lesquelles je me perdais. Je n’ai rien vu. J’ai essayĂ©, un jour, d’en savoir davantage. J’ai regardĂ©, longtemps, des peintures d’Edward Hopper. 1991 7 42 Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit avec le poĂšte Jacques RĂ©da 1929-, contemporain d’Esteban, qui dit a ... 36Ce n’est pas la confrontation physique avec un territoire qui donne Ă  voir l’AmĂ©rique, mais une Ɠuvre, des images42. Et il est vrai que les textes de Soleil dans une piĂšce vide sont nombreux qui insistent sur le rĂ©fĂ©rent amĂ©ricain, convoquĂ© Ă  hauteur d’une visibilitĂ© picturale dont rendent prioritairement compte les paysages. Paysages urbains, dans Par-dessus les toits » 43 D’aprĂšs City Roofs, 1932. MĂȘme aux États-Unis d’AmĂ©rique, possĂ©der une cheminĂ©e de ce type n’a rien de rĂ©prĂ©hensible, c’est plutĂŽt un signe de rĂ©ussite, et ceux qui n’ont pas rĂ©ussi dans les affaires, mais qui, par hasard ou par hĂ©ritage, ont une telle cheminĂ©e chez eux, participent, sans le savoir, de ce bonheur rĂ©servĂ© aux plus remarquables de leurs 1991 75-76 37Paysages ruraux, encore 44 Cape Ann, Massachussets ». C’est un endroit protĂ©gĂ©. Il n’a pas souffert du changement qui dĂ©nature, un peu partout, le paysage. On n’y construit pas de ces maisons horribles, qu’on achĂšte sur plan, et qui dĂ©figure Cape Cod, par exemple. Des villas avec des façades grotesques, affligeantes, comme celles oĂč vivent les artistes de cinĂ©ma et les nouveaux riches, en Californie. Ici, tout a gardĂ© le sens de la mesure, de l’équilibre, de la proportion, la vieille AmĂ©rique, en somme, celle qui ne peut pas 1991 35 38NĂ©anmoins, l’imaginaire amĂ©ricain n’aurait pas sollicitĂ© de si remarquable façon le poĂšte s’il n’était subsumĂ© par un questionnement ontologique qui, peu ou prou, rĂ©sonne en chacun de nous. Évoquant ces alliĂ©s substantiels » Char que furent, aux yeux du poĂšte, les peintres Luis Fernandez ou Fermin Aguayo qui incarnĂšrent la condition de l’artiste moderne, Laura Legros remarque que le poĂšte trac[e] Ă  ces peintres une conduite d’inquiĂ©tude » 2010 168 or cet ĂȘtre in-quiet, qui mieux que Hopper le figure-t-il ? Ce qui rapproche Claude Esteban d’Edward Hopper est, de fait, une semblable sensibilitĂ© peintre et poĂšte partagent la mĂȘme inquiĂ©tude maĂźtrisĂ©e, presque sereine, qui affleure et interroge l’ĂȘtre, sans relĂąche. Si l’écrivain s’avoue fascinĂ© par la peinture de l’artiste amĂ©ricain, il ne l’est probablement autant que parce qu’elle est tout entiĂšre traversĂ©e, par delĂ  l’apparente sagesse de ses lignes et la maĂźtrise de ses couleurs, de perspectives dĂ©stabilisantes, de paysages dĂ©solĂ©s, de regards perdus, de paroles tues, de gestes inaboutis. Hopper montre ces trous de l’ĂȘtre oĂč s’absente la parole – et quelle meilleure leçon pour la poĂ©sie ? 39Dans L’impatience et l’obscur », prĂ©face au catalogue consacrĂ© Ă  Aguayo en 1974 reprise dans Traces, figures, traversĂ©es, Claude Esteban Ă©voque en ces termes la peinture de son alliĂ© » Je songe ainsi Ă  cet homme qui traverse [...] l’embrasure Ă©troite d’un tableau, et qui nous tourne le dos, qui nous Ă©carte de lui plus qu’il ne s’éloigne. Certes, il est davantage qu’une silhouette entrevue, mais il est moins qu’une personne – la suggestion plutĂŽt, matĂ©rielle et morale Ă  la fois, que l’espace, l’incertitude, la dispersion haineuse des apparences vont bientĂŽt le circonscrire, l’entamer, l’anĂ©antir. Car tous ces visages, dont on remarquera sans doute qu’aucun d’entre eux ne nous regarde, ces visages, ces yeux absents, fixent au-delĂ  de nous [...] un lieu qui les appelle et les aimante – un lieu qui est, peut-ĂȘtre, l’absence de tout lieu. [...]. [1974] 1985 97 45 Le mĂȘme constat pourrait ĂȘtre Ă©noncĂ© au sujet de la peinture du Danois Wilhelm HammershĂži 1864-19 ... 40Comment ne pas Ă©tablir un parallĂšle avec ce lieu » absent qui aimante » la peinture de Hopper, happe au loin les regards perdus de ses figures – moins [que des] personne[s] », il est vrai ainsi la rĂ©currence du on » chez Esteban et l’effacement des traits singuliers chez Hopper ? Cette absence de tout lieu », pour angoissante qu’elle paraisse, est nĂ©anmoins aussi ce qui fait appel d’air et, avec lui, peinture/poĂ©sie. Si le tressaillement est signe d’une angoisse, il est Ă©galement ce par quoi advient la parole, en ce lieu hors de tout lieu » qui est celui-lĂ  mĂȘme de la poĂ©sie, selon l’expression titrant un essai majeur d’Esteban. Aussi, l’ancrage rĂ©aliste de l’Ɠuvre de Hopper45 n’est-il qu’un leurre donnĂ© en pĂąture aux apparences ; Claude Esteban ne s’y est pas trompĂ©, qui fait des personnages hopperiens’ les proies d’un questionnement que la fixitĂ© des images n’a de cesse de reconduire 46 Homme lisant le journal ». Il lit, ou plutĂŽt il fait semblant de lire, il se raccroche Ă  la page comme s’il ne voulait pas voir ce qui se passe autour de lui, ce qui risque de se passer si seulement il lĂšve les yeux. On dirait qu’il a peur de savoir, d’apprendre ce qu’il sait dĂ©jĂ , et lire le journal est un moyen commode de gagner quelques minutes avant de se trouver face Ă  face avec ce qui, fatalement, doit survenir. [...]46 1991 71-72 47 Matin Ă  Cape Cod ». Il suffit de se rĂ©veiller Ă  l’aube, de quitter son lit, d’observer le soleil Ă  travers cette vĂ©randa, au milieu des herbes. Sans hĂąte, paisiblement. Mais la femme n’agit pas ainsi. Elle est pressĂ©e, elle est impatiente. Elle a le corps penchĂ©, ses mains s’agrippent au rebord de la fenĂȘtre. Elle veut tout voir, tout saisir. Elle a des yeux qui interrogent. [...]47 1991 163 41La chance du poĂšme en prose est d’autoriser une micro-narration une lexie », en termes barthĂ©siens qui, tout en ouvrant des possibles narratifs, demeure autosuffisante il court le risque du rĂ©cit tout en le prĂ©servant de la dilution narrative grĂące Ă  la densitĂ©, au rythme et Ă  l’auto-tĂ©lie de ce qui fait en lui poĂšme. 2. 7. Visible vs. invisible 48 Night Windows, Girlie Show, Office in A Small City, New York Movie
 42Qu’elle ressortisse Ă  une logique implacable ou relĂšve de l’aporie, la remarque suivante n’en demeure pas moins fondamentale dans l’apprĂ©hension de la peinture de Hopper le visible suppose l’invisible. Non tant l’invisible prĂ©cĂ©dant ou entourant la toile invisible d’ordre temporel ou spatial redevable d’une logique visuelle Ă©lĂ©mentaire que celui qui l’habite soit l’invisible du visible. Car ce que donne Ă  voir Hopper, peintre que les historiens de l’art qualifient pourtant de rĂ©aliste » voire de naturaliste », n’est pas le visible mais l’invisible. Parodiant la formule fameuse de Klee, je dirais que sa peinture ne reproduit pas le visible elle rend visible l’invisible – lointains invisibles orientant le regard perdu ou transparent des personnages ; pensĂ©es invisibles de ces hommes et femmes silencieux ; espaces qu’un cadrage Ă©trange et des plans rapprochĂ©s cachent en partie Ă  notre regard non seulement Hopper cadre de façon Ă  montrer plusieurs espaces contigus dont certains demeurent tronquĂ©s48, mais encore il place son spectateur tout prĂšs des figures dont il partage consĂ©quemment l’espace, le privant de toute perspective ; invisible extĂ©rieur depuis l’intĂ©rieur, intĂ©rieur depuis l’extĂ©rieur ainsi qu’en tĂ©moignent toutes ces fenĂȘtres ouvertes sur la nuit Hotel Room, Compartment C car 293, Office at Night
 et rĂ©ciproquement ces intĂ©rieurs entourĂ©s de nuit Night Windows, Rooms for Tourists, Nighthawks
. 43Or le poĂšme en prose permet Ă  Claude Esteban d’approfondir cette tension entre visible et invisible d’une part, parce que la fiction fait exister l’invisible, Ă  la lettre en l’imaginant que la composition picturale le prĂ©suppose ou qu’il soit redevable Ă  l’écrivain ; d’autre part, parce que le caractĂšre abstrait de la forme poĂ©tique autorise le visible Ă  ĂȘtre bordĂ© d’invisible et trouĂ© de non-savoir. Aussi le geste d’Esteban consiste-t-il, simultanĂ©ment, Ă  dĂ©crire minutieusement et Ă  flouter’ ses scĂšnes. Travail de floutage rĂ©currence des modaux, recours frĂ©quent au conditionnel, aux suppositions, digressions temporelles ou rĂ©flexives tenant la scĂšne Ă  distance
 qui ont pour paradoxal effet d’épaissir le donnĂ©-Ă -voir le sfumato que met en place le poĂšte fait de la peinture de Hopper le lieu d’une interrogation existentielle qui dĂ©borde le cadre Ă©troit de la toile, Ă©levant ses figures Ă  la dignitĂ© de hĂ©ros tragiques. 44L’invisible est d’abord relatif, dans le recueil, au cadrage et Ă  la composition des toiles auxquelles il fait Ă©cho ; il revient au spectateur de deviner ce qu’il ne peut voir. Pour autant, il ne s’agit pas d’inventer, mais de crĂ©er du volume Ă  partir du visible, soit de sauter par le regard de la deuxiĂšme Ă  la troisiĂšme dimension 49 Bouteilles et objets divers ». Sur la façade, de part et d’autre des deux vitrines, montent quatre colonnettes graciles. Certes, la derniĂšre sur la droite n’apparaĂźt pas, mais la construction est si rĂ©solument symĂ©trique qu’on est en droit de le 1991 154 50 Bureau dans une petite ville ». Par la grande baie de la façade latĂ©rale, on aperçoit l’homme de profil. Seuls sa tĂȘte et son buste sont visibles, le reste du corps est cachĂ© par la table, une table assez longue en bois sombre. On devine toutefois que l’homme est d’une taille relativement 1991 170 45L’invisible apparaĂźt Ă©galement frĂ©quemment, dans ces proses, comme ce qui manque Ă  la scĂšne ; le conditionnel y prend alors en charge le dĂ©sir de l’écrivain-spectateur de voir apparaĂźtre des figures, qui viendraient apporter de la vie, du bruit, Ă  ce qui demeure dĂ©sert, dĂ©sespĂ©rĂ©ment silencieux 51 L’étable de Cobb ». Les bĂȘtes sont Ă  l’étable, et ces petites notes blanches et rousses qui ponctueraient la scĂšne, comme dans les tableaux flamands, font dĂ©faut, cruellement. On aimerait voir des vaches dans le paysage. On entendrait les clochettes en cuivre tinter. On apercevrait peut-ĂȘtre une jeune fille avec un seau, une paysanne qui reviendrait Ă  la ferme, avec un seau plein de lait, lorsque le soir tombe. On ne voit rien de tout 1991 70 Je souligne. 52 Aube sur un quai de gare ». On aimerait que quelqu’un apparaisse sur le quai. Que des locomotives lancent leurs panaches de vapeur dans l’air tout neuf, dans le matin qui se lĂšve. Qu’il y ait du bruit, des chuintements, des Ă©clairs, des chariots que l’on pousse trĂšs vite vers des wagons, avant que le train ne reparte. Mais il n’y a rien de tout cela [
].52 1991 111 Je souligne. 46Cependant, l’invisible ne saurait se rĂ©duire ni Ă  ce que l’on ne peut voir parce que cela Ă©chappe Ă  notre champ de vision, ni Ă  ce que l’on estime manquer Ă  la scĂšne. Il participe aussi de ce que l’on ne peut ou ne veut pas imaginer – l’in-imaginable Ă©tant, par dĂ©finition, l’invisible mĂȘme 53 Mari et femme ». Le lit doit se trouver dans la partie gauche de la chambre, mais il n’apparaĂźt pas. Il serait inutile dans la scĂšne, il serait incongru. On n’imagine pas la nuit, une lampe de chevet, deux corps couchĂ©s cĂŽte Ă  cĂŽte. On ne peut rien 1991 168 54 Bureau dans une petite ville ». On sent bien que cet homme n’existe pas en-dehors de ce bureau qui domine, de ses grandes baies, la ville. Il est impossible d’imaginer l’homme au-dehors. OĂč irait-il ?54 1991 171 47NĂ©anmoins, c’est prioritairement le hors-cadre spatial, temporel que dĂ©veloppent – au sens photographique – les poĂšmes de Soleil dans une piĂšce vide. Comme si les scĂšnes que nous avions sous les yeux n’étaient que des cristallisations momentanĂ©es du visible, rĂ©sultant d’histoires longues et complexes dont nous peinons Ă  remonter le cours ; des scĂšnes qui, comme celles oĂč se dĂ©ploie l’action de la tragĂ©die classique, apparaissent contiguĂ«s Ă  des espaces invisibles mais actifs, qu’elles jouxtent dangereusement la peinture de Hopper est de toutes parts bordĂ©e d’invisible, un invisible que cherche Ă  apprivoiser la fiction. Aussi Alain Buisine reproche-t-il Ă  l’écrivain de peupler sa peinture de personnages qui n’y figurent pas, de doter ceux que nous voyons d’une intĂ©rioritĂ© psychologique, de bouleverser l’uchronie picturale par l’insertion de la diachronie, de mettre en mouvement la tension contenue dans des scĂšnes figĂ©es, d’expliquer des situations qui n’appellent aucun commentaire – bref, le critique tient grief au poĂšte de rendre visible un invisible auto-suffisant. Je ne partage pas cet avis, dont je comprends cependant les motifs Esteban ajoute des couches d’invisible Ă  l’invisible qui hante dĂ©jĂ  la peinture de Hopper. Loin de rĂ©sorber son mystĂšre, il l’épaissit. Jamais, du reste, le poĂšte ne nous impose ni ne se satisfait complĂštement de sa vision ; il nous propose un point de vue, d’imagination, et s’il l’explique, c’est au sens Ă©tymologique oĂč il le dĂ©plie comme l’on dĂ©plie un tissu pour le dĂ©ployer. Ce que nous voyons ne nous suffit pas nous en parlons, nous l’écrivons. Pour autant, dĂ©truisons-nous ce qui fait le charme chant, poĂšme de la peinture parce que nous en faisons quelque autre chose ? 55 D’aprĂšs Two Puritans, 1945. 56 Un phare sur la colline », 1991 23-25. Un homme et une femme, y apprend-on, avaient l’habitude ... 57 Soir d’étĂ© ». 58 Entretien nocturne ». 59 Bureau dans une petite ville ». 60 Tunnels », d’aprĂšs Approaching a City, 1946. 48Les passĂ©s qu’invente le poĂšte Ă  des paysages sans histoires, les peuplant d’existences issues d’une rĂȘverie habitĂ©e par l’imaginaire culturel amĂ©ricain Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », Deux puritains55 », oĂč affleure Ă©galement le rĂ©fĂ©rent autobiographique Un phare sur la colline56 » ; les piĂšces attenantes Ă  la scĂšne dont il imagine le dĂ©cor Cette maison est laide, [
] avec des meubles absurdes, des poupĂ©es et des coussins roses sur le lit57. » 1991 147-148, antichambres qu’il associe au passage des personnages avant qu’ils n’entrent en scĂšne C’est un homme qui soigne son apparence. C’est le patron. Il a dĂ» accrocher la veste de son complet Ă  un cintre, quelque part, dans l’entrĂ©e ou dans une autre piĂšce, pour ne pas la froisser et pour ĂȘtre plus Ă  son aise et s’expliquer avec ses deux partenaires58. » 1991 159 ou qui mettent en exergue, par contiguĂŻtĂ©, un lieu dont est soulignĂ©e l’abstraction La vie se dĂ©roule ailleurs, dans d’autres bureaux, derriĂšre celui-ci, ou plus loin, Ă  d’autres Ă©tages59. » 1991 171 toutes ces mises en perspective spatio-temporelles donnent Ă  voir un invisible qui, s’il est le fruit de l’imagination d’un poĂšte peuplant de ses fantaisies les tunnels » obscurs de la peinture de Hopper, accompagne notre propre regard dans ces trou[s] noir[s] qui vien[nen]t60 » 1991 142 Ă  notre rencontre. Conclusion 49Qu’apporte la dimension poĂ©tique du poĂšme en prose aux micro-rĂ©cits composant Soleil dans une piĂšce vide ? Elle assourdit le rĂ©cit, de mĂȘme qu’une forme de surditĂ© assourdit le visible, chez Hopper. Car tout n’est pas dicible, racontable – et mĂȘme prĂ©hensible ; approcher le RĂ©el ne se peut qu’à accepter dĂ©tours, approximations, sfumatos. Voir n’est pas savoir ; a contrario, voir oblige Ă  accepter que nous ne savons pas. Écrire dans les traces de la peinture, par consĂ©quent, reconduit l’ignorance en la creusant 61 Dimanche matin », d’aprĂšs Early Sunday Morning, 1930. [La rue] qui apparaĂźt ici n’a rien d’extraordinaire, et cependant, si on voulait la dĂ©crire, si on voulait seulement rendre compte de ce qu’elle est, il faudrait des pages et des pages d’écriture, et encore sans ĂȘtre sĂ»r d’avoir vraiment tout dit. On aura racontĂ©, rien de plus. On aura accumulĂ© de petites notations, Ă  la suite les unes des autres. Mais le principal, l’identitĂ© de la rue, nous aura Ă©chappĂ©. Disons donc seulement, pour faire semblant de nous en approcher, que le ciel est bleu pĂąle au-dessus des 1991 46 50Que font les poĂšmes d’Esteban si ce n’est s’attacher Ă  faire semblant de s’approcher de la peinture de Hopper ? Pour se savoir vouĂ©e Ă  l’échec Mais aprĂšs avoir dit tout cela, notĂ© cela, on sent bien qu’on demeure au seuil de l’énigme » 1991 48, la dĂ©marche n’en aboutit pas moins Ă  47 rĂ©cits-poĂšmes qui, en dĂ©pit des allĂ©gations du poĂšte, cernent probablement mieux qu’un savant commentaire l’univers hopperien. 62 On se reportera Ă  l’analyse remarquable de GĂ©rard Farasse. 63 RedoublĂ©e et transmĂ©diale, dans la mesure oĂč Esteban regarde le personnage peint par Hopper Ă  trav ... 64 Bureau dans une petite ville ». L’épigraphe de Soleil dans une piĂšce vide est empruntĂ©e au mĂȘme ... 5147 tableaux, 47 textes autant de stations poĂ©tiques sur le chemin de la peinture de Hopper, qui finissent par se transform[er] en une histoire » 1991 4Ăšme de couverture dont on peine Ă  distinguer les traits du personnage principal peintre ou poĂšte ? À qui, donc, appartient la peinture ? C’est la question que l’on est en droit de se poser Ă  la lecture de ces rĂ©cits, oĂč affleure par endroits le rĂ©fĂ©rent autobiographique, comme si le poĂšte rĂ©alisait dans ces discrets indices son souhait premier d’entrer dans la toile par un petit bout » Esteban 2001 200 pour en devenir un personnage – ou un livre » Esteban 1991 4Ăšme de couverture ; oĂč certains personnages campĂ©s par le peintre apparaissent comme autant d’allĂ©gories de l’écrivain la jeune couturiĂšre, au limen, figure du rhapsode entamant son ouvrage62 ; l’employĂ© de bureau, rĂ©incarnation redoublĂ©e et transmĂ©diale63 de Bartleby le scribe, qui n’écrit pas », n’a peut-ĂȘtre jamais Ă©crit une ligne » et prĂ©fĂšre ne jamais commencer64 » 1991 173 ; le peintre absent dont le poĂšte imagine qu’il a vĂ©cu lĂ , dans cette piĂšce ensoleillĂ©e dĂ©sormais vidĂ©e de ses habitants, sur laquelle se clĂŽt significativement le recueil Ă©ponyme. 52Hopper a confiĂ©, Ă  propos de Sun in an empty room I am after me » Bonnefoy [1989] 1995 250. À la suite du peintre, entretenant le mĂȘme paradoxe, le poĂšte est aprĂšs lui » alors mĂȘme qu’il cherche Ă  s’effacer, comme si l’effacement poser la plume et s’effacer » sont les derniers mots de la quatriĂšme de couverture signĂ©e de ses initiales Ă©tait la condition d’accĂšs Ă  soi-mĂȘme. 53Avant d’en venir au sujet de la table ronde autour d’Octavio Paz, PoĂ©sie et Peinture », Esteban Ă©prouve le besoin de s’arrĂȘter sur la question de la traduction ; je cite une partie de son propos, qui entre en rĂ©sonance Ă©troite avec les poĂšmes en prose dĂ©diĂ©s Ă  Hopper – qu’il a peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©crire Ă  cette date [
] je voudrais insister sur un autre Ă©lĂ©ment qui d’ailleurs peut se relier trĂšs simplement Ă  la rĂ©flexion d’Octavio Paz sur les arts plastiques, qui est celui que j’appellerais, au sens le plus large du terme, le rĂŽle de la traduction – non pas simplement que je veuille le limiter Ă  la traduction d’un poĂšme d’une langue Ă  l’autre, [
] mais du processus profond de la traduction, c’est-Ă -dire le passage des signes d’un registre Ă  l’autre, d’une langue Ă  l’autre, qu’il s’agisse de la traduction de poĂ©sie, ou de la traduction de signes plastiques dans une langue. 1989 17 54Le poĂšte poursuit en ces termes, dĂ©veloppant Ă  partir du mot translation », qu’il entend depuis l’anglais mais surtout en son sens gĂ©omĂ©trique », sa vision de la traduction auprĂšs de Paz ; or il apparaĂźt que les proses de Soleil dans une piĂšce vide ont tout Ă  voir avec elle, la traduction s’apparentant Ă  un acte d’amour [mes italiques entre crochets] [
] Octavio Paz a cette dĂ©finition, que je trouve merveilleuse et un peu Ă©tonnante [...] pour moi la traduction est Ă  la fois amour et pĂ©dagogie », c’est-Ă -dire, amour, le besoin de s’enrichir et d’enrichir sa propre langue par le truchement d’une langue Ă©trangĂšre Ă  cette langue [ le poĂšme en prose, grĂące Ă  la peinture de Hopper], et pĂ©dagogie, c’est-Ă -dire une maniĂšre d’offrir Ă  ceux de la mĂȘme tribu, au sens de MallarmĂ©, quelque chose dans leur langue qui jusqu’alors ne leur appartenait pas [ la peinture, pour la poĂ©sie] [
]. 1989 17 55Dans son essai sur le graveur et sculpteur espagnol Eduardo Chillida 1924-2002, qui prĂ©cĂšde de quelque vingt ans ses textes dĂ©diĂ©es Ă  Edward Hopper 1972/1991, Claude Esteban Ă©crit [L]’anecdote est peut-ĂȘtre cet instant mĂ©taphorique oĂč le discontinu du quotidien s’accorde avec le cheminement secret d’une Ăąme – et cristallise tout Ă  coup ce que l’on pourrait nommer une fable. » 1972 9 Lisant cela, comment ne pas songer aux toiles du peintre amĂ©ricain comme Ă  leur Ă©cho poĂ©tique ? Fables Ă  leur maniĂšre, en effet, que ces peintures et ces poĂšmes en prose – mais fables modernes, qui ne nous dĂ©livrent aucune morale pour nous laisser seuls face Ă  la beautĂ© tragique de l’humaine condition. RĂ©fĂ©rences picturales Cobb's Barns and Distant Houses. Edward Hopper. v. 1930. Huile sur toile, 73,3 x 109,2 cm. Whitney Museum of American art, New York. Railroad Sunset. Edward Hopper. 1929. Huile sur toile, 74,5 x 122,2 cm. Whitney Museum of American Art, New York. Automat. Edward Hopper. 1927. Huile sur toile, 69,9 x 90,5 cm. Des Moines art center, Iowa. New York Movie. Edward Hopper. 1939. Huile sur toile, 81,9 x 101,9 cm. MOMA, New York. Girly Show. Edward Hopper. 1941. Huile sur toile, 81,3 x 96,5 cm. Collection privĂ©e. Nighthawks. Edward Hopper. 1942. Huile sur toile, 84,1 x 152,4 cm. The Art Institute of Chicago, Chicago. Office in a Small City. Edward Hopper. 1953. Huile sur toile, 71,7 x 101,6 cm. The Metropolitan Museum of art, New York. Sun in an Empty Room. Edward Hopper. 1963. Huile sur toile, 73 x 100 cm. Collection privĂ©e. Room in New York. Edward Hopper. 1932. Huile sur toile, 73,5 x 91,5 cm. Sheldon Memorial Art Gallery, Lincoln. Western Motel. Edward Hopper. 1957. Huile sur toile, 77,8 x 128,3 cm. Yale University Art gallery, New Haven. Cape Cod Morning. Edward Hopper. 1950. Huile sur toile, 87 x cm. Smithsonian Institution, Washington Lighthouse Hill. Edward Hopper. 1927. Huile sur toile, x cm. Dallas Museum of Art, Dallas. Dawn in Pennsylvania. Edward Hopper. 1942. Huile sur toile, 62,2 x 112,4 cm. Terra Museum of American Art, Chicago. Compartment C, car 293. Edward Hopper. 1938. Huile sur toile, 50,8 x 45,7 cm. Collection privĂ©e. Two Puritans. Edward Hopper. 1945. Huile sur toile, 76,2 x 101,6 cm. Collection privĂ©e. Approaching a City. Edward Hopper. 1946. Huile sur toile, 68,9 x 91,4 cm. The Phillips Collection, Washington Early Sunday Morning. Edward Hopper, 1930. Huile sur toile, 89,4 x 153 cm. Whitney Museum of American Art, New York. Top of page Bibliography Textes de Claude Esteban par ordre de parution Esteban, Claude Chillida, Paris Maeght, 1972. Esteban, Claude Un lieu hors de tout lieu, Paris GalilĂ©e, coll. Ă©critures/figures », 1979. Esteban, Claude Palazuelo, Paris Maeght, 1980. Esteban, Claude Cosmogonie, Draguignan Lettres de Casse, 1981 ; repris dans Conjoncture du corps et du jardin suivi de Cosmogonie, Paris Flammarion, 1983 [Prix MallarmĂ©]. 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RĂ©da, Jacques Affranchissons-nous, Montpellier Fata Morgana, 1990. Top of page Notes 1 On se reportera au collectif Le Travail du visible Claude Esteban et les arts plastiques pour prendre la mesure de cet engagement essentiel. 2 Je crois sincĂšrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poĂ©tique ; non pas celle-ci, froide et algĂ©brique, qui, sous prĂ©texte de tout expliquer, n’a ni haine ni amour, et se dĂ©pouille volontairement de toute espĂšce de tempĂ©rament ; mais, – un beau tableau Ă©tant la nature rĂ©flĂ©chie par un artiste, – celle qui sera ce tableau rĂ©flĂ©chi par un esprit intelligent et sensible. Ainsi le meilleur compte-rendu d’un tableau pourra ĂȘtre un sonnet ou une Ă©lĂ©gie. // Mais ce genre de critique est destinĂ© aux recueils de poĂ©sie et aux lecteurs poĂ©tiques. Quant Ă  la critique proprement dite, j’espĂšre que les philosophes comprendront ce que je vais dire pour ĂȘtre juste, c’est-Ă -dire pour avoir sa raison d’ĂȘtre, la critique doit ĂȘtre partiale, passionnĂ©e, politique, c’est-Ă -dire faite Ă  un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d’horizons. » Baudelaire [1846], 1999 141 Je souligne. 3 Les toiles de Hopper s’apparentent Ă  des vies silencieuses » still lives – l’expression française natures mortes » se rĂ©vĂ©lant rĂ©solument inappropriĂ©e. C’est une mĂȘme vibration de silence que j’entends dans les Ɠuvres de Morandi et Hopper cruches ou verres, chez l’un, personnages ou paysages, chez l’autre – peu importe les formes que prend leur relation au rĂ©el. 4 La recension de GaĂ«tan Brulotte suggĂšre dans son premier paragraphe Il s’agit peut-ĂȘtre de poĂšmes en prose qui auraient la forme de narrations brĂšves. » Pour autant, la piste ne sera pas explorĂ©e, Brulotte s’attachant Ă  faire d’Esteban un commentateur » produisant de courts rĂ©cits » 1992 133. Il est vrai que l’article participe de la note de lecture quelque peu complaisante davantage que de l’étude critique. 5 D’aprĂšs Cobb’s Barn and Distant Houses, v. 1931. 6 D’aprĂšs Railroad Sunset, 1929. 7 Cf. peu d’hommes sont douĂ©s de la facultĂ© de voir ; il y en a moins encore qui possĂšdent la puissance d’exprimer. » Baudelaire [1863] 1999 516 8 Les textes citĂ©s d’Esteban s’attachent respectivement Ă  Automat 1927, New York Movie 1930, Girlie Show 1941, Nighthawks 1942, Office in a Small City 1953. 9 Relativement critique vis-Ă -vis de l’entreprise d’Esteban, Buisine place en Ă©pigraphe cette phrase de Hopper Le tableau n’a pas Ă  raconter plus que cela, et j’espĂšre qu’il ne racontera pas quelque anecdote car aucune n’est intentionnelle. » 1994 259 GĂ©rard Farasse y rĂ©pond indirectement dans son Ă©tude, soulignant qu’ en dĂ©pit de ses dĂ©clarations, [Hopper] aimait, en compagnie de sa femme, Ă  baptiser ses personnages et Ă  Ă©laborer des scĂ©narios Ă  partir de ses tableaux. » 2010 214. L’anecdote est rapportĂ©e par Ivo Kranzfelder 2006 143. 10 Henry Gil note Ă  juste titre qu’ il s’agit d’un narratif Ă  peine esquissĂ© qui bifurque souvent, et empreint de poĂ©ticitĂ© dans sa façon de traiter le sens et les sens par association d’idĂ©es. » 2010 227 11 Psychose dans Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », dont on sait que la toile inspira le film ; FenĂȘtre sur cour, mais aussi Le Faucon maltais, dans Trois fenĂȘtres, la nuit » ; Les Anges de l’enfer, explicitement citĂ© dans Les Oiseaux de nuit »  12 Bureau dans une petite ville ». 13 Ces catĂ©gories, qui ont le mĂ©rite de la clartĂ©, ne sont cependant pas impermĂ©ables. 14 Les ouvrages et articles sont trop nombreux pour ĂȘtre citĂ©s on se reportera Ă  la Bibliographie des Ă©crits sur l’art de Claude Esteban » Ă©tablie par Xavier Bruel dans Le Travail du visible. Claude Esteban et les arts plastiques, 285-299. 15 Laura Legros montre bien que la prose critique du poĂšte va [
] en fin de parcours se pencher vers le mode fictionnel du comme si » ; et lorsqu’elle ajoute, Ă  propos de la mise en mouvement des Buveurs de VĂ©lasquez, dans Les Gueux en Arcadie » 2000 La figuration se fait Ă  proprement parler fiction lorsqu’elle est associĂ©e Ă  une temporalisation, voire une narrativisation », on ne peut que songer Ă  ce qui se trame dans les textes dĂ©diĂ©s Ă  Hopper 2010 172. 16 Si le terme d’ accompagnement » est employĂ© positivement par Esteban pour qualifier la seconde approche, de type poĂ©tique 2001 195, on pourrait aussi craindre qu’une telle approche ne se transforme, au yeux du lecteur, en approximation – pour qui prĂ©fĂšrerait la raison scientifique Ă  la raison poĂ©tique », Ă  reprendre le titre d’un essai majeur de Claude Esteban. 17 Cf. l’article sus-citĂ© de Laura Legros. 18 Cf. [
] tous les grands poĂ«tes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les poĂ«tes que guide le seul instinct ; je les crois incomplets. [
] il est impossible qu’un poĂ«te ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas Ă©tonnĂ© que je considĂšre le poĂ«te comme le meilleur de tous les critiques. » Baudelaire [1861] 1989 280. Si le propos concerne la musique de Wagner, on sait que c’est le regard portĂ© sur les arts plastiques qui a fait de Baudelaire le critique d’art admirable qu’il est devenu. 19 Les Ă©tudes conduites par GĂ©rard Farasse ou Henry Gil lisent admirablement certains de ces textes ; mon regard ne se substitue pas Ă  leurs analyses il poursuit Ă  leurs cĂŽtĂ©s la lecture du recueil d’Esteban, sans insister sur ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© soulignĂ©. 20 On se reportera notamment au chapitre La nature et son lieu » [1983] de Traces, figures, traversĂ©es 1985 253-272. 21 Le peintre Aguayo, qui s’entretient avec Claude Esteban, constate PlutĂŽt qu’à voir, l’Ɠil a tendance Ă  reconnaĂźtre. C’est sa fonction la plus importante de reconnaĂźtre, pas de voir. » 1985 124 22 Cf. Tout ce que je veux, c’est peindre la lumiĂšre sur l’angle d’un mur, sur un toit. », Edward Hopper citĂ© par Yves Bonnefoy [1989] 1995 235. Dans cette Ă©tude, Bonnefoy analyse la dĂ©cisive et dĂ©finitive confiance dans la lumiĂšre » que l’artiste amĂ©ricain dut Ă  sa dĂ©couverte de la peinture française lors de son sĂ©jour parisien 230 et sq. 23 Si les 47 textes suivent l’ordre chronologique de composition des tableaux de 1921 Ă  1963, il reste que leur choix appartient au poĂšte – de mĂȘme que c’est lui qui dĂ©cide d’interrompre sa suite avec Soleil dans une piĂšce vide » À la fin, il lui semble avoir vĂ©cu tout cela, et lorsque le soleil, un aprĂšs-midi d’étĂ©, traverse une piĂšce vide, il devine que le peintre va mourir et qu’il lui faut, tel Bartleby le copiste, Ă©crire, lui, la derniĂšre phrase du livre, poser la plume et s’effacer. » dernier paragraphe de la 4Ăšme de couverture 24 L’analyse pourrait s’appliquer Ă  n’importe quel poĂšme du recueil. 25 Soleil dans une piĂšce vide », d’aprĂšs Sun in an Empty Room, 1963. 26 MĂȘme lorsque le personnage nous’ regarde, telle la femme assise de Western Motel, c’est comme si nous Ă©tions, pour lui, transparents nĂ©cessaires quoique invisibles – ce qui est le propre de tout spectateur
 27 Dans son Ă©tude sur Hopper rĂ©digĂ©e en 1989 pour le catalogue d’exposition du musĂ©e Cantini de Marseille, Bonnefoy laisse entendre que l’alternative Ă©quivaut Ă  un repentir les personnages de Hopper regardent ailleurs, ou nulle part » [[1989] 1995 239. 28 D’aprĂšs Cape Cod Morning, 1950. 29 L’étude que consacre Henry Gil Ă  la tentation du romanesque » analyse avec attention les diffĂ©rentes valeurs prises par le on » dans le recueil 2014 225-238. 30 Un phare sur la colline », d’aprĂšs Lighthouse Hill, 1927. 31 Trois fenĂȘtres, la nuit ». 32 Chop Suey ». 33 Aube sur un quai de gare », d’aprĂšs Dawn in Pennsylvania, 1942. 34 Une Ă©tude prĂ©cise gagnerait Ă  ĂȘtre conduite sur la façon qu’a chaque scĂšne de rĂ©pondre singuliĂšrement Ă  chaque tableau, notamment dans le choix des Ă©lĂ©ments retenus par le poĂšte et dans la maniĂšre qu’a son regard de se dĂ©placer sur la toile, dont les mouvements influent indubitablement sur l’agencement textuel. Brian O’Doherty commente dans sa prĂ©sentation des registres du peintre, Le mot et l’image une entente rĂ©ciproque », l’excellence des descriptions de Jo, sa femme, et Ă©tablit un parallĂšle avec les dossiers musĂ©aux associant la reproduction de l’Ɠuvre avec sa description Ă©crite le critique d’art remarque que l’art de dĂ©crire un tableau n’est pas naturel » 2012 28, l’opĂ©ration impliquant une succession d’étapes que l’on serait bien en peine de rĂ©duire Ă  un protocole. 35 On aura remarquĂ© que les titres des poĂšmes correspondent presque toujours Ă  ceux donnĂ©s par Hopper Cape Cod Morning > Matin Ă  Cape Cod » ; Office in a Small City > Bureau dans une petite ville » ; Sun in an Empty Room > Soleil dans une piĂšce vide » etc.. Presque. On a pu voir, en outre, que la question du titrage Ă©tait loin d’ĂȘtre anodine aux yeux du poĂšte Girlie Show est conservĂ© tel quel comme Chop Suey, Summertime, Rooms for tourists ou Western Motel, pour diverses raisons que l’on conçoit sans peine, dans la mesure oĂč Esteban reconnaĂźt n’avoir pas rĂ©ussi Ă  en donner un Ă©quivalent satisfaisant en français. Avouant ĂȘtre attentif au titre de ses textes, Esteban nous invite par lĂ  mĂȘme Ă  nous interroger sur le presque’ qui fait que nombre des titres choisis pour ses poĂšmes signent un lĂ©ger dĂ©calage avec les originaux Two on the Aisle devient Fauteuils d’orchestre » ; Automat devient Distributeur de cafĂ© » ; Hodgkin’s House, Cape Ann, Massachussets devient Cape Ann, Massachussets » ; Cobb’s Barn and Distant Houses devient L’étable de Cobb » ; Cape Cod Evening devient Maison, herbe et chien » ; Approaching a City devient Tunnels » ; Seven devient Bouteilles et objets divers » ; Hotel by a Railroad devient Mari et femme »  Ce lĂ©ger tremblé’ des titres suppressions ou modifications de diverses teneurs signifie deux choses, apparemment contradictoires d’une part, le poĂšte marque son territoire, celui des mots. S’il n’est que’ l’interprĂšte d’une peinture qui le prĂ©cĂšde, il se rĂ©serve prĂ©cisĂ©ment le droit de l’interprĂ©ter. D’autre part, et paradoxalement, les titres qu’il soumet sonnent’ Ă©trangement comme des titres d’Ɠuvres picturales Bouteilles et objets divers » fait songer Ă  une nature morte ; Maison, herbe et chien » Ă  une scĂšne de genre ; Mari et femme » Ă  un portrait
 Comme si le poĂšte s’appropriait la peinture en donnant des titres de tableaux Ă  ses poĂšmes
 Admirable chassĂ©-croisĂ© pour qui veut penser les relations de la poĂ©sie Ă  la peinture ! Et comment ne pas songer que City Roofs devenu Par-dessus les toits » est un clin d’Ɠil d’Esteban Ă  Hopper, peintre qui goĂ»tait tout particuliĂšrement la poĂ©sie entre autres française et lisait Verlaine dans le texte ? 36 Claude Esteban Ă©voque l’impossible bilinguisme, l’entre-deux langues simultanĂ©ment douloureux et fĂ©cond français/espagnol Ă  l’origine de sa vocation poĂ©tique dans son rĂ©cit autobiographique Le Partage des mots. 37 D’aprĂšs Western Motel, 1957. Tout est terrible » constitue l’excipit. 38 RĂ©fĂ©rence est faite Ă  Conjoncture du corps et du jardin. 39 Le peintre a jetĂ© un charme sur ce qu’il voit, l’a engourdi ou endormi Ă  l’aide de ses brosses et de ses pinceaux. La rĂȘverie d’Esteban dĂ©livre la rĂ©alitĂ© de cet enchantement en la faisant retourner Ă  son flux. Il introduit dans l’image, dont les personnages sont Ă  la source de dĂ©rives narratives et d’improbables rĂ©cits qui bifurquent, ce qui lui manquera toujours le temps. » Farasse 2010 200 40 Le texte peut s’attarder sur ce qui s’est passĂ© avant l’instant fixĂ© dans/par l’espace du tableau ainsi Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », d’aprĂšs House by the Railroad, 1925, tout entier tournĂ© vers le passĂ© de la maison ou commencer avec lui ainsi Summertime », d’aprĂšs Summertime, 1943 ; il peut Ă©galement supposer ce qui va se passer, notamment Ă  la coda des poĂšmes, chaque prose dosant’ diffĂ©remment l’expĂ©rience temporelle. On se reportera aux pages 230-235 de l’analyse conduite par Henry Gil. 41 Compartiment C, voiture 293 », d’aprĂšs Compartment C, car 293, 1938. 42 Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit avec le poĂšte Jacques RĂ©da 1929-, contemporain d’Esteban, qui dit avoir rencontrĂ©, enfant, la vraie AmĂ©rique » grĂące aux vignettes du Journal de Mickey 1984 14-19 qui l’auront dispensĂ© de tout voyage rĂ©el aux États-Unis. Cette supĂ©rioritĂ© de la reprĂ©sentation sur la confrontation gĂ©ographique se confirmera avec la dĂ©couverte des faux timbres » du peintre amĂ©ricain Donald Evans 1945-1977, que raconte son livre Affranchissons-nous l’AmĂ©rique ne se rendrait-elle perceptible, pour un EuropĂ©en, qu’à travers la mĂ©diation d’une image et d’un cadre vignettes, timbres, toiles, Ă©crans
 ? 43 D’aprĂšs City Roofs, 1932. 44 Cape Ann, Massachussets ». 45 Le mĂȘme constat pourrait ĂȘtre Ă©noncĂ© au sujet de la peinture du Danois Wilhelm HammershĂži 1864-1916, qui prĂ©sente bien des points communs avec celle de Hopper. 46 Homme lisant le journal ». 47 Matin Ă  Cape Cod ». 48 Night Windows, Girlie Show, Office in A Small City, New York Movie
 49 Bouteilles et objets divers ». 50 Bureau dans une petite ville ». 51 L’étable de Cobb ». 52 Aube sur un quai de gare ». 53 Mari et femme ». 54 Bureau dans une petite ville ». 55 D’aprĂšs Two Puritans, 1945. 56 Un phare sur la colline », 1991 23-25. Un homme et une femme, y apprend-on, avaient l’habitude de se promener prĂšs du phare, l’étĂ©, cueillant des fleurs, regardant la mer. Mais [l]a femme est morte. On dit qu’elle Ă©tait plus ĂągĂ©e que lui, qu’elle Ă©tait de santĂ© fragile. Mais ce fut par accident, un jour de septembre, Ă  quelques kilomĂštres du phare. » Claude Esteban intĂšgre ainsi discrĂštement Ă  cette fiction picturale la mort de sa propre femme la peintre Denise Esteban. On se reportera Ă  l’admirable ÉlĂ©gie de la mort violente. 57 Soir d’étĂ© ». 58 Entretien nocturne ». 59 Bureau dans une petite ville ». 60 Tunnels », d’aprĂšs Approaching a City, 1946. 61 Dimanche matin », d’aprĂšs Early Sunday Morning, 1930. 62 On se reportera Ă  l’analyse remarquable de GĂ©rard Farasse. 63 RedoublĂ©e et transmĂ©diale, dans la mesure oĂč Esteban regarde le personnage peint par Hopper Ă  travers le personnage de Melville, pour en venir lui-mĂȘme Ă  rĂ©crire la figure de l’employĂ© de bureau. 64 Bureau dans une petite ville ». L’épigraphe de Soleil dans une piĂšce vide est empruntĂ©e au mĂȘme livre de of page References Electronic reference Marie Bourjea-Joqueviel, Une vie moderne et plus abstraite ». Claude Esteban / Edward Hopper poĂšmes en prose », Textes et contextes [Online], 2019, Online since 06 December 2019, connection on 24 August 2022. URL of page About the author Marie Bourjea-Joqueviel MCF HDR, UniversitĂ© Paul-ValĂ©ry Montpellier 3, Route de Mende, 34090 Montpellier, RIRRA 21 EA 4209Top of page
Maisonau bord de la voie ferrée (House by the Railroad en anglais) est un tableau de l'artiste américain Edward Hopper réalisé en 1925. Il s'agit du premier succÚs artistique et commercial du peintre. Le tableau est exposé au MoMa à New-York. Description Maison au
Ce sont des dĂ©tails qui sont rarement anodins. Il y a quelques semaines, Le Figaro Immobilier dĂ©cryptait la notion atypique» qui envahit les petites annonces immobiliĂšres. Aujourd’hui, on peut qualifier tout et n’importe quoi d’atypique, et parfois les choses qu’on ne sait pas vendre», expliquait alors CĂ©dric Resche, associĂ© d’Ateliers, Lofts & AssociĂ©s Ă  Paris. Parfois, il est donc prĂ©fĂ©rable de dire les choses plutĂŽt que de chercher Ă  les dissimuler. C’est inĂ©vitable il existe, dans les biens immobiliers, de rĂ©elles imperfections qu’il est parfois impossible de gommer, et qu’il faut prendre en ne sont pas majoritaires - heureusement! - sur le marchĂ©, ils sont bien prĂ©sents, et plus nombreux qu’on ne le pense. Qu’appelle-t-on donc un logement imparfait»? Il s’agit d’un bien qui a un dĂ©faut manifeste, tel que le bruit, la quasi absence de lumiĂšre engendrĂ©e par une exposition trop faible, l’absence d’ascenseur pour accĂ©der Ă  un appartement situĂ© dans les Ă©tages Ă©levĂ©s, agencement peu heureux des piĂšces et de l’espace... VoilĂ  pour les plus courants. Ensuite viennent des dĂ©tails extĂ©rieurs comme la prĂ©sence d’élĂ©ments nĂ©fastes antennes relais, voix ferrĂ©e Ă  proximitĂ© du logement...Une dĂ©cote pouvant atteindre 30%Si la gĂȘne occasionnĂ©e par l’imperfection est variable en fonction des sensibilitĂ©s de chaque acheteur, toute imperfection peut gĂ©nĂ©rer une baisse de prix... dont le montant est lui aussi variable! La prĂ©sence d’une imperfection peut vous permettre de rĂ©aliser une Ă©conomie allant parfois jusqu’à 30 % du prix du marchĂ©. La dĂ©cote qui est appliquĂ©e correspond gĂ©nĂ©ralement au montant des travaux qui sont nĂ©cessaires afin de rectifier les imperfections du bien, lorsque des modifications sont envisageables! Cela n’est pas toujours le cas, notamment dans le cas d’imperfections extĂ©rieures au bien comme une antenne relais, par exemple.Tout cela est assez alĂ©atoire. Difficile, donc, d’avoir des chiffres prĂ©cis sur les dĂ©cotes qui peuvent ĂȘtre appliquĂ©es. NĂ©anmoins, voici les tendances que l’on peut observer une exposition nord - et donc un bien trĂšs sombre - peut engendrer une baisse de prix de 10 Ă  15%. Un logement trop exposĂ© au bruit qui est dĂ» Ă  une artĂšre trĂšs bruyante ou une voie ferrĂ©e comme le mĂ©tro aĂ©rien peut amener une dĂ©cote allant de 10 Ă  30%. Si un appartement est situĂ© dans un immeuble sans ascenseur, le prix baisse de 5% par Ă©tage dĂ©passant le troisiĂšme. Autre cas de figure si le bien est mal agencĂ©, le peut prix dĂ©gringoler de 5 Ă  20 %, selon l’espace jugĂ© perdu». DerniĂšre occurrence un logement prĂšs d’un cimetiĂšre - de surcroĂźt avec une vue plongeante sur ce dernier - peut se nĂ©gocier 30 % moins cher que son prix il n’est pas inutile de rappeler que certains Ă©lĂ©ments demeurent beaucoup plus significatifs que ces imperfections pour dĂ©terminer la valeur d’un bien, Ă  commencer par l’emplacement, ainsi que le standing de l’immeuble ou de l’appartement. À titre d’exemple, il paraĂźt trĂšs compliquĂ© d’obtenir un rabais de 30% pour un bel appartement familial dans le VIe arrondissement de Paris, juste sous prĂ©texte que le boulevard passant sous les fenĂȘtres est trop bruyant. CarsonMcCullers (1917-1967) - "The Heart Is a Lonely Hunter" (1940) - Tennessee Williams (1911-1983) - "A Streetcar Named Desire" (1947) - .. Last Update: 31/12/2016
Par StĂ©phane Renault, historien de l’art, critique, journaliste pour Beaux Arts magazine et l’Express Peindre la vie quotidienne des classes moyennes amĂ©ricaines est chez Hopper un leitmotiv. Ce faisant, il se rĂ©vĂšle un maĂźtre de l’attente. InspirĂ© par le cinĂ©ma, avant de l’inspirer Ă  son tour. Personnages esseulĂ©s, paysages dĂ©sertĂ©s. Glissement subtil de l’instant suspendu au suspense. Il n’est pas anodin de constater combien Hopper s’inspire dans ses toiles de l’atmosphĂšre des films noirs de son Ă©poque. Les Tueurs The Killers, 1946, de Robert Siodmak, par exemple. Chef-d’Ɠuvre, Nighthawks 1942 Ă©voque une ambiance de polar. Un bar, des personnages, des attitudes, saisis dans un moment, sous des lumiĂšres de studio. Ce pourrait ĂȘtre la projection d’une scĂšne de film sur une devanture faisant office d’écran. En lui-mĂȘme, le tableau tient de l’affiche de cinĂ©ma. Hopper Edward Hopper, Nighthawks, 1942, Friends of American Art Collection © Art Institute of Chicago En retour, les Ɠuvres de Hopper ont inspirĂ© les plus grands cinĂ©astes. Jusqu’à Alfred Hitchcock en personne, qui aurait trouvĂ© dans l’une de ses toiles, La maison prĂšs de la voie ferrĂ©e House by the Railroad, 1925, le dĂ©cor de son film Psychose 1960. A la vue de Night Windows 1928, on pense Ă  FenĂȘtre sur cour Rear Window, 1954, oĂč le monde d’un homme se rĂ©duit Ă  la taille de sa fenĂȘtre, Ă  observer les voisins d’en face. Les tableaux de Hopper ont Ă©tĂ© créés parallĂšlement Ă  l’ñge d’or du cinĂ©ma narratif classique. Le plus souvent, ils montrent des dĂ©cors en attente d’un Ă©vĂ©nement. Le temps y est trĂšs allongĂ©. Un temps Ă©tirĂ©, presque contemplatif. Wim Wenders fait remarquer une qualitĂ© essentielle de sa peinture Hopper y fait entrer la pensĂ©e de ce qui va se passer l’instant suivant. De fait, dans une scĂšne en apparence figĂ©e, on s’attend Ă  ce qu’il se passe quelque chose. Cette admiration pour son Ɠuvre, ces ambiances, se retrouvent chez un autre cinĂ©aste majeur, David Lynch. A Cape Cod, Ă  la fin de sa vie, Hopper s’assied, regarde les collines toute la journĂ©e. Jo », sa femme, de l’autre cĂŽtĂ© de la maison, contemple, elle, la mer. Lorsqu’ils se croisent, ils se disputent. L’attente du fait, de l’action Ă  venir - mĂȘlĂ©e Ă  un sentiment, voire un dĂ©sir d’isolement - serait-elle une des clĂ©s de son Ɠuvre ? Ses personnages tendent Ă  s'abstraire du monde, absorbĂ©s plus que vĂ©ritablement mĂ©lancoliques. QuestionnĂ© Ă  ce sujet, Hopper dĂ©clara C’est probablement le reflet de ma propre solitude, je ne sais pas, ou tout simplement la condition humaine. » La vie qui file, avec le temps
 Le besoin impĂ©rieux de saisir, capter l’instant. A travers la peinture, interroger nos propres interrogations. Qu’attendons-nous ? Que savons-nous de ce qui nous attend ? Dans l’expression de cette attente, Hopper aura su capturer comme personne l’ultra-moderne solitude. Extrait du DVD Retrouvez le film documentaire "La toile blanche d'Edward Hopper" de Jean-Pierre Devillers sur A lire aussi Le Grand Palais a 120 ans ! Article - 5 mai 2020Le Grand Palais a Ă©tĂ© créé pour accueillir pendant l’Exposition universelle de 1900 une grande rĂ©trospective d’art français et europĂ©en. Point fort d’un quartier lui Ă©galement conçu Ă  cette occasion, le monument, qui est restĂ© au fil du temps une destination culturelle incontournable, fĂȘte aujourd'hui ses 120 ans ! Le Grand Palais chez vous ! Article - 17 mars 2020MalgrĂ© la distance nous sommes toujours en lien avec vous ! La consigne est de rester chez soi alors le Grand Palais vous propose des contenus en ligne sur son site et ses rĂ©seaux sociaux, dĂ©couvrez le programme. La Nuit europĂ©enne des musĂ©es 2019 au Grand Palais ! Article - 14 mai 2019Ce samedi 18 mai 2019, c'est la pleine lune, mais aussi la Nuit europĂ©enne des musĂ©es dĂ©couvrez le programme gratuit au Grand Palais ! Trois questions sur la scĂ©nographie de l’évĂšnement Emotion Wim Wenders Article - 18 avril 2019Philippe Ligot, prĂ©sident d’ATHEM et scĂ©nographe a rĂ©pondu Ă  nos questions sur l’incroyable dispositif technique mis en place pour l’évĂ©nement Wim Wenders sous la verriĂšre du Grand Palais. Tout le magazine
RFL101RFLcine La Maison Au Bord De La Voie FerrĂ©e Edward Hopper by Rfl En Touraine published on 2015-05-11T18:18:09Z. Appears in playlists RFL 101 - RFL cinĂ© by Rfl En Touraine published on 2014-08-01T13:22:36Z. Users who like RFL101 RFLcine La Maison Au Bord De La Voie FerrĂ©e Edward Hopper Forum Futura-Maison les forums de la maison Habitat bioclimatique, isolation et chauffage Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire  RĂ©pondre Ă  la discussion Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  18 sur 18 08/10/2010, 18h58 1 ESTY14 Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire - Bonjour Ă  tous, Je suis Ă  la recherche d'une solution. J'ai achetĂ© une ancienne gare et je suis actuellement en train de la rĂ©novĂ©e. Il se trouve que je ne sais pas du tout quoi faire pour l'isolation. Aussi, je lance un Ă  toutes les personnes susceptibles de m'aider. N'hĂ©siter pas Ă  me proposer des solutions. Dimension 3 niveaux avec 270 mÂČ Construction de 1960. Merci d'avance. - 08/10/2010, 20h33 2 mimychatmiaou Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Bonsoir, une question Meme si c'est une ancienne gare, la voie a proximitĂ© est desaffectĂ©e ? Une petite photo aussi ? 08/10/2010, 20h38 3 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Hello, Oui, en clair isolation thermique et/ou phonique ??? A+ 08/10/2010, 22h06 4 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Non, la voie ferrĂ©e n'est pas dĂ©sinfectĂ©e. Les trains passent toujours par lĂ . La maison de la gare a Ă©tĂ© remplacĂ©e par un abri et dĂ©placĂ©e quelques mĂštres plus loin. Aujourd'hui A voir en vidĂ©o sur Futura 10/10/2010, 09h13 5 Darth Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Au moins y'en a un qui sera heureux les jours de grĂȘve Sinon l'idĂ©al c'est l'isolation par l’extĂ©rieur, Ă  premiĂšre vue le bĂątiment s'y prĂȘte bien, il a des formes simples. L'isolation par l’extĂ©rieur va te paraitre cher, mais au final tu vas t'y retrouver en Ă©conomies de chauffage, disparition des problĂšmes de pont thermique et simplification de la rĂ©novation intĂ©rieure... Maintenant n'oublie pas que tu es Ă  proximitĂ© de la voie et de la catĂ©naire, il te faudra passer par RFF rĂ©seau ferrĂ© de France pour la mise en place d'un Ă©chafaudage Ă  proximitĂ© du quai et surtout de la catĂ©naire car il y a des rĂšgles trĂ©s strictes, un ouvrier ne doit pas pouvoir approcher d'une certaine zone, mĂȘme sans toucher le fil de la catĂ©naire 25000v on peut mourir d’électrocution rien qu'en tirant un arc! De mĂȘme que l'Ă©chafaudage doit ĂȘtre correctement reliĂ© Ă  la terre sous peine de choc Ă©lectrique. Tout ça risque d'augmenter la facture! Ă  toi de voir, mais l'isolation par l'exterieur reste le plus performant quand la maison le permet. Pour ce qui est du bruit... tu ne pourra pas faire de miracles Ă  cette distance de la voie car tu aura toujours les vibrations transmises par le sol. A moins de mettre la maison sur des amortisseurs... ChaudiĂšre biomasse 10kw plaquettes, cereales, granulĂ©s 10/10/2010, 09h25 6 ericdu54 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire bonjour juste une question quelle est l'orientation da la facade donnant sur la voie? 10/10/2010, 09h26 7 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Bonjour. L'ITE en fonction de l'isolant LDR/LDB apporte une protection efficace contre les bruits aĂ©riens. + Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules CĂ©sar 10/10/2010, 09h34 8 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire EnvoyĂ© par ESTY14 la voie ferrĂ©e n'est pas dĂ©sinfectĂ©e.[/LIST] Bjr Ă  toi, Va falloir sĂ©rieusement y songer , alors !! A+ 10/10/2010, 12h47 9 JC47999 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Il faut s’intĂ©resser en prioritĂ© Ă  l’isolation phonique des menuiseries et des entrĂ©es d’air qui constituent le maillon faible. Menuiseries doubles vitrages dissymĂ©triques et entrĂ©es d’air correspondantes 30 – 35 – 40 Db etc
suivant PV d’essais. Pour aller plus loin, doubles fenĂȘtres, mais ce n’est peut-ĂȘtre pas nĂ©cessaire. Egalement voir le problĂšme des cheminĂ©es Ă  boucher et la toiture Ă  isoler par masse plaque de plĂątre ou autre + ressort isolant fibreux. 10/10/2010, 15h34 10 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire La façade qui donne sur la voie est orientĂ©e nord-est. 10/10/2010, 16h12 11 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire En fait, oĂč s'arrĂȘte la propriĂ©tĂ©? Au mur, Ă  la verticale de la gouttiĂšre, au bord du quai ??? ça change les solutions... Jusqu'ici tout va bien... 10/10/2010, 16h14 12 ericdu54 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Bonjour Alors personnellement je serais radical je condamnerai totalement la facade vers la voie ferrĂ©e....Vous fermez toutes les ouvertures avec des parpaings ou autre et isolation extĂ©rieur avec de la laine de roche qui est un bon isolant sonore .... . Bien sur isolation extĂ©rieur pour le reste de la maison Ă©galement Je ne pense pas que vous avez un projet de terrasse ou autre au bord de la voie.... 10/10/2010, 16h22 13 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Polo 974, La propriĂ©tĂ© s'arrĂȘte Ă  1,5m du mur face aux voies. 10/10/2010, 16h25 14 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Eric du 54, Si nous condamnons la façade vers la voie, il n'y aura pas de luminositĂ© en bas. En plus, A l'Ă©tage les fenĂȘtres des chambres sont de ce cĂŽtĂ©. 10/10/2010, 16h33 15 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire je suis du mĂȘme avis qu'ericdu54. sinon, les gens vont venir frapper chez toi pour acheter un billet tu ouvres des persiennes Ă  l'Ă©tage, pour les chambres. c'est qd mĂȘme incroyable que cette gare a Ă©tĂ© vendue, Ă  qqs mĂštres du rail. mĂȘme si certaines abritent des agents en logement de fonction, lĂ , c'est pas le cas. Et si tu as des enfants, faut que tu clĂŽtures sur les cĂŽtĂ©s... 10/10/2010, 16h35 16 ericdu54 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Ok je vois Une question vous ĂȘtes certain de l'orientation???? Car facade nord-est dit soleil le matin venant de la droite gauche de la photo et pas de soleil le soir et pourtant c'est l'inverse la ..... Je me trompe peut ĂȘtre mais chez moi la facade nord-est a le soleil a droite le matin et plus rien le soir.... 10/10/2010, 16h58 17 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire palus06, c'Ă©tait une gare qui habritait un ancien chef de gare et sa famille. En plus au deuxiĂšme Ă©tage, les combles sont amĂ©nagĂ©s en chambre oĂč les intĂ©rimaires Ă©taient logĂ©s. 10/10/2010, 17h01 18 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire ericdu54, la deuxiĂšme photo montre l'autre cĂŽtĂ© de la maison. La façade est bien orientĂ©e nord-est. Sur le mĂȘme sujet Discussions similaires RĂ©ponses 20 Dernier message 22/08/2008, 23h18 RĂ©ponses 0 Dernier message 11/07/2008, 11h55 RĂ©ponses 1 Dernier message 31/05/2008, 13h19 RĂ©ponses 1 Dernier message 17/05/2006, 13h21 RĂ©ponses 3 Dernier message 04/02/2006, 13h07 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 08h43. MaisonPrĂšs De La Voie FerrĂ©e Edward Hopper La Maison Des Haskell D Edward Hopper Maison Par L Chemin De Fer Edward Hopper Most Famous ScĂšnes De La Vie Ordinaire Selon Edward Hopper La Maison De Cap Cod D AprĂšs Edward Hopper Wallpaper La Maison Des Hodgkin D Edward Hopper Maison Ă  Eastham De Edward Hopper 1882 1967 United States La Maison Des Ce faisant, la partie droite de la demeure de Norman Bates devient invisible Ă  l'Ă©cran Voici une autre photo de la maison de Psychose sous un angle et un Ă©clairage un peu plus proches du tableau de Hopper SinguliĂšre ressemblance, izeunetite? Brrr
 Froid dans le dos. N'oublions pas qu'aux États-Unis s'est implantĂ© le mythe de la maison hantĂ©e, venu tout droit des manoirs victoriens de la vieille Angleterre. Ainsi, celle-ci de Disneyland
 
 ou celle-lĂ  de la famille Addams, toutes deux Ă©videmment postĂ©rieures Ă  la maison de Hopper, s'inscrivent dans cette tradition du Vieux Continent Par son style architectural et sa vue en contre-plongĂ©e, House by the Railroad ne peut en aucun cas Ă©chapper Ă  cette rĂ©fĂ©rence. Du manoir hantĂ© Ă  la maison cercueil-cĂ©notaphe, il n'y avait qu'un pas que Hopper a franchi en ajoutant l'isolement, le dĂ©sĂ©quilibre la perspective de sa baraque est trĂšs chahutĂ©e, l'absence de porte et l'angoissante tonalitĂ© verdĂątre. D'autres citations de cette maison existent dans le cinĂ©ma. Edward Hopper - Vikidia, l’encyclopĂ©die des 8-13 ans France Edward hopper maison au bord de la voie ferrĂ© de france Edward Hopper Maison au bord de la voie ferrĂ©e Voyante, Voie ferrĂ©e, Edward hopper Edward hopper maison au bord de la voie ferrĂ© analyse - Faire un exposĂ© Edward Hopper - Vikidia, l’encyclopĂ©die des 8-13 ans 500 Maisons Ă  partir de 60 000 €. Bonjour, Je suis sur le point de faire construire, cependant le terrain est situĂ© en bord de voie ferrĂ© et il y a Ă©galement une route qui longe la voie ferrĂ©e donc les nuisances sont importantes, surtout lorsqu'il y a des trains It is mandatory to procure user consent prior to running these cookies on your website uses cookies to improve your experience while you navigate through the website. Ligne de luxe Nous doublons les heures de rĂ©alisation et travaillons la reproduction avec plus de matiĂšre, afin de reproduire Hopper, La maison au bord de la voie ferrĂ©e House 
 Il est le premier tableau de Hopper Ă  ĂȘtre reconnu artistiquement et commercialement par des critiques qui saluent la puissance formelle et Ă©motionnelle de l'Ɠuvre File /home/bq60o9f5vzd9/public_html/ Maison Au Bord De La Voie FerrĂ©e The House By Railroad Facebook Prev Article Next Article About The Author AzucenaFryou More from this Author Add Comment Cancel reply Notify me of follow-up comments by email. France Le premier plan est occupĂ© par une voie ferrĂ©e avec son remblai. Cette masse horizontale permet de dĂ©limiter l'espace pictural et de crĂ©er une distance avec le spectateur. La lumiĂšre vient de la gauche, crĂ©ant de fortes zones d'ombre sur la façade et masquant la porte d'entrĂ©e sous le porche. La maison est vue en contre-plongĂ©e, plaçant le spectateur lĂ©gĂšrement en contrebas. Hopper Ă©tait passionnĂ© par l'architecture. Aussi, la reprĂ©sentation de bĂątiments est rĂ©currente dans son Ɠuvre. Edward Hopper, Maison, vue de cĂŽtĂ©, 1931, Aquarelle sur papier, 50. 8×71. 2 cm, Madrid, MusĂ©e Thyssen-Bornemisza Dans ce tableau, tout oppose l'espace de la maison et celui des rails opposition des lignes verticales de la maison et, celles, horizontales des rails mais aussi opposition des tonalitĂ©s entre les couleurs froides utilisĂ©es pour la maison et le ciel et les couleurs chaudes du premier plan avec la voie ferrĂ©e. Seule la couleur ocre rouge des cheminĂ©es fait un lien entre les deux espaces. Le peintre oppose Ă©galement l'Ă©lĂ©ment immobile qu'est la maison avec la reprĂ©sentation des rails qui suggĂšrent la possibilitĂ© d'un dĂ©placement, d'un mouvement. Ces Ă©lĂ©ments de composition du tableau permettent au peintre de concentrer dĂšs son premier tableau important, les principaux thĂšmes qui traverse son Ɠuvre. Hopper aime peindre les objets comme il peint les ĂȘtres humains. PlutĂŽt que l'accumulation des dĂ©tails pour les dĂ©finir, il travaille plus par soustraction pour rĂ©duire la description Ă  l'essentiel. Il fait ici le portrait d'une maison qui, si elle est humanisĂ©e les fenĂȘtres et les stores Ă©voquent des yeux, s'impose surtout par sa simplicitĂ© et son isolement et renvoie le spectateur Ă  sa propre solitude. Le thĂšme de l'isolement est trĂšs important chez le peintre. Il lui permet de mettre en avant le conflit entre la nature et le monde moderne. Ici la maison est montrĂ©e comme un bloc, sans nature ni vie humaine Ă  l'arriĂšre-plan, face Ă  l'arrivĂ©e de la modernitĂ© reprĂ©sentĂ©e par la voie ferrĂ©e. Avec son architecture un peu ancienne Ă  l'Ă©poque de Hopper, elle tĂ©moigne d'un monde en voie de disparition. Cet isolement extrĂȘme peut aller, comme c'est le cas ici, jusqu'Ă  un espace inquiĂ©tant et sinistre. Edward hopper maison au bord de la voie ferrĂ© de france Nouveau!! Maison au bord de la voie ferrĂ©e et AnnĂ©es 1920 Voir plus » Époque victorienne L'Ă©poque victorienne au Royaume-Uni marque l'apogĂ©e de la rĂ©volution industrielle britannique ainsi que celle de l'Empire britannique. Nouveau!! Maison au bord de la voie ferrĂ©e et Époque victorienne Voir plus » Couleurs chaudes et froides Dans ce cercle chromatique, les couleurs chaudes se trouvent en haut Ă  droite et les froides Ă  l'opposĂ©. Couleurs chaudes et froides sont des termes gĂ©nĂ©riques, en usage dans les arts graphiques, qui se rĂ©fĂšrent aux couleurs, teintes, tons ou nuances tirant respectivement vers l'orange ou vers le bleu. Nouveau!! Maison au bord de la voie ferrĂ©e et Couleurs chaudes et froides Voir plus » Edward Hopper Edward Hopper, nĂ© le Ă  Nyack dans l'État de New York et mort le Ă  New York, est un peintre et graveur amĂ©ricain. Nouveau!! Maison au bord de la voie ferrĂ©e et Edward Hopper Voir plus » Fondation d'entreprise Louis Vuitton La Fondation d'entreprise Louis Vuitton, anciennement Fondation d'entreprise Louis Vuitton pour la crĂ©ation, lancĂ©e en octobre 2006, a Ă©tĂ© créée par le groupe LVMH et ses maisons. Les personnes Ă©voluent dans un canyon urbain oĂč le vide est omniprĂ©sent. À la rare exception de ConfĂ©rence nocturne 1949, les couples et les groupes n'interagissent pas, aucun regard ne se croise. L 'individu semble indiffĂ©rent Ă  son voisin. Les rues dĂ©sertes, les sujets esseulĂ©s aux yeux moribonds soulignent une distanciation sociale contemporaine, comme pour rappeler que mĂȘme dans les lieux et instants propices Ă  la sociabilitĂ©, la solitude ne nous quitte jamais vraiment. En excluant les Ăąmes et les bĂątiments du dynamisme de la sociĂ©tĂ© urbaine, Hopper capte une mĂ©lancolie langoureuse et l'aliĂ©nation de la vie moderne. La force d'Edward Hopper rĂ©side dans sa capacitĂ© Ă  transmuer l'isolement aussi bien par la vue d'une falaise, d'une enseigne publicitaire, d'une discussion nocturne ou du Louvre pendant l'orage. L'ordre humain et des choses sont cueillis par une perspective qui est telle, qu'un deuxiĂšme espace intĂ©rieure intime se crĂ©e au sein du tableau. Cette convertibilitĂ© de la solitude est Ă  son apogĂ©e avec Maison au bord de la voie ferrĂ©e. Edward Hopper Maison au bord de la voie ferrĂ©e Voyante, Voie ferrĂ©e, Edward hopper Edward hopper, maison au bord de la voie ferrĂ©e LOL SA TOURNE MAL - YouTube Edward hopper maison au bord de la voie ferrĂ© analyse - Faire un exposĂ© File /home/bq60o9f5vzd9/public_html/ We also use third-party cookies that help us analyze and understand how you use this website. De valdahon est particuliĂšrement bien File /home/bq60o9f5vzd9/public_html/ File /home/bq60o9f5vzd9/public_html/. 䟆 Michael Sylvester Gardenzio Stallone, dit Sylvester Stallone, dit Sl... y, dit Rocky Balboa, dit John Rambo, cĂ©lĂšbre ses 74 ans aujourd'hui! File /home/bq60o9f5vzd9/public_html/ Ce tableau de 61 × 73, 7 cm [2] reprĂ©sente une demeure victorienne au bas de laquelle passent des rails de train, comme l'indique son titre. on 8 Pics Mettre Du Sel Au 4 Coins De La Maison And DescriptionThis website uses cookies to improve your experience. File /home/bq60o9f5vzd9/public_html/ Consultez les meilleures offres pour votre recherche maison voie ferree. La voie ferrĂ©e est-elle au mĂȘme niveau que la maison ou plus haut ou plus bas. À travers elles s'opposent Ă©galement le silence et le bruit que reprĂ©sentent respectivement la maison et les rails. These cookies do not store any personal cookies that may not be particularly necessary for the website to function and is used specifically to collect user personal data via analytics, ads, other embedded contents are termed as non-necessary cookies. Mais en quoi cela signifie-t-il que le peintre a voulu en faire un cĂ©notaphe ou un cercueil gĂ©ant? Quand Hopper isole sa bĂątisse sur un fond nu, quand il omet de la parer d'une quelconque porte et qu'en plus il dresse la barriĂšre de la voie ferrĂ©e afin de nous la rendre dĂ©finitivement inaccessible, c'est bien un tombeau vide qu'il peint. Un cĂ©notaphe, comme il en existe tant outre-Atlantique. Le mausolĂ©e Simmons au cimetiĂšre d'Oakwood, Troy, État de New York Indiana World War Memorial, Indianapolis, Indiana Hitchcock avait bien vu le caractĂšre trouble, mortifĂšre de cette maison. Il en fit Ă©lever une sinon semblable, du moins similaire. Une construction qui n'est rien d'autre qu'un sarcophage, celui de attention rĂ©vĂ©lation qui gĂąche! la mĂšre de Norman Bates. Les plans de dĂ©cors tracĂ©s par la Columbia nous prĂ©sentent une architecture Ă  premiĂšre vue symĂ©trique
 
 bien que les fenĂȘtres du premier Ă©tage soient en vĂ©ritĂ© dĂ©calĂ©es. Mais ce n'est pas important pour la dĂ©monstration. Ce qui l'est, en revanche, c'est que dans le film, la maison apparaĂźt le plus souvent sous un angle assez proche de celui choisi par Hopper de trois-quarts et en contre-plongĂ©e. RiviĂšres de lune prĂȘt Ă  porter Maison au bord de la voie ferrĂ©e - UnionpĂ©dia Concours des clĂ©s d'or Edward hopper maison au bord de la voie ferree DonnĂ©es sur les ventes de voitures Renault en RĂ©publique tchĂšque pour 2013 - AvtoTachki Pianiste de jazz amĂ©ricain chick La maison du Docteur Hitchcock - La BoĂźte Ă  Images ApprĂȘt en bombe Blanc professionnel - Nuvo sparkling liqueur Solution Codycross Une centrale Ă  flamme est appelĂ©e centrale __ > Tous les niveaux < Edward hopper maison au bord de la voie ferrĂ©es Tissus baroque au mĂštre Fabricant clĂŽture pvc pas cher Bon cadeau saut en parachute Ă  imprimer Maillot du fc porto 2015

đŸ–Œïž Maison au bord de la voie ferrĂ©e (Edward Hopper) đŸŽžïž Les Moissons du Ciel de Terrence Malick”

Dans la maison d'Edward Hopper Maison au bord de la voie ferrĂ©e » 1925 est considĂ©rĂ©e comme l’un de ses meilleurs tableaux. La voie ferrĂ©e au premier plan coupe la maison, la bĂątisse est le vestige d’un temps rĂ©volu, deux Ă©poques s’affrontent ! La maison est un manoir classique avec une architecture Ă  la française » hĂ©ritĂ©e de l’AntiquitĂ© grĂ©co-romaine...Elle semble figĂ©e dans l’espace. La voie ferrĂ©e, c'est la modernitĂ©, le mouvement, le son unique sĂ©jour Ă  Paris 1906-1910, Hopper en reviendra francophile » toute sa vie ! Ses premiers tableaux reprĂ©sentent des vues de Paris la Seine, le Louvre, le Pavillon de Flore Soir bleu » 1914, sa plus grande toile, sera mĂȘme peinte alors qu’il est dĂ©finitivement rentrĂ© Ă  New-York, il ne se dĂ©fait pas de ses souvenirs français. Il dira Tout m’a paru atrocement cru et grossier Ă  mon retour. Il m’a fallu des annĂ©es pour me remettre de l’Europe »...Hopper est sceptique face Ă  ce nouveau monde de plus en plus standardisĂ© et face au dĂ©veloppement de la consommation de masse. Les maisons nĂ©o-victoriennes qu’il peint porte les valeurs de ces croyances celle de la mesure et une forme de retenue puritaine, que menacent les sur cette maison. Elle est assez angoissante, Ă  moitiĂ© cachĂ©e par cette voie ferrĂ©e, elle nous est familiĂšre comme une maison hantĂ©e, inquiĂ©tante et mystĂ©rieuse. On n’a pas trĂšs envie d’y rentrer ni d’y passer la nuit !Elle nous rappelle un peu les citĂ©s fantomatiques de Giorgio De Chirico avec cette ambiance trĂšs mĂ©lancolique. Alfred Hitchcock en fera d'ailleurs la demeure de Norman Bates dans son film l’Ɠuvre de Hopper constituera d'ailleurs une riche source d’inspiration pour le plus de vingt ans, Edward Hopper travaillera comme illustrateur commercial. Il transposera plus tard dans des tableaux comme Office at Night » 1940 ou ConfĂ©rence at night » l’ambiance de l’univers bureaucratique et du monde du commerce, avec toute l’ambiguĂŻtĂ© sexuelle et l’ambiance trouble des films noirs. Truffaut, Polanski ou Hitchcock portent souvent Ă  l’écran la tension entre la secrĂ©taire et son employeur. C’est le sujet central de ce tableau il y a l'indiffĂ©rence affairĂ©e de ce patron, la secrĂ©taire qui se tourne vers lui et offre au spectateur la vision de ses lĂšvres rouges, ses formes pulpeuses, sa robe moulante, ses jambes...le tableau sous-entend le possible » d’une histoire...En 1927, Hopper s’achĂšte sa premiĂšre voiture, une Dodge 25 d’occasion. C’est Ă  son volant qu’il va parcourir les États-Unis, il l’utilise comme un atelier roulant, travaillant ses croquis Ă  l’aquarelle. La route devient un sujet rĂ©curent dans ses tableaux. Gas » 1940, Western Motel » 1957, etc. il sillonnera l’AmĂ©rique et l’immensitĂ© des paysages du Nouveau Monde aux rythmes du blues et de la folk Ɠuvre exprime la nostalgie d’une AmĂ©rique passĂ©e et le conflit entre la nature et le monde moderne les longues Ă©tendues d’asphalte, avec l’horizon Ă  perte de vue, les motels, les stations services deviennent les symboles d’une culture, du rĂȘve amĂ©ricain. Nighthawks » 1942 simplicitĂ© apparente d’un bar de nuit au coin d’une rue, reste l’icĂŽne universelle ! C’est LE tableau de Hopper... Malheureusement souvent dĂ©tournĂ© par la publicitĂ©, en affiche, en fond d’écran ou en bande dessinĂ©e. Ce tableau est la synthĂšse d’un long travail accompli qui s’inspire aussi bien de sources littĂ©raires que visuelles. Hopper retranscrit dans ses toiles l’atmosphĂšre de ses romans favoris et dans cette toile "Nighthawks" on ressent bien la menace du drame », celle d’une mort annoncĂ©e. Comme dans la nouvelle d’Hemingway Les Tueurs ». Tous les hĂ©ros des films hollywoodiens s’invitent au comptoir de ce bar, dans une atmosphĂšre de perdition - hĂ©ritĂ©e du CafĂ© de nuit » de Van Gogh 1888 ?Et rĂ©ciproquement, de nombreux hommages lui sont rendus au fil du temps, le bar de Nighthawks est devenu le passage obligatoire des cĂ©lĂ©britĂ©s amĂ©ricaines telles que Marylin Monroe, James Dean, Homer Simpson, Batman...Son comptoir s’impose comme le hall of fame » de l’AmĂ©rique cafĂ©s parisiens comme des restaurants new-yorkais, Hopper fait de ces lieux de plaisir et de partage, le théùtre d’une profonde solitude. Il créé cette tension si particuliĂšre entre les personnages et l’espace, traitĂ© comme un dĂ©cor Ă  l’éclairage souvent Hopper affirme que la lumiĂšre est l’unique sujet de son Ɠuvre. La lumiĂšre comme rĂ©vĂ©lateur...de notre humanitĂ© ou du sacrĂ© ! ...fenĂȘtres, portes, seuils, comme autant de prĂ©textes pour la souligner d’ombres portĂ©es. Regardez Morning Sun » 1952, le Portrait d’une femme baignĂ©e dans une lumiĂšre Two Comedians » 1966, son ultime tableau, Edward Hopper se met en scĂšne. A ses cĂŽtĂ©s, il rend hommage Ă  Josephine Verstille Nivison, celle qui partage sa vie depuis 1924. Plus qu’une compagne, elle a Ă©tĂ© sa complice, son gestionnaire, son seul et unique modĂšle. FĂ©ministe, passionnĂ©e et dĂ©vouĂ©e, elle est aussi jalouse, colĂ©rique et rĂ©voltĂ©e, fiĂšre et ombrageuse. Edward et JosĂ©phine passeront leur vie ensemble jusqu'Ă  leurs morts respectives en 1967 et 1968. Le salut de Two comedians » clĂŽt le dernier acte de la vie de ce peintre passionnĂ© pour le spectacle et la théùtralitĂ© de l’existence, entre rĂ©alitĂ© et illusion de la reprĂ©sentation du monde. Il a su mettre en Ă©vidence le comique, le tragique, l’ironie plus ou moins lĂ©gĂšre de l’existence humaine qu’il met en scĂšne dans ses tableaux, avec farce ou Shakespeare, lui aussi aurait pu Ă©crire All the world’s a stage » le monde entier est un théùtre !.2 commentaires
En1925, Edward Hopper achĂšve sa cĂ©lĂšbre "Maison au bord de la voie ferrĂ©e" ("The House by the Railroad"), qui est considĂ©rĂ©e comme l’un de ses meilleurs tableaux. L'annĂ©e 1933 est marquĂ©e par la premiĂšre rĂ©trospective de l’Ɠuvre de Hopper au Museum of Modern Art de New York.
L'art d'Edward Hopper incarne “le meilleur de la tradition amĂ©ricaine”, disait Jo, la femme du peintre. Pourtant, quand on entre dans le cadre, lumiĂšre, attitudes, composition, c'est l'insolite qui frappe. ­ Voir aussi le portfolio interactif Zoom sur l’Ɠuvre d’Edward Hopper » Compartiment C, voiture 293 est un tableau magnifique. Beaucoup de tableaux du peintre amĂ©ricain Edward Hopper sont magnifiques, mais celui-lĂ  l'est particuliĂšrement. C'est un ­tableau vert. Josephine dite Jo, la femme d'Edward dit Ed, l'appelait d'ailleurs ainsi, le tableau vert ». Il montre une femme blonde, Ă©lĂ©gante, vĂȘtue d'une robe de couleur prune quetsche. Elle est assise dans le compartiment d'un train. Les murs et le mobilier du compartiment sont verts. Seul l'appuie-tĂȘte est blanc, Ă  sa base violacĂ©. La femme lit. La plupart des commentateurs la voient lire un magazine, mais il faut toujours se mĂ©fier de ce que Hopper fait lire aux femmes. Dans Chambre d'hĂŽtel, par exemple, peint en 1931, une jeune femme dĂ©vĂȘtue, assise sur un lit, paraĂźt absorbĂ©e par la lecture d'un roman. Or elle tient dans ses mains un indicateur de chemins de fer ». On le sait parce que Jo l'a notĂ© dans le registre oĂč, une fois un tableau achevĂ©, Ed dessine l'Ɠuvre Ă  l'encre noire que Jo, ensuite, de son Ă©criture ronde dĂ©crit. Jo est un personnage. Edward Hopper l'a Ă©pousĂ©e en 1924 – il avait 36 ans et Jo s'appelait alors Josephine Verstille Nivison. Elle est peintre. Ed ne la quittera jamais. Mais Ed n'est pas le genre Ă  quitter. En 1913, il s'installe Ă  Washington Square, Ă  New York, dans un appartement-atelier duquel, malgrĂ© le succĂšs et la fortune, il ne dĂ©mĂ©nagera jamais – il y mourra en 1967. En 1924, il montre ses aquarelles dans la ­galerie Frank Rehn, qui lui organise sa premiĂšre exposition personnelle et oĂč il restera toute sa vie. Quant Ă  Jo, jalouse comme une tigresse, elle sera son seul modĂšle fĂ©minin. Hopper est un homme fidĂšle. Jo, elle, est une emmerdeuse. Elle s'est sacrifiĂ©e » pour Ed, dit-elle, lui a laissĂ© l'atelier, et ne cesse de le lui reprocher. En 1946, elle commence mĂȘme une grĂšve de la faim pour protester contre l'indiffĂ©rence d'Ed et du Whitney Museum pour son Ɠuvre. Frank Rehn rĂ©glera le problĂšme par un petit accrochage dans sa galerie. Le photographe Arnold Newman raconte que le couple ne cessait de se disputer. Quand il voulait photographier Ed, Jo venait sans cesse se placer dans le champ. Etre dans la plupart des tableaux de Hopper ne lui suffisait donc pas. Puis il a compris que c'Ă©tait leur façon de fonctionner. Jo admirait Ed. Dans son journal, elle Ă©crit L'art de E. Hopper est tellement fondamental que l'on peut le comparer Ă  Abraham Lincoln ou George Washington pour reprĂ©senter le meilleur de la tradition amĂ©ricaine. » Il est probable qu'Ed devait aimer l'admi­ration que Jo lui portait. Elle tenait avec application ses registres. Elle l'accompagnait partout. Ils apprenaient l'espagnol ensemble. Et se fĂącher continuellement avec elle devait l'arranger en lui rĂ©servant les longues plages de silence et de solitude dont il avait besoin. Hopper est un taiseux. Pour savoir Ă  quoi ressemblait Jo en 1938, il suffit de regarder la femme Ă  la robe sombre dans le compartiment vert. C'est elle qui lit. Les femmes lisent souvent dans les tableaux de Hopper. Ou elles pensent. Ou elles rĂȘvent. Elles sont parfois dĂ©nudĂ©es. Elles ne correspondent pas Ă  l'image de la mĂ©nagĂšre amĂ©ricaine. C'est peut-ĂȘtre pourquoi les femmes aiment beaucoup la peinture de Hopper il les Ă©mancipe. Il ne les couvre pas de bijoux – Ed les dĂ©testait – mais les rend sexy. C'est une maniĂšre hĂ©ritĂ©e de Courbet Les Demoiselles du bord de Seine, 1856 dont Hopper a admirĂ© la peinture lors de ses trois voyages en Europe principalement Ă  Paris entre 1906 et 1910. C'est pourquoi sa Jo Portrait de Jo, 1936 ressemble tant Ă  l'autre Jo Joanna Hiffernan, peinte par Courbet en 1865. Donc Jo lit. Hopper la vĂȘt d'une robe stricte, la dote d'une forte poitrine, et dĂ©voile lĂ©gĂšrement le genou. On parle souvent de la Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e 1925 comme modĂšle pour la maison de Psychose 1960 d'Alfred Hitchcock, mais il semble bien que le principal point commun entre le peintre et le cinĂ©aste qui adorait Hopper soit cette figure de femme ambiguĂ«, Ă  la fois sage et sexuelle. Si l'on se reporte au registre, Jo Ă©crit que la femme lit le New Yorker, que sa robe est en jersey de laine violet », et qu'Ă  ses cĂŽtĂ©s est posĂ© le magazine Reader's Digest. Ed ajoute de son Ă©criture fine et nerveuse Toile belge, couleurs Rembrandt, blanc de plomb, huile de lin. » Et puis il y a ce vert, un certain vert, somptueux, mĂ©lange d'oxyde de chrome et de cadmium », Ă©crit Jo. Un vert impossible Ă  trouver sur le mur d'un compartiment d'un wagon de chemin de fer amĂ©ricain, ­aussi impossible que la hauteur du plafond de ce compar­timent, l'Ă©clairage on y reviendra ou le paysage crĂ©pus­culaire entraperçu par la fenĂȘtre. C'est le cĂŽtĂ© Ă©trange de Hopper. Le tableau paraĂźt rĂ©aliste, mais quand on en regarde les dĂ©tails, tout devient bizarre. Les gens sont souvent seuls, leurs attitudes, insolites, les rues, dĂ©sertes, les piĂšces, vides, les paysages, inhabitĂ©s, les points de vue, dĂ©calĂ©s, les lumiĂšres, artificielles... On n'y retrouve pas les signes caricaturaux des Etats-Unis peu ou pas de voitures, pas de gratte-ciel, pas de grands espaces, pas de signes religieux, pas d'excitation, pas de foule, pas d'hystĂ©rie... Et pourtant, rien ne nous paraĂźt plus amĂ©ricain qu'un tableau de Hopper, au point que de nombreux cinĂ©astes, de Robert Siodmak Les Tueurs, 1946 Ă  Wim Wenders The End of violence, 1997 et David Lynch Mulholland Drive, 2001, s'en sont inspirĂ©s. Hopper peint une AmĂ©rique sans fard. Elle ressemble Ă  ses femmes, stricte, engoncĂ©e dans une morale rigide mais ambivalente, Ă  la fois froide et libidinale. Une assemblĂ©e de solitaires la compose, portant la sourde mĂ©lancolie d'un lointain dĂ©racinement. Hopper adorait donc l'AmĂ©rique sans tendresse excessive. Nos traits nationaux peuvent ĂȘtre si simplistes et Ă©triquĂ©s qu'ils en paraissent puĂ©rils Ă  des peuples plus subtils et plus raffinĂ©s », Ă©crivait-il. L'un de ces peuples trouve une grĂące particuliĂšre Ă  ses yeux le peuple français. De ses sĂ©jours parisiens, Ed gardera ­toujours un amour pour la culture française, pour sa peinture bien sĂ»r, au premier rang de laquelle figurent Courbet, Degas et les impressionnistes, mais aussi pour sa littĂ©rature et sa poĂ©sie. Il rĂ©citait par cƓur Verlaine et Rimbaud. Il ­lisait MallarmĂ© et Montaigne. Pourtant le mĂȘme homme, en 1927, Ă©crit L'art amĂ©ricain devrait ĂȘtre sevrĂ© de sa mĂšre française. » L'art amĂ©ricain, en 1927, qu'est-ce que c'est que ça ? C'est une idĂ©e obsĂ©dante – elle obsĂ©dera vingt ans plus tard Robert Rauschenberg. Hopper rĂȘve d'un art amé­ricain autonome, cessant d'ĂȘtre une pĂąle copie de l'art europĂ©en. A la modernitĂ© europĂ©enne Picasso n'a qu'un an de moins que lui, il oppose, bien que nourrie par la peinture française, sa vision amĂ©ricaine. En 1934, dans une interview au magazine Time, il devient plus catĂ©gorique La spĂ©cificitĂ© amĂ©ricaine d'un peintre est innĂ©e – il n'a nullement besoin de la rechercher. » Autrement dit il suffit de ne plus copier l'Europe, d'ĂȘtre soi-mĂȘme, et le reste suivra. Reste Ă  savoir en quoi consiste cette spĂ©cificitĂ© amĂ©ricaine ». Il ne faut pas la confondre avec le regard ironique que pose Hopper sur l'AmĂ©rique, cet univers beckettien oĂč les ĂȘtres semblent attendre quelque chose qui n'arrivera ­jamais – le rĂȘve amĂ©ricain ? Parlant de l'Ɠil de son confrĂšre John Sloan 1871-1951, trĂšs influencĂ© par l'art français, Hopper emploie le mot frais ». DerriĂšre le compliment s'entend un autre mot naĂŻf. L'art venant d'AmĂ©rique est entachĂ© de naĂŻvetĂ©, pense Hopper. Aussi dĂ©cide-t-il, portĂ© par sa passion pour le théùtre et son organisation visuelle Ă  New York, Jo et Ed voient toutes les piĂšces qui se montent, qu'elles soient classiques ou contemporaines comme celles d'Ibsen, aussi dĂ©cide-t-il de jouer avec cette naĂŻvetĂ©. C'est d'abord une affaire de composition oĂč le peintre excelle donner l'illusion de la simplicitĂ©. Rien de plus Ă©vident que la femme lisant dans le compartiment vert – et l'exactitude du titre, Compartiment C, voiture 293, semble le con­firmer. Or, dans la rĂ©alitĂ©, la voiture 293 n'existe pas – pas plus que n'existent le vert, ce type de compartiment, le paysage crĂ©pusculaire et la lumiĂšre. D'ailleurs, cette lumiĂšre, d'oĂč vient-elle ? La lampe est Ă©teinte. Les ombres suggĂšrent qu'elle provient du couloir, mais comment le couloir d'un train Ă  la tombĂ©e de la nuit peut-il projeter sur une femme une lumiĂšre solaire d'une telle cruditĂ© ? VoilĂ  donc l'Ă©trangetĂ© posĂ©e. Quelque chose d'artistiquement impur vient troubler ce qu'un regard hĂątif prendrait pour du classicisme – mais classique, Hopper l'est aussi par ses dessins prĂ©paratoires, ses esquisses, ses Ă©tudes de mouvement, sa touche. Une lumiĂšre merveilleuse inonde le compartiment alors que le paysage fantomatique, avec sa route blafarde » sous un pont blanchĂątre » les prĂ©cisions sont de Jo, semble un mauvais prĂ©sage. OĂč va cette femme, vers le bonheur ou le malheur ? Quelle est la nature du calme absolu ­rĂ©gnant sur les magnifiques paysages dĂ©sertĂ©s Collines au sud de Truro, 1930 ? OĂč est-on dans un tableau de Hopper dans une comĂ©die ou une tragĂ©die ? Ainsi se dĂ©finit la spĂ©cificitĂ© amĂ©ricaine » par l'ambiguĂŻtĂ© et le dĂ©calage, ce que l'on retrouvera chez Rothko abstraction ou paysage ?, Rauschenberg sculpture ou peinture ? ou, plus rĂ©cemment, Christopher Wools peinture, photographie ou imprimerie ?. Hopper en est le prĂ©curseur. Je suis probablement un solitaire », disait-il. Et probablement l'inventeur de l'art amĂ©ricain. Edward Hopper », exposition du ­10 octobre 2012 au 28 janvier 2012 aux Galeries nationales du Grand Palais, Paris 8e. Etats-Unis grand palais Edward Hopper Partager Contribuer
SalvadorDomingo Felipe Jacinto DalĂ­ i DomĂšnech, connu comme Salvador DalĂ­, marquis de DalĂ­ de PĂșbol, nĂ© Ă  Figueras le 11 mai 1904 et mort dans la mĂȘme ville le 23 janvier 1989, est un peintre, sculpteur, graveur, catalan de nationalitĂ© espagnole.
Dans cette Ɠuvre d’Edward HOPPER, on peut apercevoir, une maison isolĂ©e au bord de la voie de chemin de fer. Mais une sensation Ă©trange que nous tentons de pousser plus avec l’observation pas d’animaux, pas d’arbres, pas de prĂ©sence humaine dans cette composition. De plus, cherchez les portes, il n’y en a pas ce qui montre de l’isolement de cette maison. Au premier plan, il y a l’apparition brutale du chemin de fer qui coupe dangereusement l’accĂšs Ă  cette demeure. Un train pourrait en effet passer furtivement d’un moment Ă  l’autre, et bouleverser la plĂ©nitude de l’image, la maison ressemble plus Ă  un cercueil, Ă  un endroit pour mourir qu'Ă  un endroit pour sĂ»r que personne n’a envie de vivre dans cette maison qui est isolĂ©e, dĂ©pourvue de toute technologie. Cette maison peut ĂȘtre la reprĂ©sentation de l’isolement que l’on recherche en rentrant chez soi, mais l’isolement peut ĂȘtre dangereux, Ă  force de s’isoler, on se dĂ©connecte du monde extĂ©rieur et on perd contact avec les autres nous pouvons devenir un danger pour la sociĂ©tĂ©, donc dans ce cas la maison devient une prison. Maisonau bord de la voie ferrĂ©e (Q15734146) De Wikidata. Aller Ă  la navigation Aller Ă  la recherche. peinture d'Edward Hopper. modifier. Langue LibellĂ© Description Également connu comme; français: Maison au bord de la voie ferrĂ©e. peinture d'Edward Hopper. anglais: House by the Railroad. painting by Edward Hopper. DĂ©clarations. nature de l'Ă©lĂ©ment. peinture. 2
ï»żMaison au bord de la voie ferrĂ©e Maison au bord de la voie ferrĂ©e House by the Railroad en anglais est un tableau de l'artiste amĂ©ricain Edward Hopper rĂ©alisĂ© en 1925. Il s'agit du premier succĂšs artistique et commercial du peintre[1]. Le tableau est exposĂ© au MoMa Ă  New-York[2]. Description Maison au bord de la voie ferrĂ©e est une peinture Ă  l'huile sur toile. Ce tableau de 61 × 73,7 cm[2] reprĂ©sente une demeure victorienne au bas de laquelle passent des rails de train, comme l'indique son titre. L'Ă©lĂ©ment central du tableau est la grande demeure grise sur la façade de laquelle s'Ă©tendent des ombres. De nombreuses fenĂȘtres percent les murs de cette maison inventĂ©e de toutes piĂšces par Hopper qui avait pourtant l'habitude de peindre des paysages rĂ©els[3]. L'arriĂšre-plan est vide et ne montre qu'un ciel gris-bleu sur lequel se dĂ©coupe la maison. Au premier-plan, la teinte rouille des rails et du ballast tranche avec les couleurs froides de la maison et du ciel. Il en rĂ©sulte une trĂšs nette opposition entre la voie ferrĂ©e aux couleurs franches, qui suit une ligne horizontale, et la maison aux couleurs plus froides qui suit une ligne de construction verticale[4]. InterprĂ©tation Le thĂšme de l'isolement On retrouve dans ce tableau le thĂšme central des peintures de Hopper qui est l'aliĂ©nation de la vie moderne. Loin de l'effervescence qui caractĂ©rise la vie amĂ©ricaine dans les annĂ©es 1920, Hopper s'attache Ă  peindre l'isolement qui rĂ©sulte de la vie moderne. Dans Maison au bord de la voie ferrĂ©e, l'opposition est clairement marquĂ©e entre les rails, symboles de la vie moderne et la maison victorienne, vestige d'un passĂ© qui disparait peu Ă  peu[5]. Le jeu d'ombre sur la façade de la maison lui donne un air mĂ©lancolique et peut faire penser au spectateur qu'elle est abandonnĂ©e, bien que la prĂ©sence de rideaux Ă  moitiĂ© relevĂ©s puisse faire penser l'inverse. Les lignes de forces et les couleurs utilisĂ©es les opposent et renforcent donc le sentiment d'isolement de la maison. La tension entre nature et vie moderne L'arriĂšre-plan dĂ©solĂ©, sans vie, ni nature contribue Ă  la sensation d'isolement de la maison. On peut y voir une volontĂ© d'Edward Hopper de montrer Ă  travers cela l'Ă©loignement de la nature et donc de l'univers rural au profit de la vie moderne qu'offrent les villes. La maison, signe du passĂ© et de la vie rurale, cĂŽtoie donc la vie moderne reprĂ©sentĂ©e Ă  travers les rails sans pour autant que les deux ne semblent correspondre entre-elles. À travers elles s'opposent Ă©galement le silence et le bruit que reprĂ©sentent respectivement la maison et les rails. Hopper dĂ©peint donc une nature abandonnĂ©e, absente, qui s'efface au profit de la vie moderne. L'isolement et la mĂ©lancolie qui en rĂ©sulte et que l'on ressent Ă  travers ce tableau montre la vision critique du peintre vis-Ă -vis des progrĂšs techniques et de la vie moderne de 1925 Exposition ExposĂ© en 1925, annĂ©e de sa crĂ©ation, l’Ɠuvre est achetĂ©e l'annĂ©e suivante par le collectionneur Stephen Carlton Clark . Il en fait don en 1930 au MoMa qui vient tout juste d'ouvrir ses portes[1]. Maison au bord de la voie ferrĂ©e y est toujours exposĂ© depuis. Entre le 11 octobre 2017 et le 5 mars 2018, le tableau est dĂ©placĂ© Ă  l'occasion de l'exposition Être moderne Le MoMa Ă  Paris[6] Ă  la Fondation Louis Vuitton Ă  Paris. RĂ©ception critique Lors de son exposition en 1925, le tableau est acclamĂ© par la critique. Il est le premier tableau de Hopper Ă  ĂȘtre reconnu artistiquement et commercialement par des critiques qui saluent la puissance formelle et Ă©motionnelle de l’Ɠuvre[1]. Influence Alfred Hitchcock dit avoir Ă©tĂ© influencĂ© par ce tableau pour la reprĂ©sentation de sa maison dans Psychose[7] Il a inspirĂ© George Stevens pour GĂ©ant[8] DiffĂ©rentes versions de cette maison ont Ă©tĂ© créées pour le dessin animĂ© La Famille Addams[9]. Ce tableau Ă  Ă©galement inspirĂ© les "Imagineers" concepteurs d'attraction de Disneyland pour l'architecture du Phantom Manor Ă  Paris. Bibliographie en Joseph Anthony Ward, American Silences The Realism of James Agee, Walker Evans, and Edward Hopper, Transaction Publishers, 2010 [10] Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ a b et c Edward HOPPER – La maison au bord de la voie ferrĂ©e L'EncyclopĂ©die sonore des Arts Visuels », sur consultĂ© le 21 juin 2018 ↑ a et b en Edward Hopper. House by the Railroad. 1925 MoMA », sur consultĂ© le 17 juin 2018 ↑ Fre », sur ↑ en House by the railroad », sur ↑ en house by the railroad », sur ↑ Exposition Etre moderne Le MoMA Ă  Paris », sur consultĂ© le 21 juin 2018 ↑ Peinture et littĂ©rature au XXe siĂšcle sur Google Livres ↑ Art Direction and Production Design sur Google Livres ↑ Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e de Edward Hopper », sur consultĂ© le 17 juin 2018 ↑ American Silences sur Google Livres Liens externes Ressource relative aux beaux-arts en Museum of Modern Art DerniĂšre mise Ă  jour de cette page le 30/01/2022.
Achetezvotre reproduction sur toile du tableau Maison au bord de la voie ferrĂ©e par Hopper | VĂ©ritable tableau peint Ă  la main | Plusieurs formats disponible PubliĂ© le 12 oct. 2012 Ă  101Il y a quelques peintres, trĂšs peu, dont le rĂ©pertoire s'est inscrit dans la mĂ©moire collective. Pour l'angoisse existentielle, on citera Le Cri » de Munch, pour le glamour devenu icĂŽne, la Marilyn » de Warhol, pour l'absurde de la pipe qui n'en est pas une, Magritte... Pour la solitude urbaine, c'est le peintre Edward Hopper qui vient Ă  l'esprit. Du moins chez les amateurs d'art... En effet, il n'est pas sĂ»r qu'en France le grand public connaisse son patronyme. Il a des circonstances attĂ©nuantes puisque la seule exposition qui ait montrĂ© Edward Hopper dans notre pays date de 1989 et elle se tenait Ă  Marseille. Mais voilĂ  que le tort est rĂ©parĂ© puisqu'Ă  Paris le Grand Palais accueille en majestĂ© le maĂźtre amĂ©ricain avec 128 rĂ©trospective est signĂ©e d'un conservateur du Centre Pompidou, Didier Ottinger, qui a imaginĂ© une exposition intellectuelle ». Autrement dit, il ne s'arrĂȘte pas Ă  une compilation d'oeuvres cĂ©lĂšbres, comme cela semblait le cas dans l'exposition de 2004 Ă  la Tate Modern de Londres. Il met en place, dans la grande tradition française, une thĂ©orie qui cherche Ă  Ă©lucider les images Hopper. Et c'est ainsi que le plus cĂ©lĂšbre des artistes modernes amĂ©ricains prend un petit accent voyages Ă  ParisEdward Hopper est nĂ© en 1882 dans l'Etat de New York, issu d'une famille de la middle class ». Il fait des Ă©tudes d'art Ă  New York et pour subvenir Ă  ses besoins, Ă  partir de 1905, devient illustrateur dans une agence de publicitĂ©. Magritte et Warhol ont commencĂ© leur carriĂšre en faisant de mĂȘme. La bonne Ă©cole pour concevoir un message efficace. En 1906, puis en 1909 et en 1910, il se rend Ă  Paris qui est alors l'Ă©picentre mondial de la crĂ©ation. Les impressionnistes le fascinent et il adopte leur palette de couleurs tout en Ă©lisant des sujets de la modernitĂ© amĂ©ricaine moyens de locomotion et fĂȘtes enseigne une chose importante la verve Hopper est trĂšs prĂ©coce. Une des premiĂšres toiles montrĂ©es au Grand Palais est lĂ  pour le montrer. Young Woman in a Studio » et Solitary Figure in a Theatre », des peintures rĂ©alisĂ©es dans les annĂ©es 1901 Ă  1904 en noir, gris et un peu de blanc plongent le spectateur dans la solitude des salles vides et permettent de s'identifier au seul humain prĂ©sent sur la toile. En 1906 et 1909, Hopper peint Paris et il conservera toute sa vie ces oeuvres dans son studio. Sa vue du Louvre, et plus prĂ©cisĂ©ment du Pavillon de Flore, c'est dĂ©jĂ  du Hopper pur jus ». Par le point de vue, car il reprĂ©sente seulement le coin du bĂątiment. Par la lumiĂšre aussi, Ă©crasante, qu'il a postĂ©e sur l'immeuble et qui lui donne une forme 1914, il peint un monument » de la peinture mondiale Soir bleu ». Au bord de la mer, sur une terrasse bordĂ©e d'une colonnade, il reprĂ©sente sur une toile toute en longueur une sĂ©rie de personnages attablĂ©s. Parmi ces gens normaux », une sorte de Pierrot au visage grimĂ©, habillĂ© de blanc. On ne peut s'empĂȘcher de penser que c'est lui le clown. La solitude de l'artiste face Ă  la sociĂ©tĂ©. Hopper doit encore travailler dans la publicitĂ© pour subvenir Ă  ses besoins. En 1925 enfin, ses efforts et sa singularitĂ© sont reconnus. Une sĂ©rie d'aquarelles est vendue avec facilitĂ© et un collectionneur influent, Stephen C. Clarck, fait l'acquisition de House by the Railroad » dont il va faire don plus tard au MoMA de New York. La Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », c'est cette grande maison amĂ©ricaine typique dont Hitchcock va s'inspirer dans Psychose ». Le peintre peut dĂ©sormais se consacrer entiĂšrement Ă  sa Ottinger insiste sur le fait que Hopper entretient un sentiment de nostalgie vis-Ă -vis de l'AmĂ©rique du passĂ©. Ainsi le corpus de son oeuvre ne contient qu'une seule vue de gratte-ciel et encore, est-elle coupĂ©e... La nostalgie et la mĂ©morisation de scĂšnes qui sont vouĂ©es Ă  la destruction... C'Ă©tait la prĂ©occupation partagĂ©e par un grand photographe français, EugĂšne Atget 1857-1927, qui a immortalisĂ© systĂ©matiquement un Paris en voie de disparition. Dans un entretien datĂ© de 1956, Hopper confie Ă  son propos Il y avait quelque chose dans sa façon de photographier. Quoi qu'il en soit, les photographies ne sont pas encombrĂ©es de dĂ©tails, on n'y voit que l'important. »Sans fioritureComme le photographe, le peintre est un obsessionnel des lignes de fuite, des constructions gĂ©omĂ©triques et des compositions sans fioriture. Son premier biographe, Guy PĂšne du Bois, raconte que l'Ă©pouse du peintre -Jo, son principal modĂšle -avait fait l'acquisition d'un col de dentelle et qu'il Ă©tait allĂ© jusqu'Ă  le lui racheter afin qu'elle ne le porte plus. Il explique encore qu'il lui avait fallu des annĂ©es avant qu'il puisse se rĂ©soudre Ă  peindre un nuage dans le ciel. En 1933, le MoMA de New York cĂ©lĂšbre Hopper en organisant sa premiĂšre rĂ©trospective. Edward va devenir le porte-drapeau de la nouvelle peinture la recherche de la lumiĂšrePourtant la thĂ©orie de Didier Ottinger est bien qu'il rĂ©siste Ă  cette nouvelle identitĂ© yankee. Il ne montre pas des usines en marche, mais une gare dĂ©serte. La salle de spectacle, ça n'est pas l'euphorie mais la solitude de l'ouvreuse. En 1953, l'artiste dĂ©clare Le grand art est l'expression extĂ©rieure de la vie intĂ©rieure de l'artiste qui s'incarne dans sa vision personnelle du monde. » En 1927, il peint Drug Store ». Explication de Didier Ottinger la devanture du magasin, barrĂ©e par une publicitĂ© pour un laxatif, est une rĂ©fĂ©rence Ă  la sociĂ©tĂ© de consommation amĂ©ricaine qui souffre d'un la derniĂšre partie de sa vie, Hopper va trĂšs frĂ©quemment peindre ces personnages installĂ©s sur des fauteuils, dans sa ville de Cape Cod, et qui prennent le soleil. A la recherche de la lumiĂšre. C'Ă©tait la quĂȘte d'Edward lire le hors-sĂ©rie illustrĂ© sur Edward Hopper », publiĂ© par Connaissance des arts ». Retrouvez le blog de Judith Benhamou-Huet sur L'exposition en images sur 11HUkV.